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Google+: une mort (prématurément) annoncée

Hier, un ingénieur Google du nom de Steve Yegge publiait sur Google+ une tirade sur ce qu’il estime être les raisons de l’échec de Google+. Ironie du sort, ce pamphlet n’était destiné à circuler qu’en interne mais Yegge l’aurait malencontreusement rendue public parce-qu’il maîtrise mal le réseau social créé par son employeur.

Le fait est que depuis le lancement triomphal de la bêta cet été, il ne nous parvient plus que des nouvelles assez décevantes de Google+ : pics d’audiences suivis de rechutesnombreux comptes inactifs… Certains n’hésitent pas à qualifier Google+ de pétard mouillé. On peut toujours dire que les annonces de la mort de Google+ sont grandement exagérées, il n’empêche que quand les critiques viennent de l’intérieur de Google même, on est en droit de s’inquiéter.

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Pourquoi cet échec ? 

Pour Steve Yegge, l’échec de Google+ serait dû au fait que Google ne comprenne pas vraiment la logique de plate-forme : Google aurait considéré Facebook comme un objet fini au lieu de voir comment Facebook tel qu’on le connaît aujourd’hui s’est construit autour des usages qui en étaient fait. En ne publiant l’API qu’après le lancement et en le limitant à quelques fonctionnalités, Google a voulu imposer les usages au lieu de les suivre…

On peut considérer qu’il en va de même avec la catastrophique politique du “vrai nom” imposée fermement là où sur Facebook et Twitter elle s’est développée naturellement. Google n’a pas une culture “sociale” et même si Google+ a été annoncé comme une révolution culturelle interne, force est de constater que les habitudes ont la vie dure, même chez les spécialistes de l’innovation.

Mais la plus grande difficulté pour Google+, c’est peut-être l’inertie des internautes. Beaucoup considèrent malgré tout Google+ comme un très bon produit, moi le premier, mais ils ont eu bien du mal à faire migrer leur réseau. Facebook est aujourd’hui profondément enraciné dans nos vies, de même que Twitter, et y construire nos réseaux a pris du temps et de l’énergie. C’est un investissement qu’on n’abandonne pas si facilement.

Peut-être que Facebook a définitivement gagné la bataille pour notre “graphe social” quand nos parents s’y sont inscrits. Les jeunes et les early adopters sont un public mobile, sensible aux effets de mode, qui ont pu abandonner Myspace à une vitesse surprenante, par exemple, mais aujourd’hui, ils auront beau vouloir aller voir ailleurs, ils devront toujours revenir sur Facebook pour communiquer avec la part de leur réseau qui reste hostile au changement.

Tout espoir n’est pas perdu

Vic Gundotra, “monsieur +” chez Google, l’a dit et répété : ils sont là pour s’accrocher, même si le succès n’est pas immédiat. Google annonce encore des nouveautés pour Google+, comme les hashtags et la recherche en temps réel, et le projet ne sera pas abandonné aussi vite que Buzz et Wave. Google+ est de plus en plus intégré dans l’ensemble des produits Google, et leur popularité reste un levier puissant.

Google est aussi en train de lancer une opération de séduction des annonceurs, avec d’un côté les comptes de marques qui devraient arriver bientôt sur Google+ et qui seraient, selon la rumeur, très puissants, et d’un autre l’intégration du bouton “+1” dans les bannières.

Encore une fois, pourtant, l’avenir de Google n’est peut-être pas entre ses mains, mais dans celles de ses concurrents. Facebook en particulier, prend des risques à chaque nouvelle mise à jour. On a vu plus d’une crise de panique à chaque fois que Mark Zuckerberg change nos modes de partage et ajuste les conditions de notre vie privée. Jusqu’ici, Facebook a toujours pu compter sur l’absence de concurrent sérieux.

L’arrivée du Ticker et du partage automatique inquiètent beaucoup d’utilisateurs de Facebook, et les premiers à découvrir Timeline ne sont pas toujours ravis d’y voir publier des choses qu’ils croyaient privées. Difficile de dire quelle sera la goutte qui fera déborder le vase, s’il y en a vraiment une un jour, mais ce qui est certain c’est que si Facebook trébuche, Google+ sera dorénavant là pour en profiter.

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18 commentaires

  1. Excellente synthèse. Je pense que pour le moment G+ n’apporte rien de plus… et migrer sa « communauté » surr un nouveau média social… dur dur… en revanche avec une bonne stratégie marketing, de bonnes appli… pourquoi pas.
    La question que je me pose maintenant c’est, jusqu’où va aller cette multiplication des réseaux… quel est l’intérêt… et surtout le temps que l’on passe a vérifier tout ses comptes…

  2. Le truc c’est que Google+ ne propose rien de plus que Facebook, juste du moins. Si on a tous migré sur Skype alors qu’on était sur MSN, c’est qu’il proposait à ce moment là des services uniques comme avoir un numéro de fixe ou appeler les numéros fixes. La VOD et les appels marchaient supers biens, il n’y avait pas de pubs débiles. L’outil s’est imposé tout seul pour tous les gens qui vivaient loin de leur famille puis dans les entreprises.

    Si Skype avait juste proposé un tchat texte, ça n’aurait jamais décollé.

    C’est quoi la valeur ajouté de G+ pour l’utilisateur, hormis celle de savoir qu’avec ça Google flique encore plus profondément ses habitudes et son profil ?

  3. Je me demande si Google n’aurait pas davantage réussi en investissant sur un projet comme celui de Diaspora.
    Un Facebook ouvert n’appartenant à aucune organisation ni à aucun gouvernement (forcément), voilà qui aurait contraint Facebook à des changements plus difficiles.

  4. C’était largement prévisible, ce que recherche les gens avec Facebook c’est le contact, hors ils ont déjà tout leurs amis sur Facebook, alors pourquoi changer de site ? Facebook est un cas particulier, il est connu comme LE réseau et il lle restera pour au moins plusieurs générations. Personne n’arrivera à lui piquer son monopole (sauf si vous distribuez des chèques à l’inscription ).

    Enfi je ne comprend pas ce que ces boîtes americaines ont dans la tête pour toujours s’eloigner de leur corps de métier… Ça fini en général toujours par un flop.

  5. Très bonne synthèse.

    Google a raison de ne pas abandonner Google+, même si les premiers résultats ne sont pas satisfaisants:
    – ils n’ont pas encore déployés de stratégie « business » pour les entreprises
    – Les développements à venir (hashtags et recherche en temps réel) méritent d’être testé)

    Bref, je trouve qu’il est encore un peu tôt pour enterrer définitivement un réseau social qui semble encore « en construction ».

  6. Moi et un « petit » groupe d’amis serte, sommes tout à fait satisfait de google+ et doucement je vois d’autres amis se greffer à ce petit groupe, le système des cercles est très bien trouvé, c logique et ludique. Les photos à partager sont de bien meilleur qualité et présentation et pour partager et dialoguer en voix et vidéo avec une résolution plus que correct par rapport à ce qui se fait de nos jours, c’est bien pratique aussi. Je ne trouve tout simplement plus d’utilité dans l’usine facebook ou les gens ne pensent pas par eux même et s’invente une liste d’amis aussi démesurée que leur égaux bref je ne suis plus en test j’ai tout simplement supprimé mon facebook pour un google+.

  7. C’est quoi la valeur ajoutee de G+?
    voyons voir:
    – Hangout permet une video conference jusqu’a 10 personnes , d’une qualite de service bien meilleure que skype ou autres.
    – Possibilite d’integrer G+ aux autres produits de Google tels que:
    integration de hangout a youtube
    etc.
    – Google est un moteur de recherche et tres souvent la solution se trouve dans la tete de la personne assise devant son ordinateur. C’est la ou google pourra donner une solution plus complete en offrant aussi des liens vers des specialistes suivant le contenu qu’ils auront cree et partage dans leurs cercles

    Je pense que G+ est la pour vivre et meme bien vivre, a mon avis.

    A mon avis, son probleme ne viendra peut-etre pas de FB mais d’applications telles que Diaspora qui laissent a l’internaute le soin de gerer son contenu

  8. Pas du tout d’accord avec les précédents commentaires.
    Ce qu’apporte de plus Google+ ??
    Pour commencer la simplicité d’utilisation (marre des menus de confidentialité de Fb qui changent tous les 4 matins et qu’il faut lire en entier à chaque fois pour comprendre de quoi il retourne), la vidéo conf à plusieurs, l’upload automatique de toutes vos photos depuis votre mobile (c’est pas automatique/obligatoire, certains on peur de big brother, ce que je comprends) ce qui permet un partage plus aisé des photos que vous choisissez de partager (les autres reste privé), les « déclics » sorte d’agrégateur de flux en fonction de sujet qui vs intéresse, le fait de pouvoir partager avec le monde entier mais aussi uniquement avec certains de vos amis en un seul clic (grâce aux cercles), tout l’univers google etc etc ….

    Et la principale cause qui devrait inciter les gens à changer ou au moins à tester c’est le simple fait de faire jouer la concurrence. Depuis l’arriver de G+ Facebook a apporter d’énorme changement/amélioration dont certains sont copier de G+.

    PS: ce qui me fait marrer, se sont les utilisateurs qui peste dès le moindre changement de Fb, mais quand un nouvel acteur arrive, il ne souhaite même essayer.
    Bravo la mentalité.

    1. Règle de base en marketing : votre produit n’intéresse personne et les gens se foutent complètement de tout le temps, l’énergie et les moyens que vous avez pu mettre pour le réaliser.

      C’est pas une question de mentalité, c’est juste que les gens ont déjà Facebook, que tous leurs copains sont dessus, qu’ils peuvent déjà faire tout ce qu’ils veulent avec et que c’est très bien comme ça.

      Ils n’ont pas le temps d’apprendre à utiliser un nouveau produit et à moins qu’ils ne réalisent l’avantage de ce nouveau produit de façon évidente, ils ne bougeront pas.

      Que les geeks s’excitent sur G+ c’est bien, mais la masse des utilisateurs c’est vos mères et vos petits cousins.

  9. Pas trop d’accord avec certains commentaires. On a pu voir ces derniers temps de gros changements de la part de Facebook au niveau de l’organisation du contenu et de la mise en forme des news, s’inspirant directement de Google +.

    Il faut le dire, Google+ est tout de même plus simple et plus visuel que Facebook.

    Perso, j’ai décidé d’utiliser les deux (qui ont chacun de très bons arguments) mais je suis d’accord avec l’article qui insiste sur le fait que Google aura du mal à « contraindre » tout un réseau déjà bien implanté sur Facebook, à franchir le pas !

  10. G+ introduit le Hastag > https://plus.google.com/ + #frenchweb et un lien mirroir de la conversation publique de l’ingénieur cité dans vos posts devrait faciliter la réflexion des lecteurs de @FrenchWeb, les commentaires sont à lire du 1er au dernier.

  11. Ça me fait doucement rigoler tout ces analystes en herbe qui répète que Google n’apportent rien (malgré que je ne le pense pas, la gestion des amis est suffisamment original, à la croisé d’un twitter et d’un Facebook, pour mériter l’attention)

    Parce que Facebook a apporter vraiment quelque chose??

    Le tchat => déjà ailleurs en mieux
    La musique intégré => déjà ailleurs en mieux
    Messagerie => déjà ailleurs en mieux
    Vidéo à louer => déjà ailleurs en mieux
    […]

    J’en oublie, mais il serait peut être temps de voir que Facebook est déjà un concentré du web « en moins bien », et qu’il n’ajoute que des ersatz…ça n’empêche pas les gens de les utiliser (ouais, je les trouve un peu cruche les gens…mais c’est plus par fainéantise). Le reprocher à Google tient ici du grand-guignolesque.

    Ensuite, un réseau est ce qu’on en fait, et la présence de Facebook n’a jamais empeché Twitter , linkedin, ou autre réseau spécialisé de faire son beurre. Pourtant, depuis le temps que j’entend dire « Facebook, ça déchire tout, y a plein de monde, les concurrents blablabla »….Google a suffisamment de service satellite de qualité (contrairement à Facebook, avec youtube, gmail, picassa, …) pour ramener du monde. Surtout si il le pense en tant qu’élément central de leur « galaxie »

    Facebook pour l’instant, à part annoncer des gros chiffres invérifiable, et être relayé par toute la presse comme « phénoménal », ils font pas grand chose….(économiquement, c’est loin d’être un succès…)

  12. Bon article, j’aurais aimé l’ajout d’une analyse des critiques formulées par l’ingénieur en question car cela ouvre d’autres perspectives. Vous en avez un bon exemple sur ce lien : http://www.cyroul.com/societe-digitale/travailler-chez-google/

    Pour ma part, comme le mentionnent plusieurs personnes, mes contacts migrent aussi petit à petit et je vois que l’activité Facebook de ceux qui restent diminue. Une migration massive et immédiate (comme l’envisageait la quasi totalité des médias) était une utopie, elle se fera progressivement. De même que pour Twitter, certains utilisateurs vont passer par une phase de doute pour revenir utiliser G+ par la suite. Je pense que le passage à l’interface Timeline sur Facebook va également pousser un certain nombre de personnes (qui n’apprécieront pas de revoir mis en avant leur passé) à partir – trop de changements en trop peu de temps. En tout cas je pense que le service va continuer à grignoter sur Facebook sur le long terme.

  13. Belle petite synthèse. Je pense personnellement qu’après l’engouement du début, il est « normal » que tout se calme. L’année à venir sera tout de même décisive !

  14. Un truc me ferait très plaisir sur ce genre d’article qui n’st qu’un énième copié collé, trouvez nous les chiffres de la

    « fréquentation de facebook »

    Ils peuvent se vanter de 800 millions de comptes ouverts, mais questions :

    – combien sont actifs ?
    – combien de doublons ??

    Secondo, quelle est la différence d’un point de vu cible entre G+ et facebook ?

    Facebook = regroupement d’amis, de famille majoritairement

    G+ = groupe de personnes plus professionnelles (blogueurs, développeurs, photographes)

    Pour le moment G+ se rapproche plus de twitter que de facebook, et twitter et bien plus vivant que les pages facebook de plus en plus mal foutues, des critères partout et mal conçus…

    La 1ere peur des gens sur facebook : tout le monde pourra voir ce que j’écris ??? Parce que je n’en ai pas envie…

    Et pourtant facebook persiste à rompre cette vie privée en rendant les paramétrages de confidentialité de moins en moins lisibles…

    Sur G+ c’est clair, tu as des cercles, tu choisi qui est dedans, tu ecris un truc, tu choisis les cercles qui y auront accès et tu defini si oui ou non il pourront partagés et si oui ou non ils pourront y répondre.

    Certains de mes cercles sont vides, je les utilisent comme mémo.

    Mon mur n’est pas pollué par tous les posts des gens qui « m’ajoutent » à un cercle (pas comme sur facebook), je ne suis pas obligé des les ajouter, le profil peut être utilisé a des fins professionnels sans risque de tout mélanger (difficile de mélanger un cercle « Famille » et un cercle « Pro »)

    Pour finir, G+ est bp plus vivant est intéressant que ce que l’on peut trouver sur Facebook (des pages fan de marques que l’on ajoute mais sur lesquelles on ne va jamais et ou il n’y a rien d’intéressant…, des groupes idiots « style ceux sur les roux », etc etc)

    Il n’y a qu’à voir l’activité des blogueurs français sur cette plateforme comparé à facebook ^^

    Bref, facebook c’était bien avant, aujourd’hui y’a mieux mais les gens mettront un peu de temps avant de le voir (comme pour facebook a l’époque myspace/skyblog)

    Et pour ceux qui disent G+ n’apporte rien de neuf, certain ont dit pareil du moteur de recherche google à une époque et devinez quoi… ^^

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