[3 questions à] Jean-Louis Brunet, président de France Business Angels
Quelques mois après le fameux épisode des pigeons, François Hollande a dévoilé, lundi 29 avril, une série de mesures concrètes que le gouvernement compte mener à bien pour faire avancer l’entrepreneuriat en France. La réaction de Jean-Louis Brunet, président de France Business Angels, également président de Grenoble Angels.
[FW] Selon vous, la mesure sur la fiscalité des plus-values de cession, annoncée hier par François Hollande, va-t-elle constituer un véritable appel d’air pour l’investissement en France ? De quelle manière pensez-vous que votre réseau va réagir à la suite de ces déclarations ?
Jean-Louis Brunet: « Il est prématuré de parler d’appel d’air, ces dispositions vont dans le bon sens, mais pour les Business Angels qui ne maitrisent pas l’instant de sortie du capital d’une entreprise puisque c’est le chef d’entreprise qui reste, et doit rester, le maitre du timing l’application des dispositions fiscales favorables pourra se révéler difficile. Quoiqu’il en soit ces dispositions sont à retenir, les Business Angels étaient là avant la mise en place des avantages fiscaux, ils sont toujours là, toutes les mesures qui renforcent notre engagement sont positives pour nous et surtout pour les entrepreneurs porteurs de projets.
Un signal positif est envoyé à nos réseaux, c’est bien, il faut maintenant inscrire cette mesure dans la durée et la stabilité, en améliorant encore les conditions d’application. D’autres éléments de motivation des réseaux de Business Angels sont encore à modifier, les obligations réglementaires des SIBA par exemples. Dans les prochains mois nous jugeront de l’impact et nous ne manquerons pas d’en parler lors de notre Congrès national le 10 juin prochain. »
[FW] La cotisation des adhérents de France Business Angels a eu tendance à diminuer ces derniers temps. Y-a-t-il eu une évolution ?
Jean-Louis Brunet: « Il est exact que les investissements des Business Angels en 2012 ont diminué d’environ 10% en montant, mais le nombre d’investissements est resté stable, et chez les investisseurs professionnels la tendance à la baisse est 2 ou 3 fois plus importante que pour les Business Angels. Pour l’instant nous estimons que la tendance est maintenant plutôt à la stabilité. Dans un certain nombre de réseaux le premier trimestre est positif. Sur cet aspect également nous ferons le point à la fin du semestre pour véritablement dégager une tendance. »
[FW] Nous venons de publier aujourd’hui un récapitulatif des levées de fonds effectuées dans le web français. Les trois plus grosses levées relèvent toutes du secteur e-commerce. Comment expliquer cet intérêt des investisseurs ?
Jean-Louis Brunet: « De beaux succès ont eu lieu dans le e-commerce, à Grenoble nous avons Spartoo, Made in Design et quelques autres. Ceci donne des idées, et par rapport à d’autres secteurs, en e-commerce les choses vont vite vers le succès… ou vers l’échec, dans tous les cas c’est un facteur d’intérêt pour les investisseurs, en particulier pour les Business Angels qui souvent sont durablement « scotchés » dans des sociétés qu’il faut maintenir en surface longtemps, c’est beaucoup moins le cas avec le e-commerce. Pour le reste le e-commerce est une évolution de fonds en matière de canal de vente, c’est donc un secteur à fort potentiel qui attire avec des arguments convaincants. »
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