La start-up du jour : BulldozAIR, une solution SaaS de suivi et de gestion collaborative des chantiers
- L’entreprise de demain
Vous avez fondé une société en croissance? Faites vous connaître!
Frenchweb vous propose aujourd’hui de découvrir Blockbase, une start-up parisienne qui développe BulldozAIR, une solution SaaS et collaborative de gestion et de suivi des chantiers entre les différents acteurs. Plus de détails avec Ali El Hariri, le co-fondateur.
Frenchweb : Comment avez-vous eu l’idée de votre société ?
Ali El Hariri : Après l’ESTP, j’ai travaillé pendant six ans en tant qu’ingénieur travaux sur de grands chantiers parisiens chez Bouygues construction. Durant cette période de 2005 à 2011, j’ai aussi participé à la mise en place des premiers logiciels de suivi de chantier encore sur tablet PC. L’idée avait beaucoup de potentiel mais restait techniquement cantonnée au phases de fin de travaux et utilisable que par une poignée d’intervenants. J’ai donc cherché à un moyen de l’étendre à tous les acteurs d’un projet de construction et d’en profiter sur toute la durée d’un projet je me suis aperçu qu’il n’existait pas de solution satisfaisante. Je me suis donc lancé dans l’aventure entrepreneuriale à partir de là, convaincu du besoin.
Puis en 2012, j’ai fait la connaissance de Maxence Lerigner lors d’un Startup Weekend gagné avec le projet BulldozAIR. Maxence développait depuis quatre ans déjà des applications mobiles. La combinaison et la complémentarité était parfaite, nous nous sommes associés, et avons créé la société Blockbase en 2012 pour lancer BulldozAIR en 2013. L’idée s’est ensuite affinée avec les retours des premiers utilisateurs.
A quel besoin apportez-vous une réponse ?
De nombreuses entreprises interviennent sur un chantier, on compte parfois plus de 40 acteurs sur certains projets. Cela crée des problèmes de coordination et de transmission de l’information, engendre des retards, des révisions et obligeant parfois à des reconstructions. Selon une étude du cabinet Gartner, le gâchis, la reconstruction et les redites correspondraient à un tiers du coût final de la construction d’un ouvrage.
Pour résoudre ce problème il faut un système universel, accessible facilement, et qui permette de résoudre les problèmes de ses chantiers en temps réel et en mobilité. Notre solution de suivi de chantier BulldozAIR permet à tous les corps de métiers d’un projet de construction de se connecter : ingénieurs, conducteurs de travaux, mais aussi architectes, bureaux d’études et maîtrise d’ouvrage. Nous facilitons la communication et la prise de décision entre les différentes entreprises et services, pour réduire le gaspillage et optimiser les délais.
C’est d’ailleurs cette nouvelle approche de la collaboration dans le BTP qui a fait que nous avons été lauréats du prix innovation de Batimat 2013, un évènement référence dans la profession.
Très simplement, comment gagnez-vous de l’argent ?
Bulldozair est la première solution SaaS (Software as a Service) de suivi de chantier. Nous travaillons sur une formule simple, un abonnement par mois et par utilisateur. Ces derniers peuvent ensuite se connecter sur n’importe quel terminal pour accéder à notre application : PC, smartphones ou tablettes, sur Apple comme sur Android ou Windows 8.
Jusqu’à présent nous avions vendu beaucoup de service, maintenant la relève est assurée par le service d’abonnement en ligne : disponible en pré-inscription sur bulldozair.com
Qui sont vos compétiteurs ?
Notre principal concurrent est PlanGrid, une startup américaine issue de l’accélérateur YCombinator. Ils proposent une solution intéressante et ciblent le même marché : les PME du BTP avec du service collaboratif en ligne.
Mais dans le BTP, les anciens usages (mails, carnets papiers…etc) ont une bonne résistance car ils sont simples, et faciles d’accès. Ce sont les plus gros concurrents, mais les gens se sont rendus compte de l’utilité du numérique pour gagner en productivité. Les usages changent. C’est notamment grâce à l’éducation de marché que certaines société de service ont du financer pendant plusieurs années.
Autre compétiteur sur les gros projets: le B.I.M. , pour simplifier il s’agit d’une nouvelle méthodologie de travail basée sur une maquette numérique du bâtiment sur laquelle tout le monde collabore en temps quasi réel. Nous voyons le BIM non pas comme un compétiteur, mais comme un passage obligé à moyen terme, et nous travaillons déjà sur le sujet en collaboration avec des experts du domaine.
A quoi ou à quelles sociétés vous compare-t-on par erreur ?
On nous compare souvent avec knowledge corp ou Resolving, qui sont des sociétés de services proposants des outils de suivi de chantier sur iPad vendus sous forme de service de chantier. Ce sont des sociétés bien implantées sur le marché des grandes entreprises, à qui elles proposent de la découpe manuelle de plans, un paramétrage de chantier clef en main… C’est une bonne offre pour les grands chantiers en entreprise générale qui demandent en général de tout paramétrer. Mais ce type d’offre est mal adapté pour toutes les entreprises qui travaillent en multi-sites, en sous traitance, ou simplement qui n’ont pas d’iPad paramétré par la société de service.
Nous avions commencé par du service aux grands groupes, mais nous ciblons surtout un marché différent : les 40 millions de PME de divers métiers du BTP dans le monde qui ont aussi besoin d’un outil collaboratif, simple, en ligne, flexible et autonome. Notre marché est mondial et non régional. Le business model (abonnement mensuel vs Offre de chantier) et le canal de vente (SaaS vs. ventes directe) sont différents pour deux raisons : la majorité des clients n’ont pas qu’un seul chantier à gérer et ne peuvent se permettre de payer un forfait à chaque fois pour pouvoir collaborer; enfin ces clients préfèrent garder le contrôle de leur projet en interne sans passer par une société de service: question de réactivité.
Quelle a été l’une des premières problématiques dans votre développement, et comment y avez-vous fait face ?
Nous avions déjà une demande urgente de clients potentiels, et notamment Eiffage, dont les chantiers démarraient bientôt, et qui avaient répondu favorablement à nos prototypes alors que notre roadmap technique était encore jeune.
En accord avec le client, nous sommes donc partis sur du Lean Development : toutes les trois semaines, nous passions sur leur chantier et leur présentions une nouvelle version, incluant les fonctionnalités demandées la fois précédente. Cela nous a demandé beaucoup de travail et quelques nuits blanches, mais cela a été un moment fort de notre démarrage.
Sur ce marché, quel est votre principal atout ?
Je dirais notre équipe : Maxence, avec sa compétence d’ingénieur logiciel mobile, nous a permis de penser rapidement une solution multi-plateformes mise en place techniquement avec nos développeurs mobiles, tandis que j’apportais ma connaissance du métier du BTP dans le logiciel.
Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné et par qui ?
Nous avons rencontré Bob Dorf lors de son passage à Paris l’an dernier, et il nous a répété cette phrase célèbre : « Customer feedback drives the product ! », que l’on pourrait traduire par « Ce sont les retours clients qui déterminent le produit », sous-entendu « pas vos hypothèses non-vérifiées d’ingénieur/rêveur ». C’est une maxime que nous avons suivi pendant toutes les phases de Blockbase.
Quelle est la personnalité que vous admirez le plus ?
Dans le domaine business, Marc Benioff, le CEO de Salesforce, pour avoir réussi à démocratiser le modèle de vente du logiciel en ligne (S.A.A.S.) notamment en B2B ce qui n’était pas gagné. Il a réussi a imposer Salesforce comme un standard dans le milieu du CRM. Aron levie, CEO de BOX.com chamboule également les lignes vieillissantes du logiciel B2B dans le domaine du stockage cloud pour entreprises. Tout cela nous motive pour faire de même dans le domaine de la construction dans lequel le potentiel d’amélioration et d’économies à réaliser est énorme.
Fondateurs : Ali El Hariri et Maxence Lerigner
Investisseurs : SNCF Développement, TEKTOS,
Date de création : 2011
Equipe : 10 personnes
Chiffres d’affaires : N.C.
Société basée à : Paris et Calais
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