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Deux ans pour avoir des autoroutes et des voitures intelligentes en Europe, mission impossible?

La Commission européenne vient de mettre la pression sur les constructeurs automobiles pour qu'ils intègrent dès 2019 une gamme de technologies de communication dans tous leurs nouveaux modèles.

Dans un document publiée le mercredi 30 novembre, toutes les nouvelles voitures mises en circulation devraient échanger des données en temps réel avec les fabricants, les systèmes GPS, les radars de la circulation, les services d'urgence et même avec d'autres voitures…

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Dès 2019, les conducteurs devraient recevoir des avertissements sur les conditions météorologiques, les conditions de circulations, les travaux routiers (ou même la fermeture d'une route à la suite d'un soudain problème d'inondation ou un barrage par un arbre…), les fermetures nocturnes de tronçons du périphérique et même avertir l’arrivée de véhicules d'urgence.

Dans un deuxième temps, d'autres services doivent être intégrés tels que l’indication de la station-service la plus proche (surtout les bornes de rechargements pour les véhicules électriques), de la disponibilité des places de stationnement dans les rues ou parkings avoisinants ou l'affichage de la vitesse optimale pour éviter les freinages aux feux rouges… sans oublier des communications entre voitures.

L’ensemble de ces technologies existent déjà dans certains systèmes GPS et dans certains véhicules haut de gamme mais la Commission souhaite obliger les fabricants à les rendre standard dans tous les nouveaux modèles et ceci pour:

  • Réduire les problèmes de circulation (gains de temps)
  • Réduire les accidents (26.000 morts de la route en Europe en 2015)
  • Mieux trouver les stations de services et des bornes de rechargement pour les véhicules électriques
  • Réduire les consommations (via une circulation plus fluide)
  • Afficher des indicateurs sur la vitesse maximale autorisée
  • Aider le chauffeur à mieux circuler (et à trouver des places de parking)
  • Informer le conducteur d'un soudain blocage de la route comme un accident, la présence d'un arbre, une intervention pompier… . Comme la communication se fait de voiture à voiture, l'alerte se fait en quelques secondes sans ce besoin de passer par de relais et de satellites GPS.

 

Côté réseau de télécommunication, aucun problème. La Commission européenne a dédié en 2008 une fréquence spécifique pour la communication «entre voitures» et «entre voitures et bornes de collecte». Il suffit de l’exploiter pleinement pour le plus grand bénéfice des automobilistes.

Un tel dispositif ne peut que devenir un succès si tout le monde (du fournisseur de données à l’intégrateur) travaille main dans la main. Pour éviter des discussions, la Commission a défini un ensemble de règles, standards et protocoles à respecter par tous.

Pour ce qui concerne le respect de la vie privée, la Commission oblige d’anonymiser l’ensemble des données. Très bonne initiative même si notre chère autorité CNIL aura de nouvelles choses à surveiller.

En contrepartie, l'exécutif européen injecte 100 millions d’euros dans son programme de financement Horizon 2020 pour aider les constructeurs dans le développement de ces systèmes. L’Europe a également mis en route un programme cadre pour éliminer les risques de piratage de tels systèmes par les hackers.

Ma perception en tant qu'expert innovation:

Même si les différentes briques technologiques sont déjà présentes dans certaines véhicules ainsi sur certaines axes routiers, et que toutes nos nouvelles voitures embarquent de l'électronique, il reste encore beaucoup de chemin à faire pour les rendre grands-publics. Embarquer encore plus d’électronique en créant toutes les infrastructures autour, représente des investissements importants mais en les rendant obligatoires dans toute l'Union Européenne, l’Europe force la démocratisation de ces services pour une meilleure expérience de conduite et une augmentation de la sécurité.

La communication entre voitures est aujourd'hui largement sous-utilisée et cet initiative doit permettre de créer de nouveaux services très utiles et pratiques.

Pour bien maîtriser la conduite de ce projet complexe, la Commission a fait un bon travail en définissant dès le départ des règles, des protocoles et un framework. En forçant à tous les acteurs de se mettre dans un même environnement technique, le projet ne peut qu’avancer.

Nos start-up (Smartcity, IoT, BigData, Webservices…) ont toutes besoin d'une telle infrastructure harmonisée pour développer et déployer leurs services dans tous les pays de l'Union européenne. C'est du lourd et c'est ça qui rend cette initiative crédible.

Certains, entre nous, peuvent penser que ces services ne sont pas si nécessaires mais il faut convenir que l’ensemble est critique pour les futures voitures autonomes et en les poussant dans l’environnement grand-public, la Commission montre qu’elle prépare le véhicule de demain via l’industrialisation des services. C'est une bataille industrielle à grande échelle qu'il faut absolument gagner et on sait maintenant que la Commission a mis les deux mains au volant de ce dossier! Heureusement.

Erik Van Rompay

Alliant une formation d’ingénieur à l’Insead, un esprit entrepreneur et des expériences en France et à l’International, Erik Van Rompay est un expert référent sur l’innovation en Europe.

Avec cinq années chez Walt Disney Imagineering à son actif, il a travaillé à la réalisation de plusieurs projets industriels pour Ford Motors, Volvo, Daf Trucks et Rolls Royce, ainsi qu'à la création de 5 start-up. Cette expérience lui a permis de maîtriser toute la problématique de la start-up jusqu’au grand groupe industriel.

mail : erikvanrompay@yahoo.com

twitter @vanrompay

 

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2 commentaires

  1. Excellente nouvelle !! Je pariais sur la parution d’une telle obligation de la part de la Commission Européenne depuis plus d’un an !

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