L'AMF, l'autorité publique indépendante, n'est pas seulement le gendarme des mouvements financiers, garant du respect de la réglementation. Avec l'essor des FinTech en France et en Europe, l'Autorité des marchés financiers est désormais sollicitée sur ce qu'elle décrit comme «un nouveau mode de distribution». Crowdfunding, prêts en peer-to-peer, blockchain, bots issus de l'intelligence artificielle…l'agence de l'État se tient prête à revoir la réglementation et à contrôler ces nouveaux échanges financiers sur Internet. Elle se dote pour cela de nouveaux outils. Pour l'heure elle a surtout eu à faire aux «robots advisors» sur le marché Forex.
Depuis l'été 2016, l'institution s'est ainsi dotée d'un nouveau directeur des FinTech, de l'innovation et de la compétitivité, suite aux rapprochements des équipes. Franck Guiader est celui qui doit emmener l'agence sur les enjeux de ces plateformes et sur des sujets telle que la blockchain qui, par nature, s'oppose à toute réglementation, à tout contrôle centralisé, à toutes autorités. «La blockchain pourrait remettre en cause des modèles économiques, mais aussi des modèles de régulation. (…) Nous sommes pour une blockchain réglementée : on garde un modèle ouvert et il faut créer des noeuds d'accès. En tant que régulateur, nous aurions accès à ces noeuds pour contrôler les données», présente le directeur.
Mais comment réguler les algorithmes de l'intelligence articifielle du monde de la finance? L'AMF, qui couvre 630 sociétés, soit 3 milliards d'euros sous gestion, a-t-elle identifié des acteurs à risque? Pour l'heure, elle arrive progressivement sur le sujet des nouvelles technologies. Elle s'est saisie pour commencer de la question des informations sensibles à ne pas écrire sur les médias sociaux.
A ce jour, l'AMF gère une cinquantaine de FinTech en France (60 avec l'ACPR; soit les banques ou assureurs ayant ce type d'activité). Elle couvre ainsi les plateformes de crowdfunding en equity, les activités des conseillers en investissement financier (CIF), des conseillers en investissements participatifs (CIP), et des courtiers en ligne ou sociétés de gestion de portefeuille en ligne. Le service assure aussi son rôle de négociateur à l'international en matière de réglementations. Au total, ce sont 30 personnes qui travaillent sur les sujets innovations.
VOIR: L'interview de Franck Guiader, directeur FinTech, Innovation et Compétitivité à l'AMF
630 sociétés sous gestion
3 300 milliards d'euros d'encours sous gestions (fin 2014)
Effectifs : 468. Division FIC : 5 personnes + 25 personnes dédiées aux FinTech
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