3 questions à… Girlz in Web / « Il n’y a pas de place particulière pour les femmes dans l’écosystème numérique »
Quelle est la situation des femmes dans le digital en France ? C’est la question à laquelle Frenchweb a tenté de répondre à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme. Marie-Amélie Frere, secrétaire générale de l’association Girlz In Web, nous apporte quelques précisions.
[FW] Quelle est aujourd’hui la place des femmes dans l’écosystème numérique français ?
Marie-Amélie Frere: « Il n’y a pas de place particulière pour les femmes dans l’écosystème numérique. Je veux dire par là que cet écosystème est le même que tout autre écosystème professionnel : des femmes y travaillent, en proportion quasi-équivalente aux hommes. Le plafond de verre existe de la même manière qu’ailleurs, ainsi que les disparités salariales. Il faut donc présenter davantage de modèles féminins qui font carrière dans le digital et les nouvelles technos pour finir de briser la connotation masculine de certains métiers du secteur digital. Ainsi, plus de jeunes femmes feront les études pertinentes pour ces métiers (type dév…) et donc la parité sera bien plus facile à mettre en place. Il y a eu beaucoup d’évolutions ces dernières années et on ne peut plus dire que les femmes n’ont pas leur place dans certains métiers. Simplement, les profils proposés ne sont pas encore toujours mixtes.
D’autre part, on peut espérer que le changement des mentalités permette également de recruter un profil, une expertise, plutôt qu’un genre : on ne se présente pas à un entretien en tant que femme mais en tant que personne avec des compétences et des expertises.
Enfin, le digital permet également de se mobiliser plus facilement et de faire valoir leurs valeurs professionnelles et leurs expertises, via notamment les réseaux sociaux. »
[FW] Quelles sont les principales missions de Girlz in Web ?
Marie-Amélie Frere: « Justement, Girlz In Web a été fondée comme réseau et s’est structurée comme association pour mettre en avant les carrières féminines du web, en développant la visibilité des femmes qui travaillent au quotidien dans le numérique.
Girlz In Web met en avant des professionnelles du numérique de plusieurs manières : via la rédaction d’articles professionnels sur notre portail (girlzinweb.com), via des interventions en tant qu’expertes chaque mois par nos workshops, par le développement du réseau composé par nos adhérents (cooptation, mises en relation, etc) et enfin lors des grands événements que nous organisons, comme les Amphis, des conférences-networking sur un sujet précis, dont les intervenants sont des intervenantes. Nous sommes également présentes dans la plupart des grands événements numériques (LeWeb, Hub Forum, Netexplo, …) et économiques (Women’s Forum, G20 YES, …).
Nous commençons également à nous développer en région, et avons ouvert une antenne, GIW Atlantique, à Nantes. D’autres suivront sûrement. Nous avons d’autres projets pour 2013, qui concernent d’une part la mise en avant des expertises féminines du numérique, mais également, le développement du réseau Girlz in web en proposant à nos membres une véritable plateforme d’échange. »
[FW] Pouvez-vous nous donner quelques exemples des dernières initiatives mises en place ? Un dispositif particulier pour le 8 mars ?
Marie-Amélie Frere: « Nous avons organisé deux événements majeurs, les Amphis, un Amphi sur le eCommerce en mai 2011 au CNAM, qui a réuni environ 180 personnes, et un Amphi sur le mobile en février 2012 au Palais Brongniart qui en a réuni un peu plus de 300, et nous sommes en train de travailler sur deux projets majeurs, concernant la visibilité des femmes d’une part, et plus particulièrement de nos membres, d’autre part.
Pour le 8 mars, nous avons un peu pris le contre-pied de ce qui se passe actuellement, en reprécisant, cela semblait nécessaire, qu’il ne s’agit pas de la « journée de la femme », mais de la « journée internationale du droit des femmes ». ce qui, avouons-le, n’est pas tout à fait pareil. A cette occasion, nous avons présenté une listes d’expertEs à suivre dans les grandes tendances de 2013. Et notre liste est mixte ! Car la mixité ne peut et ne doit pas se faire simplement d’un seul côté. Pour développer notre écosystème, dont Frenchweb fait également partie, nous avons fondamentalement besoin des hommes ET des femmes, de tous les professionnels, pas juste l’un des genres. »
Avec tous ces événements (journée de la femme etc..) ça en devient limite sexiste..