Cloud: quels avantages pour les développeurs ?
Selon une étude du cabinet IDC, le secteur du cloud devrait voir son activité croître de 15 à 20% par an d’ici 2018. L’hébergement des données informatiques dans le nuage a donc changé la donne, que ce soit pour les utilisateurs comme pour les développeurs. Comment ces derniers travaillent-ils maintenant l’intégration dans le cloud ? Quelles sont les avantages du cloud ? FrenchWeb fait le point.
Gagner du temps grâce aux API
D’un point de vue purement informatique d’abord: pour les développeurs, travailler dans le cloud signifie pouvoir commencer à travailler sur un projet avec très peu de moyens, sans avoir à supporter le coût d’achat de serveurs. Cela signifie aussi pouvoir utiliser des interfaces de programmation d’applications. « Pour développer, le cloud fait juste gagner du temps grâce, notamment, aux API » confirme Sylvain Kalache, un Français employé chez LinkedIn. Il poursuit: « le cloud s’utilise par exemple pour éviter d’avoir à installer, maintenir et gérer une base de données dans son ensemble ».
Et dans le cloud, les données sont généralement répliquées : ce qui fait dire à Arnaud Lemettre – membre de l’Institut d’innovation informatique 3IE de l’EPITA – qu' »il y a moins de risque de pertes ». La limite: c’est le risque concernant la confidentialité des données.
Le gros intérêt, c’est l’élasticité de la montée en charge
Ensuite, pour les éditeurs de software, le cloud offre plus de flexibilité : l’utiliser signifie pouvoir gérer plus finement sa consommation de serveurs en fonction des besoins. « Le gros intérêt du cloud, c’est l’élasticité de la montée en charge » indique Niels Freier, tech mentor Cloud de l’Epitech Innovation Hub. L’éditeur peut en effet adapter sa consommation en fonction de la puissance de calcul dont il a besoin à un instant T, et en fonction de la capacité de stockage de données nécessaire. L’afflux de visiteurs peut être prévu en fonction de l’heure, des événements extérieurs (exemple: les soldes), et grâce à l’étude des statistiques des années passées.
« Le développement dans le cloud est généralement utilisé pour des projets clients qui nécessitent beaucoup de place pour stocker les données. Par exemple, lors du lancement d’un site marchand. Le besoin peut exploser très rapidement et si on héberge soi-même les données, il faudrait être capable d’acheter beaucoup de machines supplémentaires pour répondre à ce besoin soudain » explique Arnaud Lemettre. Le cas typique est celui des site de e-commerce à l’approche de Noël.
« Ce n’est pas la solution magique »
De la même façon, le cloud peut être utilisé pour effectuer des calculs massifs: « Un laboratoire qui a besoin d’une grosse puissance de calcul pour un court laps de temps, 1 000 machines pendant une heure par exemple, aura intérêt à utiliser la puissance du cloud » poursuit Arnaud Lemettre. Le cloud s’adapte donc bien aux besoins soudains. Ainsi, le studio Pixar loue désormais de la puissance dans le cloud pour un laps de temps précis, plutôt que disposer de serveurs à l’année et d’en assurer la maintenance, raconte Niels Freier. « Cela génère des économies monstrueuses » constate ce consultant en informatique, qui observe une « industrialisation » progressive du cloud.
Au final, le cloud semble adapté pour de jeunes projets ou pour des besoins ponctuels. « Le cloud correspond à une certaine phase de développement, ce n’est pas une solution magique sur le long terme, estime Niels Freier. La question à se poser c’est: est-ce que j’ai besoin d’une solution fixe? » conclut-il.