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Un CES trop consumer

Chaque année, on se pose la question de savoir si les produits présentés au CES sont des gadgets pour aguicher le consommateur ou des produits sérieux qui promettent une expérience suivie. Pour les objets connectés, cela signifie désormais la plupart du temps un service rendu de type Big Data, généré dans les datacenters.

Difficile de résister aux promesses des objets connectés qui promettent une vie augmentée pour le consommateur… ou plus certainement encore pour le vendeur. C’est plus amusant que dans les années 2000 où la loi de Moore dictait le rythme linéaire de l’amélioration des performances des éternels PC, ou celui de la miniaturisation et la baisse de consommation de téléphones qui ne servaient qu’à téléphoner. La loi de Moore faisant rimer miniaturisation avec augmentation de la vitesse donc des performances et baisse des consommations énergétiques. La suite a montré que c’était finalement sclérosant pour l’innovation.

La fin de la loi de Moore sur les produits les plus puissants (PC, tablettes, smartphones) a en effet laissé la place à une galaxie de nouveaux périphériques, que l’on appelle désormais IoT et objets connectés ou intelligents. 

La faute à la taille des atomes qui impose une fin à la loi de Moore. Au plus grand bonheur des curieux donc.

Néanmoins, la maison, la santé, le soi augmentés renvoient tous au Big Data, avec ses algorithmes et ses datacenters. Mais rares sont les modèles économiques des objets présentés au CES qui prévoient que le client paie les services pourtant délivrés pendant toute la vie d’utilisation des produits. C’est-à-dire par exemple un abonnement qui viendrait financer la mise en œuvre les tous ces services promis aux clients.

Même Apple a du mal à faire payer les services, et préfère prendre des commissions sur la vente d’applications ou récupérer une partie de la manne publicitaire engrangée par Google, qui lui reverse 1milliards de dollars par an.

Alors l’enjeu du CES n’est-il pas d’abord et avant tout un enjeu B2B pour l’industrie qui doit s’organiser de manière à produire le moins cher possible ces services pour une vie vraiment augmentée? 

Et pas des services au rabais … comme se contenter de stocker votre poids. Mais plutôt des suggestions intelligentes croisées sur des millions d’utilisateurs, sans cesse enrichies…

Le coût d’accès au réseau de transport des données diminue relativement rapidement ; et les acteurs comme Sigfox accélèrent encore cette baisse de coût pour les plus petits, les objets à faible consommation de l’IoT.

Le cloud permet de rendre efficace l’accès au stockage de données et aux centres de calcul. Reste donc à faire baisser drastiquement le coup de production de ces services c’est-à-dire le coût énergétique des calculs le coût du matériel associé. 

Il faut donc inventer des substituts à la loi de Moore –«More than Moore»- qui viennent répondre à cette déferlante de besoins de services de la vie connectée et augmentée. En divisant par dix ou 100 le coût de production de ces services.

Voilà la disruption qui permettra de faire de la prochaine brosse à dents connectée, du prochain thermostat connecté, de la prochaine montre connectée, du prochain vélo connecté un vrai compagnon de vie augmentée. Utile et addictif. Plutôt qu’un gadget de plus pour le Consumer.

Du calcul pas cher pour de l’intelligence partout.

Cette révolution est probablement la prochaine dont on parlera au CES. Elle est en cours : processeurs dans les mémoires pour éviter le brassage de données, processeurs dédiés à l’intelligence artificielle et au calcul réparti… 

Quelques start-up ont déjà pris le départ et fourniront les moteurs de demain de l’intelligence artificielle et du Big Data, beaucoup plus efficaces pour le porte-monnaie du Consumer.

gilles-hamou

 

Gilles Hamou est le CEO et le cofondateur d'UPMEM.

 

 

Lire aussi: le dossier FrenchWeb a propos du CES 2017

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2 commentaires

  1. C’est sur que le CES (Consumer Electronic Show) est trop Consumer…
    Sinon je trouve qu’on parle trop de jeux vidéos à l’E3 et Google parle trop de lui même à la Google IO et ca serait bien qu’on parle plus d’architecture intérieur au salon de l’agriculture…

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