[Exclusif] Pixmania enclenche un plan de licenciement, 187 postes menacés
« Oui, il y a bien un projet de Plan de Sauvegarde de l’Emploi en cours actuellement chez Pixmania. Nous avons débuté les négociations avec la direction depuis 3 à 4 semaines » confirme Lila Debruyne, chargée de communication interne chez Pixmania et déléguée syndicale centrale CFDT. Elle est aussi déléguée du personnel et secrétaire du comité d’entreprise. Damba Dia, délégué syndical FO sur le site de Brétigny atteste lui aussi du lancement récent d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE). Sollicité mardi après-midi, le siège de Pixmania à Asnières-sur-Seine a refusé de répondre à nos questions. Le président Jens Becker n’a pas répondu à notre mail. Informée de la tenue d’un PSE, la Direccte indique ne pouvoir livrer d’information à ce sujet. Un salarié anonyme du site d’Asnières-sur-Seine confirme ce PSE.
L’ampleur du PSE n’est pas encore confirmée
Avec son homologue de Force Ouvrière (FO), Lila Debruyne participera ce mercredi après-midi à la prochaine réunion hebdomadaire de négociations avec la direction, comme le reste des représentants du personnel.
« L’accord de méthode – qui définit qui négocie, sur quels thèmes – a été finalisé » poursuit-elle. Le calendrier prévisionnel reste à préciser. A l’ordre du jour de la réunion de mercredi 18 juin: « la définition des catégories professionnelles concernées par le PSE ». Mais la question du nombre de postes touchés par ce plan reste, elle, en suspend.
« L’ampleur du plan est en cours de négociation, nous sommes tenus à la confidentialité et je ne peux révéler de montant sur ce point » explique la déléguée syndicale centrale, habilitée à signer les accords. Tout au moins consent-elle à préciser que le nombre envisagé actuellement est « inférieur à celui évoqué lors de l’annonce interne en mars 2014 ». Selon une source proche du dossier que Frenchweb a pu contacter, le PSE pourrait concerner 187 personnes. Ce mercredi doivent également être négociés les critères d’ordre: ancienneté, âge, handicap… qui définiront un peu plus précisément les contours de ce PSE.
« Notre objectif est de signer un accord collectif à la majorité (…) relativement rapidement » indique Lila Debruyne, qui se dit « assez optimiste » étant donné que le premier PSE (survenu en février 2013 avant la reprise par Matures AG auprès du groupe anglais Dixons Retail) « s’était très bien déroulé » sur le plan de la négociation, selon ses propres dires. Au moins 150 personnes avaient néanmoins perdu leur emploi.
« 500 000 euros pour acheter les syndicats » ?
Un optimisme qui interroge un salarié que Frenchweb a pu contacter. Sous couvert d’anonymat, il affirme que le fonds de retournement allemand Mutares AG – qui a repris officiellement Pixmania au 1er janvier 2014 – aurait prévu une enveloppe pour mettre les délégués syndicaux de leur côté. « Pour faciliter le PSE, ils ont prévu un budget de 500 000 euros pour acheter les syndicats. Deux représentants ont déjà négocié 100 000 euros pour l’un et 80 000 euros pour l’autre ». Scandalisé, il confie avoir déjà pris contact avec l’Inspection du travail.
Il dénonce également le mode de gestion imposé par Mutares AG depuis janvier. « Ils sont en train de nous imposer un mode de gestion à l’image de celui de l’espagnol Ofertoon » affirme-t-il. Il s’agit d’un système de gestion a minima, dans lequel les stocks sont limités au maximum, qui ne prend par exemple pas en charge la gestion des taxes. « Notre système de gestion propre est mis de côté. Le nouveau directeur général, Luis Krug, nommé par Mutares AG en avril 2014 paie des acheteurs en freelance deux fois plus cher qu’un acheteur en interne et nous fait travailler avec des traders très proches de lui » confie ce salarié. « Dixons a versé 69 millions d’euros pour financer la restructuration » rappelle-t-il, « à quoi se sont ajoutés entre 10 et 20 millions d’euros pour financier le stock, en janvier 2014 ». « Qu’est ce qui reste sur ces 69 millions? Combien Mutares pompe chaque mois au titre des diverses consultations et analyses? » s’interroge-t-il, furieux. Depuis trois semaines, les quatre directeurs des achats auraient été licenciés, ainsi que le directeur commercial et le supply chain manager .
550 employés en France actuellement, contre 1 200 en 2011
La marketplace fondée par Steve et Jean-Emile Rosenblum en 2001 employait, en 2008, environ 750 personnes en France, dont une centaine à la logistique. L’effectif a culminé à 1 200 personnes en 2011 puis les magasins ont fermé en 2012 et au moins 150 emplois, ont été supprimés en 2013. Face à la concurrence accrue de CDiscount et d’Amazon, Pixmania a fait état d’une perte de 24 millions d’euros en 2012. En France à l’heure actuelle, Pixmania emploie 380 personnes à son siège d’Asnières-sur-Seine et 170 à Brétigny-sur-Orge. Entre fin avril 2012 et fin avril 2013, le chiffre d’affaires a reculé de plus de 27% et le résultat net de 419,91% selon les documents déposés aux Greffes du Tribunal de commerce d’Evry.
Lire aussi:
>> [Exclu] Pixmania pourrait licencier 150 personnes et fermer des boutiques
[NB] màj: Mercredi 17 juin tôt dans la matinée, après la parution de l’article à 6h, Jens Becker a répondu à notre mail mentionnant simplement ne souhaiter « ni confirmer ni infirmer » la négociation d’un PSE.
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Droit de réponse de la Direction de Pixmania [MAJ le 21 juillet 2014]
« La direction de Pixmania récuse en totalité les allégations portées à la connaissance des lecteurs de Frenchweb (article publié le 18 Juin 2014) et de facto auprès du personnel de Pixmania, quant à une hypothétique volonté « d’acheter » les syndicats de Pixmania.
Outre, l’imprécision des informations (de quels syndicats s’agit-il ? Localisés dans quels établissements du groupe ? ) l’absence de sources et de preuves appuyant ces accusations, la Direction de Pixmania tient à faire observer que tout accord avec un salarié protégé passerait nécessairement par un accord tripartite entre l’entreprise, l’Inspecteur du Travail (Ministère du Travail) et le salarié protégé lui-même. Toute autre forme d’accord serait tout à la fois hors- la-loi et fantaisiste car non réalisable pratiquement.
Pour ce qui touche aux hypothétiques pratiques liées aux consultants recrutés par Pixmania ou aux coûts des outils mobilisés par l’entreprise, nous considérons que ces informations sont internes à l’entreprise et que les salariés ont été, depuis, largement informés quant à la nature de ces allégations aussi fausses que dépourvues de fondements.
Il n’en reste pas moins que le PSE de Pixmania toucherait (nous soulignons le conditionnel) près de 187 personnes et que le seul objectif de l’entreprise est de proposer une série d’accompagnements substantiels. La DIRECCTE est seule à même d’en juger le bien fondé. Aussi, nul besoin de véhiculer via des informations non avérées, un sentiment de défiance au sein d’une entreprise dont l’image, la réputation et l’intégrité morale se sont trouvés mises en cause par le biais de propos peu amènes émanant de votre publication.
Aussi, aurait-il été plus simple de nous contacter sur ce point précis avant de transformer une rumeur anonyme en une vérité universelle.
A l’avenir, nous vous invitons à le faire. Nous serons toujours à votre disposition pour apporter les précisions et informations attendues dès lors que cela sera possible.
La direction de Pixmania»
On ne va pas se laissera pas faire , les merguez c’est pour tout le monde , pas seulement les vendus , escrocs et autres patrons véreux !!!
Pixmania pousse a la démission les salarié avant la fin du pse, pour économise les salaires , les primes de licenciements, les congés de reclassement etc… C est honteux, des mails odieux circulent sur des échangent entre les rh des sites d asnieres et bretigny sur leurs joies malsaine d avoir pu pousser les employés a démissionner, des smyles en forme de petit cochon représentant une tirelire est même utilisé pour montré les économies. Afficher autant de joie a détruire un salarié est inhumain