7 candidats à la Primaire de la droite, quelles propositions pour l’Emploi dans le Numérique?
A l’approche du premier tour de la primaire de la droite et du centre le 20 novembre prochain, Frenchweb s’est penché sur les mesures des sept candidats en matière d’emploi dans le numérique. Un secteur qui est confronté à la pénurie des talents sur les postes techniques, tandis que l'Insee vient de réhausser le taux de chômage à 9,7% de la population active en France métropolitaine (10,0% France entière).
Malgré quelques prises de position, les prétendants à l'élection présidentielle proposent globalement des mesures très similaires.
Jean-François Copé
Jean-François Copé veut supprimer les 35 heures pour laisser le choix aux entreprises de décider de la durée légale de travail. Il propose aussi de baisser l’impôt sur les sociétés de 5 milliards d’euros et de mettre fin au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).
Parmi ses mesures pour l’emploi, figure la création d’un numéro de SIRET pour toute personne, dès l’âge de 16 ans. Cette proposition vise à simplifier les démarches pour être un travailleurs indépendant. Jean-François Copé veut également créer un «pass travail», fonctionnant sur ordinateur ou sur smartphone pour faciliter la gestion des heures travaillées. Par ailleurs, il se fixe pour objectif de couvrir l’ensemble du territoire en très haut débit d’ici la fin de son quinquennat s’il est élu.
A l’image des autres candidats, il souhaite assouplir les modalités de licenciement, notamment économique, en simplifiant la rupture conventionnelle du contrat de travail et en introduisant une définition légale du préjudice indemnisable.
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François Fillon
François Fillon veut mettre fin aux 35 heures pour permettre aux salariés et aux chefs d’entreprise de négocier ensemble la durée de travail hebdomadaire. Celle-ci ne peut dépasser les 48 heures conformément au droit européen.
L’ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy souhaite également simplifier les licenciements économiques en mettant en place un contrat de travail comprenant des modalités de ruptures prédéfinies et progressives. Dans ce cadre, François Fillon a l’intention d’inclure la réorganisation de l’entreprise comme motif de licenciement collectif pour aider les entreprises à affronter leurs concurrents.
Dans le numérique, François Fillon veut développer l’open data dans le secteur public et former les dirigeants de PME aux cultures du numérique. Pour ce dernier point, il souhaite mettre en place des modules de formation (MOOC et webinars) dans le cloud pour diffuser les compétences numériques auprès des TPE et des PME.
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Nathalie Kosciusko-Morizet
Comme Jean-François Copé et François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet souhaite aussi revenir sur les 35 heures. La candidate va cependant plus loin puisqu’elle souhaite supprimer la durée légale du travail. Par ailleurs, elle veut faciliter le télétravail pour offrir plus de liberté dans l’organisation des collaborateurs et réduire l’impact carbone de chaque salarié. La candidate veut aussi faciliter l’accès au numérique, renforcer la protection des données des citoyens, et favoriser l’innovation.
Si elle est élue présidente de la République, NKM prévoit également de baisser les impôts sur les entreprises de 100 milliards d’euros. Mettant en cause une «fiscalité punitive», la candidate veut diminuer la fiscalité sur la transmission d’entreprise de 7 milliards d’euros. Quant à l’impôt sur les sociétés, elle souhaite le ramener à 25%, soit à hauteur de la moyenne européenne.
NKM veut sacralliser le statut de travailleur indépendant pour tous les freelances et les travailleurs de la Gig Economy. «Notre modèle social n'est plus adapté car il est basé sur le salariat», affirmait la candidate lors des Primaires de l'Economie.
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Alain Juppé
Le maire de Bordeaux veut fixer la durée légale de travail à 39 heures. Il souhaite aussi simplifier les règles encadrant le licenciement des salariés en CDI. Quant à l’impôt sur les sociétés, il souhaite ramener son taux vers la moyenne européenne, aux alentours de 25%.
Dans son «cahier numérique», Alain Juppé veut mettre en place un plan de rattrapage numérique pour les PME. S’il est élu à la tête de la France, il se fixe également l’objectif de placer la France dans le peloton de tête des pays européens pour le déploiement l’utilisation du très haut débit à l’horizon 2022.
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Nicolas Sarkozy
A l’image de son ancien Premier ministre, Nicolas Sarkozy veut lui aussi simplifier les licenciement économiques pour cause de «réorganisation de l’entreprise». Visée par l’ensemble des candidats des Républicains, la fin des 35 heures figure également dans le programme de l’ancien chef de l’État. Nicolas Sarkozy souhaite ainsi faire passer le temps de travail à 37 heures hebdomadaires.
Concernant les charges des entreprises, l’ex-président s’aligne sur NKM en proposant de les diminuer. Pour cela, il veut baisser les charges patronales au-delà de la 35ème heure pour inciter les entreprises à augmenter leur temps de travail. Il souhaite aussi s’attaquer à l’impôt sur les sociétés en le diminuant de 33,33% à 30%. Par ailleurs, sur les transmissions d’entreprises, Nicolas Sarkozy préconise une exonération de 85% à 100% si l’activité est maintenue pendant cinq ans au minimum, en conservant la majorité des emplois.
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Bruno Le Maire
Comme la plupart de ses adversaires, Bruno Le Maire veut sortir des 35 heures. Il estime que la durée légale de travail doit être fixée au niveau de l’entreprise. En cas de victoire en 2017, il souhaite aussi supprimer la durée minimale de 24 heures pour le temps partiel. Pour les TPE, Bruno Le Maire veut mettre en place un «e-contrat», en s’inspirant du chèque emploi service.
Le candidat a l’intention de lancer un plan «Open Data» pour promouvoir la transparence des données publiques et faciliter leur utilisation par les acteurs économiques. Il souhaite aussi assouplir les règles françaises et européennes sur le numérique afin de favoriser les entreprises du secteur. A ses yeux, cela passe notamment par une modernisation de la politique de protection des données personnelles. En outre, il veut garantir un accès à la fibre optique sur la totalité du territoire français.
Pour offrir une bulle d’air aux entrepreneurs, le candidat compte mettre en place un taux unique à 25% sur la fiscalité du capital, accompagné à 6% des prélèvements sociaux qui en découlent. Il veut également diversifier les sources de financement des entreprises, en favorisant notamment le crowdfunding. Bruno Le Maire prévoit aussi d’abaisser la fiscalité du capital investi dans les sociétés, avec une réduction d’impôt sur le revenu à hauteur de 30% de l’investissement jusqu’à 50 000 euros. Par ailleurs, il souhaite plafonner l’aide publique à 33% d’un fonds d’amorçage.
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Jean-Frédéric Poisson
Dans un programme moins étoffé par rapport à ses adversaires, Jean-Frédéric Poisson veut baisser les charges des entreprises pour les ramener au niveau des normes européennes. Il souhaite également réformer le code du travail pour privilégier les accords de branches. En outre, il a l’intention de favoriser les entreprises françaises qui se développent en France métropolitaine et d’outre-mer.
FrenchWeb se mobilise et organise la sixième semaine de l’emploi dans le numérique (#SEN6) toute la semaine (portraits, interviews, offres d’emploi, tables rondes…). L’opération #SENFW, destinée à valoriser les opportunités d’emploi dans ce secteur, a lieu tous les 6 mois.
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