5 FinTech qui bousculent le secteur bancaire
Les FinTech, ces start-up qui innovent dans les produits et les services financiers, éveillent l’intérêt des investisseurs. En 2014, les investissements en capital-risque dans le secteur ont triplé, à 12,2 milliards de dollars, d’après Accenture. Si la plupart sont encore méconnues du grand public, certaines rencontrent déjà un succès important. Frenchweb vous propose de revenir sur cinq d’entre elles.
Sur Lending Club, 11 milliards de dollars de crédits ont déjà été octroyés
S’il faut parler de FinTech, il faut parler de Lending Club, la plus emblématique des start-up des FinTech. Fondée en 2007 à New York par le Français Renaud Laplanche, cette entreprise édite une place de marché mettant en relation prêteurs et emprunteurs. Huit ans après son lancement, elle revendique plus de 880 000 crédits octroyés, totalisant 11 milliards de dollars de prêts.
Pour se financer, Lending Club a bouclé plusieurs tours de table importants auprès d’investisseurs privés – dont un de 125 millions de dollars en 2013, notamment auprès de Google. La société s’est ensuite introduite en Bourse en décembre, lui permettant de lever plus de 1 milliard de dollars. Lending Club s’est aussi muscler à coup de partenariats avec Google qui souhaite aider ses partenaires à se financer et avec Alibaba pour financer les entreprises américaines qui commercialisent leurs produits sur ses marketplaces.
Depuis, la start-up poursuit sa croissance et commence à réduire ses pertes. Au second trimestre, elle publiait un chiffre d’affaires de 96,1 millions de dollars, en hausse de 98% sur un an, pour une perte de 4,1 millions de dollars, soit moitié moins d’un an plus tôt.
TransferWise, la start-up britannique qui a convaincu Richard Branson
Finis les traditionnels bureaux de change. Taavet Hinrikus et Kristo Kaarmann, les deux fondateurs de TransferWise, ont fait dès 2010 le pari du peer-to-peer. Cette start-up britannique, basée au cœur de la City, édite une plateforme pour envoyer de l’argent à l’étranger. Pour séduire les clients, elle revendique des frais de virement 90% plus faibles que les banques.
Un discours qui a su convaincre Richard Branson, le milliardaire britannique connu pour avoir fondé la marque Virgin, qui a investi dans l’entreprise. Au final, 91 millions de dollars ont été injectés au capital au cours de plusieurs levées de fonds.
Depuis, TransferWise est entré, selon le Financial Times, dans le club des «licornes», ces start-up non cotées en Bourse valorisées plus de 1 milliard de dollars, depuis un tour de table de 58 millions de dollars en janvier. En février, l’entreprise revendiquait 4,5 milliards de livres (plus de 6 milliards d’euros à date) déjà transférés via sa plateforme.
Credit Karma compte 40 millions de membres qui souhaitent obtenir un crédit
Pour emprunter, les particuliers ont souvent besoin de connaître leur credit score, une note attribuée par les banques censée refléter leur capacité de remboursement selon leur situation financière. Un calcul complexe pour lequel plusieurs variables sont prises en compte. C’est ce que propose Kredit Karma, une start-up américaine qui développe une application mobile qui permet d’obtenir, après chaque achat, une nouvelle évaluation de leur notation, et propose des recommandations selon leurs objectifs
Fondée en 2008, Kredit Karma revendique aujourd’hui 40 millions de membres. «Cela nous offre un regard sur 2,3 milliards de dollars de dettes issue des ménages américains. Ces données massives nous permettent de fournir un aperçu de qualité pour ceux qui cherchent à améliorer leurs finances personnelles», déclarait Kenneth Lin, le fondateur en juin, après avoir levé 175 millions de dollars.
La société se présente ensuite comme une plateforme à partir de laquelle les annonceurs peuvent émettre des publicités ciblées selon les profils des internautes, et pour les institutions bancaires commercialiser leurs offres.
Kantox secoue le marché de l’échange de devises entre entreprises
Kantox est une place de marché pour échanger des devises de pair à pair, à la différence qu’elle cible un marché bien précis : celui des entreprises. Plus précisément, ce sont les PME et les entreprises de tailles intermédiaires qui sont ciblées. «Le marché des changes, sur ce segment non spéculatif, représente 80 milliards dollars échangés chaque jour», expliquait à Frenchweb le Français Philippe Gelis, le cofondateur, en mai.
Pour se faire une place, Kantox a su tirer profit du contexte : la confiance envers les banques n’est plus la même depuis la crise financière. Fondée en 2011, Kantox va bientôt franchir le cap des 2 milliards de dollars échangés sur sa plateforme. Et des transactions supérieures à 10 millions d’euros ont régulièrement lieu.
Pour se financer, la start-up a levé 17,6 millions d’euros depuis sa création et ambitionne d’ouvrir un bureau à Paris, alors qu’elle dispose déjà d’un siège social à Londres et d’un centre de R&D à Barcelone.
Déjà 10 000 entreprises financées sur Funding Circle
Avec la crise, nombre d’entreprises ont eu du mal à avoir accès au crédit pour financer leurs projets. D’où la volonté de trouver des solutions alternatives. Funding Circle est une place de marché qui connecte les entreprises qui recherchent un crédit, avec des bailleurs.
Fondée en 2010 par Samir Desai, Andrew Mullinger et James Meekings, l’entreprise s’est lancée en 2013 aux Etats-Unis avec l’ouverture d’un second siège social à San Francisco. Depuis, la société affirme que plus de 1 milliard de dollars ont été prêtés à plus de 10 000 entreprises via sa plateforme. Mais surtout, c’est le rythme qui s’accélère.
Pour financer sa croissance, l’entreprise a levé plus de 200 millions de dollars depuis sa création. Pour professionnaliser son activité, la start-up s’entoure aussi d’anciens du monde de la banque et de la finance. Parmi les membres du conseil d’administration, on retrouve notamment des anciens de la banque, notamment plusieurs anciens de Goldman Sachs, l’emblématique banque d’affaires de Wall Street.
En juillet, l’ancien directeur de la division risk analytics chez Barclays a rejoint l’entreprise en tant que global chief risk officer, tout comme l’ex chief credit officer chez American Express en Amérique latine, qui a été nommé chief risk officer pour les Etats-Unis.
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