Schneider Electric face au défi du «tout-connecté»
Un centenaire à l’heure du numérique
Chez Schneider Electric, le mot nouveau d’ordre est l’IoT. Le groupe a lancé en septembre «Life Is On», une nouvelle stratégie mondiale pour se positionner sur l’Internet des Objets. Elle doit couvrir l’ensemble des secteurs d’activité de la société, de la gestion de l’énergie, à l’automatisation des processus industriels en passant par l’ «optimisation de la qualité de décision des entreprises».
«Nous investissons massivement dans l’innovation. L’Internet des objets nous permet de connecter nos produits et systèmes à notre offre de software, afin que l’énergie soit plus distribuée et plus connectés. Nos solutions s’adressent aux marchés clés du résidentiel, des bâtiments, des centres de données et les réseaux, de l’industrie, des régies et des infrastructures», a déclaré déclare Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric.
Comme les industriels Saint-Gobain ou encore Michelin, Schneider Electric – fondé en 1836 par Eugène Schneider et Adolphe Schneider sous le nom «Etablissements du Creusot» – doit opérer sa transformation numérique pour rester dans la course. Un projet qui a commencé dès 2000, avec le lancement de Schneider Electric Ventures, un fonds d’investissement, destiné à financer les start-up tournées vers l’innovation technologique. Mais le chantier reste vaste lorsque l’on connaît la multitude de secteurs qu’adresse Schneider Electric.
Ses activités clés sont la gestion d’énergie – distribution électrique, la mesure de la qualité de l’énergie, l’architecture, la sécurité, ou encore le déploiement de réseaux… – et s’adressent tant au secteur traditionnel du bâtiment qu’aux data centers, gourmands en énergie.
En 2014, Schneider Electric a réalisé 24,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, pour un résultat net de 1,9 milliard d’euros. Le groupe compte plus de 167 000 collaborateurs dans le monde et est présent dans 190 pays. Il compte aujourd’hui plus d’une centaine de marque B2C ou B2B.
Hervé Coureil, l’une des personnes clés
Hervé Coureil est le directeur général des systèmes d’information. Diplômé de la Reims Management School et de l’ICADE (Madrid). Il a rejoint Schneider Electric en 1993 pour travailler dans les fusions acquisition.
Il est membre du comité exécutif où le numérique est aussi représenté par l’Américain Hal Grant, le directeur général de l’activité IT.
En 2014, le groupe a été élu «champion du numérique» dans un classement du CAC 40 réalisé par Les Echos.
Des initiatives sur catalogue
Une campagne pour séduire ses clients B2C
Schneider Electric adresse trois types de clients : les particuliers, les professionnels et ses partenaires. Le groupe français a donc voulu personnaliser le parcours utilisateur de son site Internet, et ce, dès la page d’accueil en demandant aux visiteurs de cliquer sur leur profil. «Le contenu dépend du profil de clients que vous avez et nous en avons beaucoup, qui sont très technophiles. Pour eux, le point essentiel est d’avoir les bons outils logiciels pour les aider dans leurs affaires. (…) Pour un directeur financier qui est à la recherche d’efficacité énergétique, nous proposerons des simulateurs pour faire des calculs d’économies», déclarait Chris Leong, le directeur marketing, à Forbes en 2014.
Pour son programme «Life is on», le groupe a eu recours à BETC et BETC Digital pour concevoir une nouvelle campagne publicitaire. Un site présente ses solutions connectées à destination des particuliers : sécurité, économies d’énergie, interrupteurs… L’agence a aussi conçu un catalogue interactif pour ses prises et interrupteurs de la gamme «Odace». Enfin, le groupe annonce aussi un partenariat avec l’Industrial Internet Consortium (IIC) pour faire avancer et adopter les solutions IoT.
Sécuriser la relation avec les professionnels
Pour les professionnels, comme les électriciens, une application, «Mon Installation En 3 Clics», a été lancée en 2014 pour proposer aux installateurs de réaliser rapidement des devis pour un logement neuf. En configurant l’ensemble des besoins, le devis s’effectue instantanément grâce à un catalogue mis à jour en temps réel, notamment en matière de référence et de tarifs.
En interne, c’est aussi la chaîne d’approvisionnement qui a été numérisée afin d’obtenir en temps réel un aperçu sur les produits et les composants. Schneider Electric a par exemple eu recours à Kinaxis, un logiciel en cloud de gestion de la chaîne d’approvisionnement, pour repérer le plus tôt possible les éventuels problèmes auprès des fournisseurs, explique le Wall Street Journal.
Pour les livraisons, le groupe utilise une solution de tracking des cargos, développée par Damco International, pour se voir signaler tous problèmes susceptibles d’affecter les délais de livraison et, en amont, expédier des containers par d’autres canaux si besoin. «Historiquement, les héros étaient ceux qui réagissaient et réglaient [le problème] après les faits. Maintenant, nous sommes en mesure de le voir venir», explique ainsi Annette Clayton, citée par le WSJ.
A suivre :
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Schneider c’est aussi un des campagnes les plus droles des derniers mois prouvant que la société a vraiment tout compris au digital. https://www.youtube.com/watch?v=MfrPFc5mK3o