Le temps est révolu, celui d’avant l’éclatement de la bulle Internet, où il n’y avait pas d’autres moyens pour les startups de se faire connaître que de dépenser des fortunes en publicité.
Aujourd’hui, grâce à des avancées majeures telles que la banalisation d’Internet, l’adoption croissante des smartphones, l’usage établi des moteurs de recherche, l’avènement des réseaux sociaux, les progrès des standards du Web, etc. il est possible d’atteindre le même but sans bourse délier.
Embed with Google
C’est bien connu mais il ne nuit pas de le rappeler : une partie des facteurs favorisant le référencement de son site est liée à la façon dont il est programmé. Sont à soigner particulièrement : organisation des pages dans l’arborescence, nommage des fichiers, structuration (balises Hn…) et mise en relief (balise STRONG, etc.) des contenus, nomenclature des URLS, poids des pages, etc.
C’est aussi bien connu que la qualité des liens vers votre site compte grandement, et le PageRank de Google en est un
indicateur. Et ici, si votre service s’y prête, il est judicieux de proposer des « widgets » (objets) que vos utilisateurs implémenteront dans leur site et qui seront autant de liens vers le vôtre. C’est ce que font par exemple YouTube, Scribd, Slideshare, etc. Chaque fois que vous incluez une vidéo ou un document en provenance de leur service, le code pour ce faire contient un lien, comme ci-après : puissant moyen d’accroître son référencement, sa notoriété et son trafic !
API c’est tout !
Quand on lance son site, on a une obsession : y attirer le plus de monde possible, en faire une destination. Il y a cependant dans certains cas une méthode bien plus puissante, qui est de faire de son site une ressource, un outil que d’autres sites utilisent. Le Web est plus fort qu’aucune de ses parties ! et quand on lui donne dix, il vous rend cent. Cette approche explique pour beaucoup les succès de Google Maps et de Flickr.
Cela se fait généralement via ce qu’on appelle une API, un « langage » que vous mettez à disposition de sites tiers afin qu’ils puissent exploiter (lire, écrire, modifier, supprimer…) certains éléments de votre service. Cela peut aussi se faire de façon plus complète encore au moyen d’un SDK (sorte de boîte à outils de développement), comme ceux de Facebook, d’Android ou de l’iPhone.
Le graphe, Gaston !
Les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, Linkedin… sont révolutionnaires à plus d’un titre. En particulier, avant eux, le visiteur de votre site était un inconnu ; depuis eux, non seulement il est connu, mais vous connaissez également ses contacts. Et pas seulement cela : ce que dit votre visiteur, ce qu’il aime, où il se trouve, etc. C’est, dans le jargon du Web, le graphe.
Le plus puissant et le plus connu est celui de Facebook : le Social graph. Ce graphe est exploitable via Facebook Connect » href= »http://en.wikipedia.org/wiki/Facebook_Platform#Facebook_Connect »>Facebook Connect qui permet, après accord en un clic de l’internaute, de manipuler son graphe.
Tout à coup, grâce à cela, vous pouvez massivement et rapidement faire connaître votre service à des millions de personnes dans le monde. Cela explique beaucoup du fulgurant succès des jeux de Zynga : Farmville, Texas HoldEm Poker, etc.
Toc, toc, sémantique
Le Web sémantique, ce n’est pas d’hier qu’on en parle, et ce serait presque un serpent de mer du Web. En deux mots, le Web sémantique a pour but d’instruire les algorithmes du sens des pages Web qu’ils analysent, les rendant ainsi plus performants et donc plus utiles aux internautes.
Les grands moteurs s’y sont mis, et Facebook aussi avec l’Facebook » href= »http://blog.madmagz.com/open-graph-facebook »>Open Graph (grâce auquel, par exemple, vous pouvez écrire sur le mur de toute personne qui likera un de vos contenus).
Du coup, vos contenus, si votre service permet d’en produire, peuvent être intelligemment distribués à votre audience par les deux plus gros pourvoyeurs de trafic du Web : Google et Facebook.
Gamify my love
Le jeu est déjà une industrie supérieure à celle du cinéma. Facebook et la Wii ont massivement développé le jeu au-delà des hardcore gamers, pour atteindre le grand public. Du coup, une culture ludique est largement installé – les codes des jeux (étapes, points, vies, pouvoirs…) mais aussi les émotions ressenties devant un écran : plaisir, excitation, fierté, défi… – e.
Cela a incité de nombreux services Web à introduire des éléments ludiques (récompenses, badges, compétition, etc.) afin d’améliorer des indicateurs clés : adoption, activation, rétention, temps passé sur site (stickiness), etc. C’est la gamification. C’est un des facteurs clés du succès de Foursquare.
Si vous ne souhaitez pas tout développer de zéro, des startups proposent même des kits pour cela, comme Badgeville.
Go mobile, Bill !
En 2013, les connections au Web depuis un appareil mobile devraient dépasser celles depuis un ordinateur. En France déjà, plus de 18 millions de personnes ont en 2011 consulté le Web depuis leur mobile. Donc, ne pas être compatible sur mobile, c’est peu à peu s’aliéner la majorité de son audience.
Ce n’est certes pas un problème simple que celui de la compatibilité avec les mobiles, ne serait-ce qu’en raison de la multiplicité des tailles d’écrans, des systèmes d’exploitation (iOS, Android, etc.) et de leurs versions. Mais cela se structure peu à peu avec des frameworks (boîtes à outils) de développement de plus en plus performants.
Derrière le mot d’ordre mobile first!, de nombreux experts préconisent de développer d’abord pour mobile, et ensuite pour ordinateur. Google même a emboîté le pas.
Et le succès de startups comme DropBox ou Evernote montre comme une telle approche – être présent sur tous les écrans – est puissante.
Plug in Baby !
Plutôt que d’être seulement un point de destination, ou encore, comme nous l’avons vu, une ressource, votre service Web peut accompagner l’internaute dans ses pérégrinations. Un bon moyen de le faire est de proposer des bookmarklets, des plugins, des extensions… : autant de « gadgets » incorporables dans les navigateurs. Ils permettent alors aux internautes d’utiliser votre service de façon fluide, quasi-instantanée. C’est ce qui a notamment contribué au succès de Delicious, de StumbleUpon, de Read It Later, d’Evernote, etc.
Developers, developers, developers…
Cela avait fait tilt jusque dans le cerveau Steve Balmer qui venait sans doute de comprendre combien un écosystème de développeurs indépendants peut battre une entreprise employant des milliers d’ingénieurs. Et le succès de places de marché comme celle de l’iPhone ou d’applications dont le code est Open Source, comme WordPress ou Android, en témoignent. C’est un moyen majeur de conquérir et, surtout, de défendre un marché grâce à une communauté active de développeurs (mais aussi, pourquoi pas, de designers, de rédacteurs, etc.).
Un network effect boeuf
The value of a network is proportional to the square of the number of connected users of the system.
Cette loi bien connue dans le high-tech se nomme la loi de Metcalfe. Vulgairement, il faut comprendre que la croissance d’un réseau est démultipliée à mesure que des personnes le rejoignent. C’est pourquoi les acteurs des réseaux sociaux, une fois dominants, sont très durs à détrôner : un réseau social concurrent ne doit pas seulement attirer à lui des individus (comme par exemple en e-commerce) mais ses principaux contacts.
Aussi, si votre application si prête, il faut tout faire pour atteindre cette masse critique d’utilisateurs qui va vous assurer une domination durable de votre marché : intégrer Facebook Connect (exemple de Pininterest ci-après), inciter vos utilisateurs à inviter leurs contacts e-mails via les APIs des webmails (tous les réseaux sociaux ont fait cela à leurs débuts, parfois de façon limite), etc.
Conclusion
Ces différentes méthodes sont une fantastique opportunité pour les startups car, d’une part, elles requièrent une forte culture technique, ce qui n’est pas la règle des grands groupes (souvent conseillés par des agences, ce qui est tout dire…) et, d’autre part, elles ne coûtent rien.
L’auteur, Youssef Rahoui est le créateur et dirigeant de Madmagz.
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En toute franchise merci pour cette boîte à idées, ça fait toujours du bien de se remémorer les bonnes pratiques mais de grâce il faut arrêter avec les formules du genre « le web ça coûte pas grand chose! »
C’est faux archi faux! Tout coûte un bras et c’est dur: Avocat, emailing, ref nat, adwords, emailing, dev quelconque ça se fait pas tout seul! Salons divers et variés, étude de marché, etc
Si on est dans l’e-commerce y’a les frais logistique, fond de roulement de marchandise, etc
A lire partout de Xavier Niel à d’autres interlocuteurs, on croirait qu’avec 10k, on va faire des étincelles. Ou alors ce qui est pire on fait croire qu’avec un bon Business Plan on trouve 200 k€ chez le premier banquier et le premier fond d’investissement.
Ce n’est pas vrai, c’est la guerre, et y’a beaucoup de morts! Je suis pour l’enthousiasme mais contre les fausses idées véhiculées.
Tout ce qu’il y a dans ce très bon article a un coût non négligeable. Tout dépend de l’échelle bien sur, pour une société du Cac40, c’est pas grand chose tout ça. Mais pour une start’up c’est autre chose
Merci en tout cas de prendre le temps de remémorer tout ça :-)!
Guillaume
Tout à fait d’accord avec toi Guillaume! L’article de Youssef Rahoui est très intéressant mais pouvait induire en erreur quelques novices, en les laissant s’imaginer que le succès e-marketing serait à la portée de tout entrepreneur utilisant les très bons moyens présentés. Or il y a effectivement un grand fossé entre la théorie et la pratique. Ce n’est pas le tout de connaître ces moyens, il faut surtout pourvoir les mettre en oeuvre, et cela coûte à minima du temps (or le temps, c’est de l’argent, toute monnaie correspondant en réalité à du temps/homme) et/ou des moyens financiers pour payer des personnes compétentes pour les mettre en oeuvre. Ce qui correspond donc à un investissement non négligeable pour une start-up. Si 1/3 seulement des petits et moyens sites (CA 10 Millions €) le sont, ce n’est probablement pas par ignorance mais essentiellement en raison de leurs moyens respectifs…
Martine
Bonsoir Guillaume,
Merci de te retour. Je suis d’accord avec toi que c’est dur et que cela coûte cher une startup.
Cela dit, je ne parlais que du marketing. Et je voulais justement souligner qu’à côté (à la place ?) du marketing classique (emailing, pub, etc.), il y a un marketing directement injectable dans le code. Et ce marketing est gratuit (API, frameworks, etc. le sont). Bien sûr, mon hypothèse ici est que parmi les fondateurs il y a un codeur, sinon c’est pas donné un codeur !
À bientôt !
Vraiment excellent. Trop souvent on récupère des sites de clients mal codés, et réparer ces erreurs leur demande beaucoup plus de temps et d’argents que si ça avait été codé correctement depuis le début.
Le marketing commence dès l’idée original du produit, et doit se poursuivre à chacune des étapes de la conception à la mise en ligne … les détails font beaucoup (Apple en est le meilleur exemple), mais une fois le produit lancé (voir bien avant), il est nécessaire de concevoir une stratégie de communication marketing qui sera plus ou moins innovante et plus ou moins onéreuse !
Article sympa. C’est vrai que les marketeurs vont avoir du travail avec l’arrivée des tablettes et des smartphones qui se démocratisent.
Un nouveau type de marketing est en train d’apparaître, bientôt nos téléphones seront le meilleur moyen pour les sociétés de vous proposez leurs produits!
Bienvenue dans la troisième dimension! adieu pub sur papier glacée et sport ringard à la télé!maintenant c’est l’air des mail et des spots-buzz sur YouTube!
Enjoy!