150 influenceurs aux députés: « Ne cassez pas notre modèle » Squeezie se désolidarise du collectif
AFP - MAJ le 27/03 5h34
« Ne cassez pas notre modèle » à cause des « dérives d’une minorité », ont lancé dimanche aux députés 150 influenceurs, dont des stars comme Cyprien ou Seb la Frite, avant l’examen la semaine prochaine d’une proposition de loi pour encadrer leur activité. Squeezie qui avait signé la tribune avant l’avoir lu, s’est désolidarisé lors de sa publication (voir encadré)
« Nous entendons parler des +influvoleurs+, +du combat à mener+ contre nous. Nous pensons que c’est une erreur. Qu’une minorité est devenue une généralité », plaident les influenceurs dans une tribune parue dans le Journal du Dimanche.
Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a présenté vendredi une batterie de mesures pour réguler un secteur jusqu’ici largement sans contraintes. En particulier, il veut soumettre les 150.000 influenceurs français, qui vivent souvent de la promotion de produits, « aux mêmes règles » publicitaires que les médias traditionnels.
Le petit monde des stars d’Instagram, YouTube et TikTok s’inquiète d’être assimilé à ceux qui sont accusés de tromper les consommateurs.
« Votre seule boussole doit être la protection des consommateurs des dérives d’une minorité qui se croit tout permis et la préservation de nos activités et des emplois que nous créons. Ne cassez pas le modèle vertueux que nous construisons aux quatre coins de la France avec et pour les Français. Comprenez-le, protégez-le, faites-le grandir », demandent les influenceurs.
« Arnaques, contrefaçons, pratiques commerciales douteuses, certains ont fait croire ces derniers mois qu’ils étaient représentatifs de notre secteur alors qu’il ne représentent qu’une minorité. Ce sont leurs dérives que nous souhaitons d’abord dénoncer », insistent-ils.
« Nous ne sommes certainement pas parfaits. Nous avons fait des erreurs. Mais notre priorité est et sera toujours la protection des consommateurs, de nos communautés. Nous sommes favorables à un encadrement du secteur », assurent les signataires, en s’écriant : « Nous ne sommes pas des panneaux publicitaires ambulants ».
Ils demandent aux députés de ne pas les « considérer comme une menace » ni « mettre à mal une économie florissante » qui représente « des milliers d’emplois » en aidant à promouvoir les entreprises. « Le débat n’est pas d’être pour ou contre l’influence », concluent-ils.
En janvier, la répression des fraudes (DGCCRF) a publié une enquête accablante sur les pratiques du secteur, avec tromperie sur les produits vendus, promotion de paris sportifs risqués, voire d’injections « par des esthéticiens et des non professionnels de santé ». La proposition de loi transpartisane qui doit être examinée cette semaine prévoit également d’interdire la promotion de la chirurgie esthétique.
Squeezie, plus gros Youtubeur français avec presque 18 millions d’abonnés, s’est désolidarisé dimanche d’une tribune d’influenceurs dont il était signataire et qui dénonçait les « dérives d’une minorité », avant l’examen d’une loi qui doit encadrer le secteur.
« J’ai fait l’erreur de donner mon accord pour que mon nom apparaisse dans une tribune très maladroite, que je n’ai même pas lu avant publication », a tweeté Squeezie, dans un message déjà vu plus d’un million de fois dimanche soir. « On m’a présenté cette tribune comme un moyen de nous défendre devant des lois trop extrêmes, qui auraient pu pénaliser à tort les honnêtes créateurs de contenu » alors que, parmi les signataires, « on retrouve des influenceurs à l’origine même du problème (des gens qui ont mis en avant du casino, de la chirurgie esthétique, des escroqueries, etc.) », réagit Squeezie, aussi suivi par 9 millions de fans sur Twitter.
« J’ai toujours été irréprochable et transparent dans mon travail avec les marques. Je ne suis pas impacté par ces lois, je n’ai rien à perdre avec cette réforme qui est destinée à réglementer des placements de produits immoraux, principalement faits par des influenceurs mal-intentionnés. Je me réjouis que ces arnaqueurs soient enfin sanctionnés », conclut-il.
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