5 choses à savoir sur Deliveroo, la plateforme qui va faire une entrée remarquée en Bourse
AFP
La plateforme alimentaire Deliveroo s’apprête à faire une entrée remarquée en Bourse à Londres, après être devenue en quelques années un poids lourd d’un secteur en plein boom et dopé par la pandémie. Voici cinq choses à savoir sur cette jeune société.
Premier livreur devenu patron
Deliveroo a été créé en 2013 par l’américain Will Shu, né en 1979. Il raconte avoir eu l’idée de la plateforme après avoir été muté de New York à Londres en 2004 comme analyste financier. Il a alors du mal à trouver des plats à se faire livrer au bureau où il reste souvent très tard. Le jeune entrepreneur se plaît à dire qu’il a été le premier livreur dans le quartier cossu de Chelsea, dans l’ouest de Londres. Il a par ailleurs reconnu qu’Amazon « a été une inspiration ». Le géant américain a pris 16% du capital de Deliveroo en 2019.
Le coup de fouet de la pandémie
Deliveroo figure, aux côtés de nombreuses autres plateformes technologiques, comme l’un des gagnants de la crise sanitaire. Avec les confinements, la plateforme a permis aux restaurants de continuer à fonctionner avec des plats à emporter et séduit toujours plus de clients cloîtrés chez eux. La société a décidé de se diversifier en 2018 en proposant de la livraison de courses auprès de supermarchés, ce qui là encore a porté ses fruits avec la pandémie. Il travaille désormais avec de grandes enseignes comme Aldi, Carrefour, Casino, Picard, Marks and Spencer ou Waitrose.
Croissance effrénée mais des pertes
La société est longtemps restée discrète sur ses résultats mais le processus d’introduction en Bourse a permis d’avoir davantage de chiffres récents. Et ils confirment une croissance spectaculaire des ventes, de 54% à 1,2 milliard de livres en 2020, dont la moitié au Royaume-Uni et en Irlande. Deliveroo est également présent en Australie, en Belgique, en France, à Hong Kong, au Koweit, aux Pays-Bas, à Singapour, en Espagne et aux Emirats Arabes Unis.
Les transactions sur sa plateforme ont même bondi de 121% sur un an en janvier et février. En revanche, son développement engendre des coûts, notamment pour payer un nombre grandissant de livreurs, ce qui se traduit par une perte nette de 226,4 millions de livres en 2020, certes un peu réduite par rapport à l’année précédente.
Des concurrents féroces
Deliveroo se lance en Bourse pour se donner les moyens de grandir encore et répondre à la pression de ses concurrents. Ses deux rivaux les plus coriaces en Europe sont le groupe anglo-néerlandais Just Eat Takeaway, et Uber Eats, filiale du géant américain de réservation de voitures. Dans un secteur où la taille est cruciale pour espérer gagner de l’argent, Uber avait même envisagé un temps de racheter Deliveroo, révélait en 2018 la presse financière. Amazon lui-même a tenté l’expérience du marché de la livraison de repas au Royaume-Uni en ouvrant son propre service en 2016 avant de le fermer deux ans plus tard.
Un modèle pointé du doigt
L’introduction en Bourse a relancé les interrogations sur la pérennité de son modèle, qui repose sur la précarité de ses livreurs, des travailleurs indépendants. Ses pratiques sociales ont régulièrement été montrées du doigt ces dernières années, ce qui lui a valu un mouvement de protestation de ses coursiers en France et une condamnation en justice en Espagne.
Le gouvernement espagnol vient tout juste de considérer que les livreurs de Deliveroo et de ses concurrents, sont désormais des salariés et pourront bénéficier d’une protection sociale, une première en Europe. « Le modèle actuel donne à Deliveroo et à ses livreurs beaucoup de flexibilité mais aux dépens des avantages habituels pour les employés. Si la loi change, cela pourrait sérieusement miner le modèle d’activité de Deliveroo », prévient la société d’investissement Hargreaves Lansdown.
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