L’argent liquide a encore de beaux jours devant lui, la carte bancaire aussi
Entre 2013 et 2014, le nombre de transactions dématérialisées (c'est-à-dire tous les paiements qui ne sont pas faits avec de l'argent liquide) a augmenté de 8,9%, pour atteindre les 387,3 milliards, selon le 2016 World Payments Report réalisé par Capgemini et BNP Paribas, et publié le 22 septembre dernier.
Dans ces paiements dits «dématérialisés», on retrouve notamment les paiements réalisés par carte bancaire, par chèque, par virement, mais aussi les paiements NFC, les applications en ligne et le mobile. L'étude a donc pour objectif d'évaluer, dans le monde entier, le niveau d'adoption des solutions de paiement digital par rapport aux moyens de paiement traditionnels.
Pour l'année 2015, les auteurs de l'étude estiment que le volume de transactions dématérialisées aura encore augmenté de 10,1%, pour atteindre les 426,3 milliards. A noter, les données présentées dans le rapport correspondent à l'année 2014, et les prévisions présentées le sont au titre de l'année 2015.
Première surprise de l'étude, dans un contexte de digitalisation des paiements (avec le paiement sans contact), le paiement par carte n'est pas mort. En effet, ce sont les paiements par carte qui ont connu la plus forte croissance en 2014 (+11,8%). Ces derniers représentent aujourd'hui près de la moitié des transactions enregistrées (45,7%). Quelle place cela laisse-t-il aux solutions de paiement digitales, telles que le paiement mobile?
L'argent liquide reste un moyen de paiement répandu
La part des paiements dématérialisés dans le total des transactions enregistrées est en constante augmentation ces dernières années, selon les auteurs de l'étude. Avec 402 transactions dématérialisées enregistrées par habitant, les Etats-Unis font figure d'exemple en matière d'adoption de solutions de paiement dématérialisés, juste devant la Finlande et ses 400 transactions par habitant.
Malgré le développement de ces solutions de paiement virtuelles, les auteurs du rapport constatent que la culture du paiement en espèce reste encore forte dans certains pays européens. Dans la zone Euro, le ratio argent liquide en circulation / PIB a ainsi augmenté de 4,4% entre 2013 et 2014. La Suède fait figure d'exception dans le panel de pays étudiés, avec un ratio en baisse de 5,8% entre 2013 et 2014. Cela freine mécaniquement l'adoption de solutions de paiement digitales.
En outre, la quantité de cash en circulation à l'échelle mondiale a légèrement augmenté depuis 5 ans, selon les auteurs du rapport. Garantissant l'anonymat du payeur, et sans frais associé, l'argent liquide a encore de beaux jours devant lui.
Les professionnels en retard sur le paiement mobile
Autre constat de l'étude, du point de vue des clients, l'adoption du mobile, y compris pour réaliser des opérations de paiement en ligne, a été plutôt rapide. Un tiers des clients de banque de détail déclare en effet déjà réaliser un paiement mobile au moins une fois par semaine, selon une enquête présentée dans le rapport.
A titre de comparaison, 90% des cadres travaillant sur ces problématiques de paiement dans leur entreprise estiment que l'adoption du mobile dans leur secteur est lente. Principaux freins évoqués par ces professionnels de la finance: le manque de «use-case» en entreprise (à 69%), la sécurité (à 50%), et la difficulté à gérer les transactions de manière centralisée.
Résultat direct de ces freins: l'utilisation du mobile dans les paiements en entreprise se limite aujourd'hui à l'approbation des paiements, à la réception d'alertes, et au suivi des opérations.
Des attentes fortes vis-à-vis des banques
Malgré leurs réticences à utiliser le mobile pour effectuer des paiements, les professionnels ont cependant des attentes fortes vis-à-vis de leurs banques en matière de digitalisation. 53,6% d'entre eux attendent en effet une gestion centralisée de leurs comptes, la moitié d'entre eux l'automatisation des processus, et 35,7% des solutions leur permettant de mieux connaître leurs clients grâce à la data.
Pour répondre au mieux aux attentes de leurs clients, les banques comptent notamment sur une collaboration plus poussée avec des Fintech. 78,6% des professionnels de la banque considèrent en effet les Fintech avant tout comme des partenaires, si l'on en croit les résultats de l'étude.
**Méthodologie: enquête en ligne réalisée auprès de 107 professionnels de la banque et de la finance d'entreprise en juin 2016.
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