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126 millions d’Américains touchés par les publications russes sur Facebook

L’enquête sur l’ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine connaît une accélération spectaculaire cette semaine. Après l’inculpation de trois ex-conseillers de Donald Trump, dont Paul Manafort, l’ancien directeur de campagne du milliardaire, pour complot contre les États-Unis, des responsables de Google, Facebook et Twitter sont attendus cette semaine par la commission judiciaire du Sénat et les commissions du renseignement du Sénat et de la Chambre des représentants pour des auditions publiques. Avant même le début de celles-ci, un rapport de Facebook remis au Congrès a d’ores et déjà fuité dans la presse. Et les révélations qu’il contient font froid dans le dos…

En effet, Facebook devrait dévoiler ce mardi 31 octobre que jusqu’à 126 millions d’utilisateurs américains du réseau social ont pu voir entre juin 2015 et août 2017 près de 80 000 publications politiques mises en ligne par des acteurs russes afin d’influencer l’opinion, selon le Wall Street Journal. Si ces statistiques sont confirmées par Facebook, elles seraient particulièrement inquiétantes sur la force de frappe qu’elles ont pu avoir dans les mois ayant précédé et suivi l’élection présidentielle de novembre 2016.

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De 10 millions… à 126 millions : le grand écart de Facebook

Et pour cause, les 126 millions d’utilisateurs américains impactés par les messages russes représentent 39% de la population totale américaine (323 millions d’habitants). Si les publications russes sont parvenues à toucher uniquement des Américains en âge de voter (251 millions), ce pourcentage grimpera à 50,2%, et si ce sont tous des électeurs ayant pris part au scrutin du 8 novembre 2016 (137 millions), cela atteindra 92%.

Ces nouvelles statistiques de Facebook donnent le vertige dans la mesure où elles dépassent largement ses précédentes estimations. La firme américaine avait ainsi révélé début octobre qu’environ 10 millions d’utilisateurs américains avaient vu sur le réseau social des publicités à caractère politique achetées en Russie dans les mois ayant précédé et suivi l’élection présidentielle de novembre 2016. Facebook avait également précisé que 44% de ces publicités avaient été vues avant le jour de l’élection, le 8 novembre 2016, et 56% après.

Une usine à trolls russe dans le viseur

Début septembre, Facebook avait aussi révélé qu’une entreprise russe avait dépensé jusqu’à 150 000 dollars pour acheter des publicités politiques sur Facebook entre juin 2015 et mai 2017. Après avoir mené une enquête, la firme de Mark Zuckerberg avait rapporté que 470 faux-comptes russes ont acheté 3 000 publicités sur le réseau social. Les comptes pro-Kremlin ont majoritairement choisi d’acheter des publicités portant sur des sujets sensibles outre-Atlantique, comme l’immigration, le contrôle des armes à feu, les droits LGBT ou encore les problèmes raciaux.

Déjà devant le Congrès le 6 septembre, Facebook avait admis qu’il existe «des preuves que certains des comptes sont liés à une ferme de trolls à Saint-Pétersbourg, baptisée l’Internet Research Agency», selon le Washington Post. Cette organisation est connue pour ses campagnes de propagande en ligne en faveur du Kremlin.

Cette semaine, Google a aussi dévoilé des informations supplémentaires sur la manière dont ses services ont été instrumentalisés par la Russie. La firme de Mountain View a ainsi révélé que des comptes liés aux intérêts russes avaient mis en ligne 1 108 vidéos, représentant 43 heures de contenu, sur YouTube, qui ont cumulé au total 309 000 vues aux États-Unis entre juin 2015 et novembre 2016. Google a également précisé que des comptes liés à l’Internet Research Agency ont dépensé 4 700 dollars pour diffuser des publicités via sa régie. De nouvelles révélations sur la manière dont les plateformes de Google, Facebook et Twitter ont pu être utilisées par la Russie pour influer sur le résultat de l’élection présidentielle américaine sont attendues au cours de leurs auditions devant le Congrès le 31 octobre et le 1er novembre, à quelques jours du premier anniversaire de l’élection de Donald Trump.

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