Malgré les aides de l’État, STMicroelectronics supprime 1 400 postes
Suite à la publication de ses résultats financiers pour le quatrième trimestre et l'année 2015, STMicroelectronics a annoncé 1 400 suppressions d'emplois dans le monde. En France, 430 emplois sont concernés «via un plan de départs volontaires», contre 670 en Asie et 120 aux Etats-Unis. En 2016, ce sont 1 000 salariés qui sont concernés, précise le groupe. Ce dégraissage est dû à la fermeture de ses activités décodeurs et autres produits domestiques.
Ces suppressions concernent plusieurs activités numériques du groupe franco-italien. «Aujourd’hui nous annonçons l’arrêt du développement de nouvelles plateformes et de produits standard pour les set-top-box et les gateways domestiques. Cette décision difficile est en adéquation avec notre stratégie qui consiste à n’opérer que des activités soutenables financièrement, et est la conséquence des pertes significatives de l’activité produits pour set-top-box au cours des dernières années dans un environnement de marché de plus en plus difficile», a annoncé Carlo Bozotti, président et CEO de STMicroelectronics.
Des financements publics pour soutenir l'activité
Une décision qui vient confirmer les craintes des salariés exprimées en septembre dernier, au sujet de la gouvernance du groupe qu'il jugeaient désastreuse. Dans une lettre, les salariés dénonçaient des incohérences dans la gestion du groupe franco-italien, tandis que celui-ci avait reçu 34 millions d’euros de subventions européennes pour développer son activité nanotechnologies. Baptisé «Tours 2015», le projet devait développer «la conception et la production de composants améliorant l’efficacité énergétique des appareils électriques, de composants passifs de nouvelle génération».
D'autre part, l’État français a contribué à hauteur de 400 millions d’euros de subventions au titre du programme «R&D Nano 2017», mené sur le site de Crolles. Avec Grenoble, ce site est directement concerné par le plan de suppressions.
A l'issue de ce plan, l'entreprise estime les économies à 170 millions de dollars en base annualisée, et estime le coût de restructuration au même niveau. Dans le même temps, STMicroelectronics, dont l'Etat est actionnaire à hauteur de 13,5%, a publié un chiffre d'affaires net de 1,67 milliard de dollars au quatrième trimestre 2015, pour une marge brute de 33,5%. Sur l'année 2015, son résultat net est en baisse de 20%, à 104 millions de dollars.
STMicroelectronics emploie au total 43 600 personnes dans le monde, dont 11 000 en France et 10 000 en Italie. Le groupe aurait déjà perdu 8 560 emplois entre 2007 et 2011, dénonçaient alors les syndicats.
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