8 start-ups, 5 minutes pour convaincre
Hier, l‘Accélérateur organisait son cinquième Demo Day. 8 jeunes pousses accompagnées par la structure parisienne ont pitché devant un parterre d’investisseurs. Gille Babinet est le parrain de cette cinquième promotion.
« J’ai à coeur toutes les initiatives qui consistent à faire du mentorat » indique-t-il. Les start-ups ont 5 minutes pour convaincre. Pas plus… Revue des startu-ups et premiers pronostics sur d’éventuels tickets.
Wehome propose un service pour bénéficier d’une résidence secondaire à plusieurs. Dans la mouvance de la fameuse « économie collaborative », ses fondateurs Florian Boret et Jean-Marie Dabbaghian ont développé des partenariats avec des agences immobilières en régions et espère devenir le « Airbnb de la propriété ». Les futurs co-propriétaires seront sélectionnés puis mis en contact en fonction de leurs critères respectifs via la plate-forme en ligne. « Nous avons déposé les statuts fin mars et proposons de gérer les problématiques liées à l’achat à plusieurs (prise de décision, agenda, gestion locative, mode de sortie en cas de revente) » indique Florian Boret quelques minutes avant de monter sur l’estrade. Modèle économique: partager les honoraires avec l’agence et facturer au groupe de futurs co-propriétaires constitué.
VinoTrip entend toucher les adeptes de l’oenologie, un marché qui pèse 2 milliards d’euros. La start-up propose des séjours touristiques dans des domaines viticoles via Internet. Bourgogne, Champagne, Bordeaux, Alsace, à chaque région ses week-ends. « Nous avons déposé les statuts en avril 2013 et le site est opérationnel depuis novembre » précise Julien Plaud, co-fondateur de Vino Trip avec Adrien Mirguet. Ils ont déjà vendus 150 séjours pour un chiffre d’affaires de 100 000 euros. Des négociations sont en cours pour être relayé dans des magasins physiques. Objectif: être présent dans 1 000 points de vente en 2017.
William Pietersoone et Jonathan Lascar sont en train de créer un réseau d’espaces de coworking à Paris. Ils ont fondé Work in Paris en mars 2012. Un espace a été ouvert dans le 9e, un deuxième a ouvert cette semaine dans le 15e arrondissement. Ils proposent une cinquantaine de places chacun. « Le prochain ouvrira à la fin de l’année, pour chaque espace nous avons besoin d’un budget allant de 75 000 à 100 000 euros » confie William Pietersoone quelques minutes après son « pitch ». Objectif: proposer au moins 1 500 places aux quelques 80 000 travailleurs indépendants franciliens d’ici 2018. Les fondateurs espèrent lever 200 000 euros début 2015.
Cette société lancée à la fin de l’été 2013 propose un service d’entretien à la demande des deux-roues. Les trois « bike washer » lavent, réparent ou posent des accessoires sur les scooters et motos directement à leur emplacement de stationnement. Les clients peuvent suivre l’avancée de la prestation et payer via une application mobile. 500 personnes ont déjà passé commande. « L’activité a surtout bondi depuis début mars et la sortie de l’hiver » explique Thomas Bacharzyna. The Bike Washer facture un minimum de 25 euros par prestation et vise une marge brute de 60% par acte. Ambition: atteindre les 10 millions de recetts en 2018. Les deux co-fondateurs sont à la recherche de 350 000 euros d’ici la fin de l’année.
Pour les adeptes de plongée sous-marine, pas toujours facile de trouver un centre sécurisé à l’autre bout du monde. En face, les centres peinent parfois à remplir leurs bateaux. Lancée en mai 2013, Tribloo.com a donc une ambition simple: devenir le LaFourchette de la plongée. Les co-fondateurs Jean-Luc Vilala et Laurence Gosse ainsi que le PDG Nicolas Mosser espèrent atteindre la rentabilité en 2016. Ils facturent une abonnement aux centres référencés sur leur site (500 euros/an en moyenne) et prélèvent 5% de commission sur toutes les plongées réservées via le site. »Nous espérons lever 300 000 euros d’ici fin 2014 afin d’améliorer notre référencement et de recruter des commerciaux » confie le PDG, Nicolas Mosser.
Thomas Devaux et Thomas Alston se sont rencontré lors de leurs études à l’IESEG de Lille. Ensemble, ils ont ont imaginé un service d’accompagnement au logement à Paris à destination des étudiants étrangers. Ils estiment à 200 000 le nombre d’étudiants internationaux qui viennent dans la capitale française chaque année, pour quelques mois. « Notre cible, c’est une clientèle dont les parents ont un fort pouvoir d’achat, en particulier les coréens, les chinois et les américains » détaille Thomas Alston sur l’estrade. Le service est gratuit pour le bailleur, les étudiants versent l’équivalent d’un mois de loyer à Paris for Students. La start-up regroupe déjà 9 personnes – dont les deux co-fondateurs-, et a déjà levé 250 000 euros en mars 2013. « Nous espérons entamer des discussions pour un deuxième tour de table en octobre 2014 » confie Thomas Alston quelques minutes après son passage.
Travel Wifi commercialise une solution d’accès à Internet mobile grâce à un petit boîtier qui tient dans une poche. L’idée c’est de toucher les 80 millions de touristes qui i-visitent la France chaque année dont 10 millions d’asiatiques et d’européens, dont les coûts de télécommunications explosent s’ils utilisent leurs forfaits nationaux. Le boîtier – fabriqué par Huawei – capte la 4G de Bouygues et la redistribue autour de lui. Il supporte la connexion d’un maximum de 10 terminaux. « Pour 7 euros par jours en moyenne, on peut avoir accès à Internet partout » avance Leopold Goraguer, l’un des 3 co-fondateurs. Le boîtier se réserve en ligne, est livré à l’adresse de résidence temporaire du touriste puis retourné par La Poste. « Nous nous sommes rendus compte depuis le lancement du service, que nous intéressons aussi les entreprises en cours de déménagement » s’exclame l’un des co-fondateurs de Travel Wifi. Objectif: lever 150 000 euros pour investir dans le marketing et faire connaître le service aux étrangers.
Anaxago, c’est le crowdfunding du private equity. Cette plate-forme de financement participatif entend faire le pont entre de petits investisseurs et des entrepreneurs en mal de fonds. « Notre objectif à 4 ans est de financer une entreprise par jour » annonce Joachim Dupont, qui a cofondé la startup avec Caroline Lamaud et François Carbone. Pour l’instant, ils ont participé au financement de 21 entreprises en 18 mois, dont certaines sont accompagnées par l’Accélérateur. Anaxago organise des rencontres entre investisseurs et entrepreneurs, dans le cadre d’amorçage (capital risque) et de projets de promotion immobilière. La start-up regroupe 9 personnes dont les trois co-fondateurs.
Alors qui a retenu l’attention des investisseurs? « Mes deux coups de coeurs ce sont Paris for Students et Travel Wifi, pour la profondeur du marché visé » confie Christophe Combier, directeur de 2CFinance.net. Véronique Valny, gérante de société dans la restauration et investisseur à titre personnel a quant à elle aussi repéré Paris for students, mais également Work in Paris. Enfin Philippe Zourabichvili, Président-fondateur de Altéliance a été plutôt conquis par Anaxago: « Ils sont complètement sur la même lignée que l’Accélérateur et je trouve que celui qui a présenté (Joachim Dupont, ndlr) a un grand charisme » confie-t-il.
Cette soirée servira peut-être de premier contact.
Depuis sa fondation début 2012, L’Accélérateur a accueilli 56 start-ups et organisé 34 levées de fonds. Ces jeunes-pousses ont créé environ 250 emplois et les six start-up de la première promo valent à elles toutes quelques 25 millions d’euros.
Frenchweb en a déjà parlé: >> L’Accélérateur fête ses deux ans: « 9 millions d’euros d’aides aux start-ups en 15 mois »