eYeka a été fondée il y a maintenant plus de 3 ans par votre serviteur. L’idée initiale était qu’il devait être possible de valoriser le sommet de la pyramide des contenus UGC. En d’autres termes, permettre à tous les gens qui pensent avoir un potentiel créatif, de l’exprimer et, de le monétiser. Initialement financée par Ventech et DNCapital, SFR Développement a rejoint le capital quelques trimestres plus tard. Mais le vrai décollage de la société a eu lieu lors de l’arrivée de François Petavy au poste de Directeur-Général, il y a maintenant un peu plus d’un an. eYeka a alors affiné son positionnement et a commencé à se faire remarquer, notamment au travers d’appels à créations pour Energie, Lulu Castagnette, Galette Saint Michel et quelques autres… 2009 a vu le modèle s’affirmer, et la société a été nominée et a gagné de nombreux prix, surtout ces derniers mois.
Pour faire bonne mesure, car le propos de ces lignes concerne avant tout la musique, nous observerons que la communauté a été mise à contribution à plusieurs reprises pour réaliser des videoclips.
A l’occasion de l’annonce d’une levée de fonds de 3 millions d’euros, qui voit le fond d’Investissement I-Source rentrer au capital, François Petavy a accepté de répondre, (en exclusivité ;-) à nos questions…
Hello François, on dirait que les nouvelles ne sont pas trop mauvaises ! 3 millions viennent de rentrer dans les soutes… Vous avez vraiment besoin de tout cet argent ?
En fait, eYeka pourrait être rentable depuis longtemps, mais nous pensons que c’est le moment d’investir. Il y a une grosse crise dans le monde de la communication et les places sont redistribuées à ceux qui sont présents et qui investissent. C’est pourquoi, plutôt que de mettre le pied sur le frein, comme le fond beaucoup, on a choisi d’accélérer.
Mais concrétement, vous allez faire quoi de ces trois millions?
Principalement et surtout grandir à l’international. On est depuis près de deux ans à Singapour et notre filiale là-bas est déjà rentable ; on est en train d’ouvrir une autre filiale à Londres et on va regarder d’autres pays. Pour différentes raisons, je préfère garder la liste des futurs pays confidentielle… On va aussi investir dans de nouvelles offres. Là aussi, je n’en dirais pas beaucoup plus…
Tu nous rappelles ce que fait eYeka?
Je vais d’abord te dire ce qu’on ne fait pas. On ne fait pas de publicité « low-cost ». Ce qu’on fait, c’est mettre en relation des marques et des agences avec une communauté de 75,000 consommateurs créatifs qui créent des contenus sur la base de brief. L’objectif, c’est d’engager une conversation entre les marques et leurs consommateurs, et la communauté eYeka permet de lancer cette conversation. Quand nous faisons appel à la communauté autour d’une marque, le but n’est pas d’avoir une seule vidéo aussi super soit-elle, mais de recueillir de la participation et de l’enthousiasme. Quand tu découvres les 50, 100, 200 vidéos qu’on reçoit, ce sont autant de consommateurs comme toi qui te recommandent cette marque. Tout cela renforce la proximité de la marque avec ses consommateurs, permet de comprendre sa perception par les consommateurs, crée un buzz très positif et surtout, surtout, est authentique.
Outch ! Tu me donnes quelques chiffres?
Ce que je peux te dire c’est qu’en tout, on est vingt-cinq, dont une dizaine de personnes en R&D, et une quinzaine de personnes qui traitent le contenu et les opérations. L’année passée, on a fait environ 60 campagnes. Je peux aussi te dire qu’on à un très fort taux de satisfaction… puisque c’est 100% !
C’est quoi votre potentiel à terme?
Déjà, il est important de dire que ce que nous faisons va plus que probablement se retrouver au cœur de la stratégie marketing d’une majorité de sociétés, d’ici à quelques années. Aux Etats-Unis, on appelle ça « l’engagement marketing ». Ca part du principe que les gens ne font plus confiance à la publicité, mais qu’ils écoutent ce que disent d’autres consommateurs. On demande donc aux consommateurs de s’exprimer sincérement sur ce qu’ils pensent d’une marque donnée. C’est une tendance lourde. Les marques qui gagneront demain sont celles qui seront capables d’avoir une relation forte avec chacune des communautés qui sera très proche de chaque marque (participation à la réflexion amont du produit, co-design, co-marketing, etc.).
Donc, pour répondre à ta question, nous pensons que notre potentiel est vraiment fort. Et c’est pour ça qu’on veut être dans le monde entier, en commençant par tous les grands pays. Maintenant pour parler concrètement, quelqu’un que je connais bien, qui est un actionnaire de cette société, dit souvent qu’il veut faire plus gros que sa dernière société, qui avait 200 employés… Je lui laisse la responsabilité de ce propos, mais je ne le démens pas !
eYeka, il y a un lien avec la musique?
Non, il y a un lien très fort avec la création. On a fait quelques clips pour des artistes, mais encore une fois, nous ne sommes pas là pour concurrencer les réalisateurs professionnels. En revanche, si un artiste voulait impliquer et fédérer ses fans dans de la réalisation de son clip ou de sa pub TV, ça c’est beaucoup plus en ligne avec notre développement.
Merci François !
Retrouvez Gilles Babinet sur le blog: http://blog.sawnd.com
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Il me semble que, au départ, Eyeka devait être une plate-forme d’échange et de monétisation de contenu visuels (image + vidéos) issus des téléphones mobiles, ensuite, une plate-forme de commercialisation de photos pour pro et amateurs, et maintenant une plate-forme de crowd-sourcing vidéo !
J’avoue que j’ai du mal à suivre !!
Malgré tout ce qu’on peut dire sur la légitimité des consommateurs à créer des contenus, il me semble qu’il s’agit tout de même de faire créer des films de moindre qualité à moindres coûts.
C’est le nivellement de la création par le bas, et la mise en danger des vrais créatifs et auteurs.
@Cedric regarde la saga cashstore réalisée par Benoit Lelievre, n est tres loin d’un nivellement par le bas.
à lire également le point de vue éclairé de Franck Perrier Co Fondateur d’Eyeka sur son blog:
http://www.franckperrier.com/2010/01/18/eyeka-3-millions-deuros-leadership-gilles-babinet-franck-perrier-fondateur/