Le social Media Club organise demain une soirée débat sur le thème “détournement d’image et médias sociaux, la killer app politique ?” et il y a certainement de bonnes raisons de répondre oui : l’arme la plus utilisée sur le web et la plus devastatrice dans les campagnes électorales naissantes de 2012, ce n’est pas la vidéo parodique ou le blog post assassin, c’est l’image, simple et statique (ou presque, puisqu’on voit aussi la résurgence du gif animé).
Pour en prendre un exemple récent, aux USA, Mitt Romney, candidat favori des primaires républicaines, vient de voir se propager ce détournement très vraisemblable d’une photo de sa campagne, et des milliers d’internautes ont pris ce montage pour argent comptant :
Mais on peut aller plus loin que la politique et le détournement (ou “loltoshop”) : le jpeg est une arme de communication de masse très sous estimée, et utilisable dans tous les domaines.
Ca semble bien sûr d’une telle évidence qu’on ne devrait pas avoir besoin d’en parler. Pourtant, comme sur le web aujourd’hui on peut faire de la vidéo et des animations impressionantes en Flash ou en HTML 5, à en juger par nombre de campagnes, c’est tout ce qu’on devrait utiliser. Qui peut le plus peut le moins, pas vrai ? Rares sont ceux qui l’ont prouvé.
Les nouveaux sites de l’image
Les deux réseaux sociaux émergeants de 2011 étaient Instagram et Pinterest, tous les deux basés sur l’échange de photos, et il y a aussi des sites comme Canv.as ou 9gag.
Si vous voulez faire de la communication virale, il n’y a pas mieux qu’une image. La ressource la plus limité sur internet n’est pas la bande passante, mais l’attention. Une vidéo demande de lui consacrer du temps, et peu importe qu’elle soit géniale, si quelqu’un voit passer le lien sur Facebook à un moment où il n’a pas le temps de la regarder, il ne la regardera jamais. Une image, par contre, s’impose à lui parce qu’il n’a pas besoin de faire l’effort de cliquer sur “Play”.
L’image a aussi l’avantage d’être plus facile à détourner. Ça peut-être effrayant, de se dire que sa communication va être détournée, mais c’est un potentiellement le meilleur moyen pour votre communication de devenir virale. Prenez par exemple cette campagne pour le retour de Mad Men dans le métro new yorkais : quelques dizaines de milliers de newyorkais l’ont vue sur place, des millions d’internautes l’ont découverte grâce aux détournement qu’elle encourageait. Sur place avec des graffitis, et sur le web avec Photoshop, les internautes se sont approprié le grand espace blanc dans lequel tombait la silhouette de Don Draper, et on se doute que l’agence derrière cette campagne n’attendait que ça :
Pourtant, même sur les médias sociaux, les campagnes qui osent faire appel à la créativité des internautes sont encore rares. Bien entendu, remettre ainsi le contrôle entre les mains du public est dangereux. Mais ce que trop peu semblent comprendre, c’est qu’avec le web 2.0, c’est le public qui a de toute façon le contrôle, et s’ils veulent détourner votre campagne, ils le feront, avec ou sans votre accord… Alors pourquoi ne pas l’exploiter ?
L’image virale est effectivement une “killer app”, une arme de destruction massive… mais aussi de création massive. A vous de savoir de quel côté du canon vous voulez vous trouver.
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J’aime bien votre phrase quand vous dites « La ressource la plus limité sur internet n’est pas la bande passante, mais l’attention. » On a souvent tendance à penser que plus c’est beau plus ça va plaire aux gens, alors qu’en réalité, plus le message est simple, plus vite il sera saisi par le public et plus son impact sera important…comme dit le proverbe « simple is beautiful »