[Made in Shanghai] Bon App!, la French Tech, la e-santé en Chine…
De la table ronde autour de l’innovation médicale numérique, à la labellisation de la French Tech de Shanghai, en passant par la start-up Bon App!, tour d’horizon de l’actualité économique et digitale en Chine avec Laurence Lam, correspondante Frenchweb à Shanghai.
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L’application Shanghaienne Bon App! part à la conquête de la Silicon Valley
Bon App! (anciennement IndulgeSmart, lancée en août 2014) est la première application mobile sociale «made in Shanghai» disponible en anglais et en chinois pour trouver, réserver et recommander des restaurants. Son fondateur, Stone Shi, souhaitait rassembler les foodies du monde entier, locaux et expats.
Après son succès en Chine (Shanghai et Pékin) et à Singapour, Bon App! part à la conquête de la Silicon Valley. L’application a été sélectionnée comme la seule start-up pour y représenter la Chine, dans le cadre de l’un des plus prestigieux programmes d’entrepreneurs, Blackbox Connect, soutenu par Google For Entrepreneurs.
Shanghai rejoint le réseau mondial des French Tech Hubs
Cocorico! La French Tech se renforce à Shanghai et compte désormais plus de 500 membres. Après Hong Kong en janvier 2016, les villes de Shanghai, Pékin et Shenzhen sont elles aussi des hubs French Tech reconnus depuis le 13 octobre. Les entrepreneurs français sont de plus en plus nombreux à choisir l’Asie, et notamment la Chine, pour son dynamisme et ses opportunités infinies.
Il fait bon vivre à Shanghai pour les start-up de la French Tech où sont organisées chaque mois des rencontres de type «Dix minutes pour convaincre» avec des investisseurs et entrepreneurs d’entreprises du monde entier. Depuis le lancement de WeChat par Tencent en 2011, la Chine, qui a toujours une longueur d’avance en ce qui concerne l’innovation numérique, s’est très rapidement imposée comme The Place To Be pour tous les passionnés de digital.
La Chine ne copie plus, elle innove. Bienvenue dans le pays des BAT (les trois géants de la Tech: Baidu, Alibaba, Tencent) où le smartphone fait à la fois office de carte bancaire et de porte-monnaie virtuel grâce aux solutions de paiement en ligne, Alipay et WeChat wallet, où les amis et contacts professionnels se collectent à coup de scan de QR codes («je te scanne ou tu me scannes ?»), et où à peu près tout peut se faire livrer d’un effleurement de doigt, y compris le café de l’après-midi, pour moins de 10 RMB (environ 1,35 euro). Difficile de reprendre nos vieilles habitudes une fois rentrés en France…
Quand l’innovation médicale numérique aura-t-elle vraiment lieu?
Le secteur de l’e-santé a le vent en poupe à Shanghai, et c’est justement le thème qu’a choisi Design Affairs, une agence de conseil en design allemande, pour sa première table ronde en collaboration avec le département design de l’université de Tongji (Tongji University’s College of Design and Innovation) et l’agence française d’études de marché basée en Chine, Daxue Conseil. « Créer le changement: en quoi la révolution numérique, portée par les mobiles, transforme le secteur pharmaceutique pour les patients, les professionnels de santé et les physiciens en Chine ? » fut le sujet abordé lors de l’événement qui s’est tenu mercredi 26 octobre à Shanghai, en présence d’un panel de discussion international de haut niveau composé de représentants de chez Roche, GE Healthcare, Google Chine, Novo Nordisk, Axa Lab Asia, Ping An Health Cloud et Shanghai Pharma Health Commerce.
La discussion s’est tenue autour de la transformation digitale de l’industrie de la santé en Chine et des opportunités en termes de design et d’innovation pour les marques pharmaceutiques, les fabricants d’appareils médicaux, les assureurs, les entreprises et startups de la tech. La santé fait partie des secteurs les moins innovants en termes de numérique, les nouvelles technologies étant un grand challenge pour le monde médical. Si la grande révolution que tout le monde attend n’est pas encore là, les investissements s’accélèrent, notamment dans les deux secteurs clés de la santé mobile (ou mSanté) et de l’assurance digitale.
En Chine, le marché de la santé mobile représentait en 2015 près de 5 milliards de dollars, en croissance de 62 % par rapport à 2014. Les applications mobiles permettraient l’individualisation du traitement de santé qui faciliterait un meilleur diagnostic et une meilleure prévention. De plus, celles-ci offrent la possibilité aux consommateurs chinois ayant moins de revenus d’avoir accès à un système de santé souvent inabordable en Chine, sachant que plus de 26 % des utilisateurs de ces applications mobiles vivent avec moins de 2000 RMB par mois (soit moins de 268 euros). L’accessibilité de ces données via un mobile est aussi très importante pour 50 % des utilisateurs les plus actifs, les 25-34 ans. «Le comportement des consommateurs chinois a déjà changé, et c’est l’une des raisons pour laquelle les acteurs de la santé doivent embrasser la transformation digitale», a souligné Luciana Li, directrice du digital chez Roche.
Crédit photo: Julia Pujol
C’était au programme de l’événement:
- 18 h-19 h : Networking
- 19 h-20 h30 : Table ronde sur l’e-santé
- 20 h 30-21 h : Questions-Réponses
Contact: events@designaffairs.com
Diplômée de l'ESG / Paris Business School, avec l'obtention d'un double diplôme Franco-Australien et une spécialisation dans le Web Marketing, Laurence Lam s'est rapprochée de ses racines asiatiques et décide de s'y installer. Une occasion pour elle de s'intéresser de plus près, au rapide développement économique du pays et de son évolution au fil du temps. Elle est depuis fascinée par ce continent et a réalisé de nombreuses recherches dans le secteur privé en tant que chef de projet Web en Chine et au sein du cabinet Daxue Conseil.
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