Crowdfunding : « il faut ajouter l’open data pour booster le secteur »
Le financement participatif poursuit sa croissance en France. Les fonds collectés sur les différentes plates-formes ont doublé dans l’Hexagone en 2014 selon baromètre** 2014 de l’association Financement Participatif France réalisé par Compinnov. Ainsi, 152 millions d’euros auraient été réunis en 2014 auprès de 1,3 million de financeurs.
« Il faut ajouter de l’open data »
En tête des formes de crowdfunding, les prêts ont atteint les 88,4 millions d’euros, loin devant les dons avec contreparties (38,2 millions d’euros) et les investissements en capital (25,4 millions d’euros). « Cela tient à la mécanique du prêt: tous les mois, des intérêts sur le capital sont reversés, ce qui permet de les reprêter à d’autres et d’enclencher un cercle qui s’autoalimente. Cela apporte aussi un revenu mensuel moins aléatoire que l’equity » explique Nicolas Lesur, président de l’association FPF et d’Unilend.
Au final, ce sont plus de 20 380 projets qui ont été inscrits sur les plates-formes, avec des collectes moyennes de 376 733 euros pour les investissements en capital, 65 448 euros pour le prêt et à peu près 3 000 euros pour le don avec ou sans récompense.
Malgré tout, plusieurs leviers restent à activer pour alimenter la croissance du secteur. « Il faudrait notamment rendre possible la déduction des pertes sur les gains, ce que les Anglais sont en train de faire. C’est pour cela que le secteur se développe aussi vite outre-Manche. Aussi, plein de petits verrous restent à débloquer comme ajouter de l’open data pour faciliter l’accès aux données des entreprises ou celles de la Banque de France, notamment pour les prêts » estime M. Lesur.
Les acteurs traditionnels débarquent
Mais si l’âge de la maturité n’est probablement pas encore arrivé, le secteur se pose déjà des questions sur son modèle. Récemment, le secteur a été boosté par de nombreux accords avec des acteurs traditionnels du financement de l’économie. Groupama Banque a par exemple annoncé qu’elle allait injecter jusqu’à 100 millions dans les quatre prochaines années sur Unilend, et le Crédit Coopératif qu’il allait proposer à ses clients d’accéder aux offres de WiSeed pour étendre sa gamme de services. Gan Assurances a aussi emboîté le pas avec un accord avec Lendopolis.
Mais l’arrivée des banques et des assurances fait débat : ne compromet-elle pas l’idée initiale du crowdfunding, comme méthode alternative de financement par les particuliers, et non des institutions ? « Il y a des inquiétudes, car le grand monde de la finance s’intéresse de plus en plus au crowdfunding, et personne ne souhaite qu’il apporte ses dérives. Mais c’est aux plates-formes de les faire venir de manière responsable. Chez Unilend, nous avons par exemple décidé que Groupama ne prendrait jamais plus de 20% d’un projet, car nous ne voulons pas qu’il se substitue à la foule car, le crowdfunding, c’est d’abord la foule » répond Nicolas Lesur.
** Cette analyse regroupe les données de 46 plateformes françaises d’investissement en capital, de don et de prêt en activité.
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