Le Français Chefclub veut rivaliser avec les Américains Tastemade et Tasty
«La nourriture est un langage universel», explique Steven Kydd, cofondateur de Tastemade, la communauté des 'food lovers', au Wall Street Journal. La preuve par les chiffres : cinq des dix producteurs les plus populaires sur les réseaux sociaux travaillent sur la thématique culinaire, selon les données de l'institut Tubular.
Le Français Chefclub en fait parti. Il s'est lancé il y a quelques mois sur ce marché en pleine évolution mais déjà très concurrentiel. Avec plus de 3 millions de fans sur Facebook, comment la start-up compte se différencier de ses principaux concurrents (Demotivateur Food, Tasty, Tastemade, etc.)? Plus de détails avec Thomas Lang, cofondateur.
Frenchweb: A quel besoin répond Chefclub?
Thomas Lang, cofondateur: Chefclub répond à des besoins assez primaires: manger, partager, se divertir!
Nous adressons ces besoins à travers la production et diffusion de vidéos de recettes créatives et récréatives sur les plateformes sociales: Facebook, Snapchat et Instagram.
Le développement de Chefclub est lié aux problèmes des chaînes TV historiques qui assistent à la migration des spectateurs et du contenu vers les plateformes. Notre positionnement entre cuisine et divertissement permet de gagner l’adhésion des utilisateurs.
Quelle est votre proposition de valeur?
Nous sommes seuls en Europe à offrir aux marques une intégration dans nos productions suivant un story telling dédié à chaque plateforme. Les marques sont ainsi intégrées dans un environnement ludique où un «branded content» peut performer aussi bien sinon mieux qu’un contenu organique en générant un incroyable engagement autour du partage (en moyenne 250.000 reactions / commentaires / partages par post). La plupart des commentaires sont également des actions de partage car ce sont des amis ou des membres d’une même famille qui, via un système de tagging, s’invitent à dîner chez les uns et les autres sur la base des recettes Chefclub.
Quelle est votre audience?
Chefclub s’adresse à une audience d’utilisateurs millennials friands de contenus audiovisuels à «snacker» sur les différentes plateformes: Facebook, Snapchat, Instagram…
Nous avons en effet opté pour un développement «100% plateformes» afin d’épouser au mieux les besoins des jeunes utilisateurs qui n’ont plus l’envie de quitter ces environnements devenus si familiers. On mesure ainsi les défis auxquels font face les acteurs historiques qui ont construit leur stratégie autour de leurs sites, applications ou chaînes de télévision: encourager cette plateformisation de leur media, pourtant plébiscitée par les utilisateurs, est un dilemme stratégique.
Quel est votre plan de développement?
En l’absence du dilemme mentionné plus haut, nous pouvons librement investir sur les plateformes avec l’ambition de se muer en producteur d’un contenu qui saura rester fidèle aux codes et usages de chacune d’entre elles. A titre d’exemple, voici ce que devient une recette Chefclub sur Snapchat, le terrain de jeu de prédilection pour discuter avec ces utilisateurs millennials.
Nous diffusons actuellement 250 millions de vidéos chaque mois. Au premier trimestre 2017, nous pensons atteindre le milliard de vues mensuelles auprès d’un cœur de spectateurs féminins relativement jeunes.
Nous avons démarré l’internationalisation très tôt et réalisons la moitié de nos performances au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Brésil. Nous continuons dans cette voie avec l’ouverture prochaine d’un bureau en Italie.
Quels sont vos enjeux?
Notre modèle repose actuellement sur le brand content. Quelques annonceurs ont commencé à déplacer leurs budgets TV vers les plateformes sociales mais c’est encore le début et il y a encore un certain travail d’éducation du marché.
Nous travaillons sur un modèle de partenariat avec les marques qui sera présenté en début d’année 2017.
Nous avons récemment réalisé un premier tour de financement et ne nous précipitons pas sur les prochaines étapes du financement.
Nous avançons comme des producteurs de contenus. Ainsi nous souhaitons renforcer nos rangs avec divers talents dans les métiers de la production audiovisuelle.
Qui sont vos concurrents?
En France, Chefclub domine significativement le marché puisque nos performances sont supérieures aux performances conjuguées de tous les acteurs français (Marmiton, 750G, Démotivateur Food, Omnomnom/Superbon, CuisineAZ…).
Les concurrents sont en fait Américains. Il s’agit de Tastemade et Tasty. Les deux sont lourdement financés, 80 millions de dollars, pour le premier, 240 millions de dollars pour le second (majoritairement financé par NBC Universal). Avec des studios d’enregistrement organisés au 4 coins du monde, ils sont en train de re-construire la télévision, en ligne, sur les plateformes, avec bien-sûr un développement international.
Nous avons la chance d’être basé à Paris qui rassemble d’incroyables talents culinaires du monde entier. Ainsi, nous souhaitons faire rayonner les fortes cultures culinaires européennes pour faire de Chefclub la chaîne leader en Europe.
Fondateurs : Jonathan, Axel et Thomas Lang
Date de création : février 2016
Levée de fonds : 600.000 avec Rocket Internet, Kima Ventures, Oleg Tscheltzoff, Thibaud Elzière
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