Les fusions-acquisitions se portent bien dans la tech, moins dans les médias
Depuis 5 ans, le nombre d'opérations de fusions-acquisitions réalisées dans le secteur des médias et des nouvelles technologies a augmenté de 60%, selon l'étude «Trends in Digital Media and Frontier Technologies M&A» réalisée par Mergermarket, cabinet d'études spécialisé dans les fusions-acquisitions. Les valeurs des transactions ont quant à elles été multipliées par 2,5, passant de 206 milliards de dollars en 2011 à 508 milliards de dollars en 2015.
Au premier semestre de l'année 2016, cette tendance au rachat ralentit dans ces deux secteurs: le nombre d'opérations recensées est en baisse, inférieur aux premiers semestres 2014 et 2015. La valeur des opérations, si elle est en baisse comparée aux niveaux observés en 2015, reste malgré tout bien supérieure à ce qu'elle était en 2014. L'étude, réalisée auprès d'une centaine de professionnels des médias et des technologies dans le monde, décrypte les grandes tendances du phénomène.
Fort ralentissement des fusions-acquisitions dans les médias
Autre constat, le nombre d'opérations de fusions-acquisitions dans le secteur des médias est en réalité en baisse depuis le premier semestre 2015, avec une accélération au premier semestre 2016 (-12% comparé à la même période en 2015). La croissance observée en 2016 provient donc uniquement des opérations réalisées dans le secteur des technologies. Ces dernières ont elles aussi commencé à diminuer au début de l'année 2016.
En termes de valeur des transactions, après deux semestres de forte hausse dans le secteur des médias (+68% au S1 2015 et +113% au S2 2015), le début de l'année 2016 est marqué par une baisse de l'ordre de 26%, par rapport à la même période en 2015. Le secteur des technologies a quant à lui vu la valeur de ses transactions doubler au premier semestre entre 2015 et 2016.
Les médias digitaux, cibles privilégiées des acquéreurs
Au-delà de ces données purement quantitatives, les auteurs de l'étude ont cherché à déterminer quels étaient les secteurs d'activité qui intéressaient le plus les acquéreurs du marché. La moitié des répondants étant des dealmakers (banques d'investissement, private equity, venture capital), Mergermarket leur a demandé sur quels secteurs ils envisageaient de se concentrer dans les 12 mois à venir.
Ce sont les sociétés de service spécialisées dans les médias digitaux qui arrivent en tête , avec 51% de dealmakers qui déclarent s'y intéresser, suivies des entreprises dans la publicité et le marketing (37%). 30% des dealmakers s'intéressent également aux producteurs de contenus digitaux, et 28% s'intéressent aux éditeurs de contenus digitaux, ainsi qu'aux distributeurs de vidéos. Les outils de live streaming n'intéressent quant à eux que 13% des dealmakers, l'intelligence artificielle 7% d'entre eux, et la réalité augmentée / virtuelle à peine 5%.
Des différences apparaissent cependant suivant les régions considérées: en Chine, 24% des investisseurs s'intéressent ainsi aux sociétés de gaming, et 20% à la e-santé, au live stream et à l'IoT. Aux Etats-Unis, 30% des investisseurs s'intéressent aux plateformes social media. En Europe, e-santé et distribution de vidéos intéressent autant les investisseurs (20%).
Les Européens placent leurs intérêts
Les principales motivations pour acquérir une société dans l'un de ces secteurs sont bien entendu de se positionner sur de nouveaux marchés (pour 51% des répondants), et de mettre la main sur des technologies et des brevets stratégiques (à 47%).
Un peu plus du quart des répondants (28%) estiment également que c'est un bon moyen d'être parmi les premiers à se positionner sur un marché émergent, et 20% adoptent cette stratégie pour utiliser leur trésorerie disponible. 14% estiment enfin que c'est un moyen d'obtenir de nouvelles données concernant leur marché ou leurs clients.
A noter, les répondants européens sont plus dans une logique de placement financier que dans les autres zones étudiées, et 20% des répondants chinois pensent que faire l'acquisition d'une entreprise permet d'envoyer un signal fort à son marché.
Les acquéreurs privilégient leur marché domestique
Sans surprise, les dealmakers privilégient les opérations de fusions-acquisitions dans leur marché domestique. 63% déclarent également s'intéresser à des entreprises-cibles localisées sur le même continent, et 42% visent des entreprises dans le monde entier.
Plus surprenant, près de la moitié (49%) des répondants déclarent s'intéresser à des entreprises situées en Scandinavie. 38% visent des sociétés basées au Royaume-Uni, et 31% des entreprises dans le Sud-Est asiatique, ou en Inde. Il serait intéressant de connaître la répartition géographique des répondants européens, afin de mieux comprendre le score de la Scandinavie.
Enfin, très peu d'acquéreurs se disent prêts à acquérir une entreprise pour plus de 200 millions de dollars, et près des trois quart visent des opérations entre 25 et 50 millions de dollars.
**Méthodologie: étude réalisée auprès de 100 cadres dirigeants au troisième trimestre 2016. 50% des répondants sont localisés aux Etats-Unis, 25% en Europe de l'Ouest et en Scandinavie, et 25% en Chine. Enfin, la moitié des répondants sont des corporate, et l'autre moitié des partners au sein de fonds de private equity, des investisseurs en venture capital, ou encore des banquiers d'investissement.
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