Olivier Mathiot: « Une très belle avancée pour les entrepreneurs »
Résumé des principales résolutions qui clôturent les Assises de l’Entrepreneuriat et réaction d’Olivier Mathiot, co-fondateur de PriceMinister-Rakuten, un des chefs de file du mouvement des Pigeons:
Plusieurs centaines d’entrepreneurs s’étaient donnés rendez-vous aujourd’hui à l’Elysée pour entendre les mesures concrètes que le gouvernement compte mener à bien pour faire avancer l’entrepreneuriat en France.
1- Plus de fichage à la Banque de France en cas d’échec
Certains le connaissent bien: l’indicateur 040 qui fiche les patrons sur une liquidation judiciaire pendant les 3 premières années est supprimé. Une épreuve pour bien des dirigeants, car il empêchait l’obtention d’un crédit bancaire pour rédemarrer une aventure entrepreneuriale. François Hollande a parlé de « mal français de ne rien oublier, de ne rien effacer ».
2 – Davantage d’épargne vers les PME
Le plafond du PEA va être relevé à 150 000 euros (contre 132 000 euros aujourd’hui), et jusqu’à 75 000 euros de versements complémentaires pourront être investis, si le critère de l’acquisition d’actions et de parts sociales de PME et ETI est respecté.
Le gouvernement a indiqué que cet aménagement sera soumis au même régime fiscal que le PEA existant.
3 – Un « visa entrepreneurs » pour les startups étrangères et des « maisons de l’international »
Le Président a annoncé qu’un « visa entrepreneur » concernera les porteurs de projets étrangers, pour qui les démarches de demandes de titres de séjour seront facilitées et accélérées. Un investissement minimum sera exigé, et la demande sera traitée sur dossier, par le Minsitère de l’Intérieur.
Autre nouveauté: les « maisons de l’international » seront mises en place. Il s’agira là de favoriser l’installation des startups à l’international, via un système d’incubateur impliqués.
4 – Un amortissement fiscal sur cinq ans pour les grandes entreprises qui investissent dans les jeunes pousses
Le gouvernement a visiblement pris la mesure du « corporate venture », et de l’échange win win que représente l’investissement des grandes sociétés dans les startups. Elles se verront alors récompensées d’un amortissement fiscal échelonné.
5 – Un seul régime fiscal pour les plus-values de cession
Avec 40 régimes appliqués à ce jour sur cette question des plus-values en cas de cession de l’entreprise, le gouvernement le réduit à un seul. Concrètement, l’entrepreneur qui a créé ou revendu en mois de deux ans et qui touche une plue-value se verra appliquer le barème de l’impôt sur le revenu. Passé deux ans, un abattement de 50% sera appliqué, et sera de 65% après 8 ans.
Pars ailleurs, les exonérations de charges sociales qui étaient dégressives ne le seront plus.
6 – L’esprit startup dans les écoles
Les élèves de la 6ème à la terminale pourront (bientôt?) entendre des chefs d’entreprise qui interviendront à l’école, suivre des stages, via un programme d’orientation. Dans le secondaire, l’enseignement supérieur proposera des modules spécifiques sur la création d’entreprise.
Olivier Mathiot (PriceMinister-Rakuten) avait pris part au mouvement des Pigeons, il a participé à l’atelier fiscalité des Assises de l’entrepreneuriat. Il réagit aux annonces faites par le gouvernement:
« C’est une superbe avancée , on sent la volonté du gouvernement de faire avancer le sujet de l’entrepreneuriat. Les trois mesures qui me semblent les plus fortes sont celles de la fiscalité qui peut tenir compte d’un maximum de 85% d’abattements, et nous fait entrer maintenant dans la moyenne européenne. Reste tout de même à prendre en compte les prélèvements sociaux. Mais globalement c’est un signal fort envers l’investissement en France »
« La seconde ce sont ces mesures qui vont dans le sens de la culture et du social : en proposant un programme dès le secondaire et à l’université, en faisant intervenir les chefs d’entreprise à l’école, et en donnant la chance d’une « entreprise pour tous » et notamment aux quartiers difficiles de pouvoir réussir via l’investissement de la Banque Publique d’Investissement (BPI) »
« La troisième c’est cette idée d’instaurer un visa pour les startups internationales ».
Pour Olivier Mathiot, les acteurs du numérique ont bien été entendus, les PME « traditionnelles » aussi, avec l’annonce d’une franchise de 500 000 euros pour un départ à la retraite.
Et Olivier de conclure: « A la veille du 1er mai, jour de la fête du travail, il fallait tout de même oser. »
Pour aller plus loin:
Les principales annonces sur le site du Ministère du redressement productif (discours et vidéo du discours de Fleur Pellerin)
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Il serait intéresser de reprendre cet article point par point et de voir si ces mesures ont bien été mises en place. Avez-vous des infos à partager là-dessus ? L’enthousiasme d’Olivier Mathiot est-il toujours d’actualité ?