2,6 milliards d’euros pour faire de la FDJ, un « champion européen » des paris et les jeux en ligne
Par Katia DOLMADJIAN / AFP
Former « un champion européen des jeux d’argent et de hasard »: la Française des Jeux a annoncé lundi vouloir se renforcer dans les paris et les jeux en ligne avec le lancement d’une offre d’achat sur l’opérateur suédois Kindred, pour 2,6 milliards d’euros.
Si elle aboutit, cette opération serait la plus importante de l’histoire de la FDJ, héritière de la loterie française créée en 1933 et entrée en Bourse fin 2019.
« C’est une opération amicale » et « l’objectif est de bénéficier d’un effet de taille, de capacités technologiques accrues et d’une plus grande diversité, en matière géographique et de canaux de distribution », a résumé lors d’une conférence téléphonique la PDG de la Française des Jeux, Stéphane Pallez.
L’opération permettrait à la Française des Jeux (FDJ) de devenir « un acteur international de premier plan sur le marché des jeux en ligne, un marché de croissance qui a des prévisions de croissance de 9% par an sur 2023-2028 », a ajouté Mme Pallez.
Kindred Group est l’un des principaux opérateurs mondiaux de jeux en ligne, avec des activités en Europe, en Amérique du Nord et en Australie.
Il compte 30 millions de clients répartis sur neuf marques (Unibet, bingo.com, 32 Red, Maria Casino…), a enregistré un chiffre d’affaires de 893 millions de livres sterling en 2023 et emploie environ 2.500 personnes.
L’offre publique d’achat (OPA) du groupe français, qui porte sur l’ensemble du capital de Kindred, « est faite au prix de 130 couronnes suédoises par action de Kindred, coté au Nasdaq Stockholm », un prix « qui représente une prime de 24% sur le cours de clôture au 19 janvier et correspond à une valeur d’entreprise de 2,6 milliards d’euros pour Kindred », détaille la FDJ dans son communiqué.
Cette OPA « a été soutenue par les conseils d’administration des deux groupes » et l’offre sera ouverte le 19 février « pour une période de neuf mois maximum, sa réalisation restant soumise aux conditions suspensives habituelles pour une offre publique » de la part des autorités réglementaires.
Le rapprochement avec Kindred « donnera naissance à un « champion européen des jeux d’argent et de hasard […] à l’attractivité financière significativement accrue », souligne la Française des Jeux.
A l’international « accrue pour représenter environ 20% de son produit brut des jeux (PBJ) – l’indicateur-clé du secteur – comparé à 6% aujourd’hui » en cas de feu vert à ce rapprochement.
– « Profil encore plus diversifié » –
Dans l’Hexagone, grâce à l’acquisition d’Unibet, la Française des jeux « deviendra le troisième opérateur du secteur des paris sportifs et des jeux en ligne en concurrence », est-il également indiqué.
« En s’associant à FDJ, je suis convaincu que Kindred pourra accélérer la mise en œuvre de projets stratégiques à long terme, poursuivre sa croissance sur ses principaux marchés et offrir à ses clients une source de divertissement digne de confiance », a de son côté commenté Nils Anden, directeur général de Kindred.
L’opération devrait être « clôturée au troisième trimestre de cette année », a précisé Mme Pallez.
En 2023, la FDJ avait déjà annoncé racheter l’opérateur de la loterie nationale irlandaise, Premier Lotteries Ireland (PLI), « pour une valeur d’entreprise de 350 millions d’euros », devenant pour la première fois de son histoire, opérateur d’une loterie à l’étranger.
Autres acquisitions de ces dernières années, celles de ZEturf, deuxième opérateur du marché français des paris hippiques en ligne, de L’Addition, spécialiste de ces services à destination des cafés-bars-hôtels-restaurants, ou encore d’Aleda, spécialiste de l’encaissement et du paiement à destination des bars-tabac-presse.
Lundi, la Française des Jeux a également publié son chiffre d’affaires pour 2023, qui progresse de 6,5% à 2,62 milliards d’euros.
Son excédent brut d’exploitation (Ebitda) ressort à 675 millions d’euros, soit un taux de marge courant de 25,1%, un « taux élevé » en raison notamment « du niveau exceptionnel de résultats sportifs très favorables à l’opérateur en fin d’année ».
Le groupe, qui publiera ses résultats annuels le 15 février, gagnait 4,42% à la Bourse de Paris vers 10h20, à 35,88 euros, dans un marché en progression.
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