Qui est l’énigmatique Marc Ladreit de Lacharrière, patron de Fimalac?
Le groupe Fimalac a annoncé une offre de rachat du site historique AlloCiné, propriété du fonds américain Tiger Global. Portrait du patron de Fimalac.
[Article publié le 21.05.13] Mis à jour le 11.07.13
A la tête du groupe Fimalac, Marc Ladreit de Lacharrière, 73 ans. Après avoir racheté, via sa holding, le groupe Webedia et Terrafemina, l’homme d’affaire français rachète AlloCiné, dont le deal est en cours de finalisation.
« Je suis libéral dans la tête et progressiste dans le coeur » confiait, l’année dernière, le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière au magazine Capital.fr.
Né en 1940 à Nice, le financier grandit dans le village de Coux en Ardèche. Il monte à Paris pour effectuer ses études en sciences économiques avant d’intégrer l’ENA en 1968. Il oriente, toutefois, très rapidement son parcours professionnel vers la sphère privée.
Il débute ainsi sa carrière au sein de la banque Indosuez avant de rejoindre le groupe l’Oréal, où il exerce les fonctions de vice-président de 1984 à 1991. C’est seulement à cette date, que l’Ardéchois prend « son envol » en créant sa holding Fimalac (Financière Marc de Lacharrière), à 51 ans. Il réalise une sortie remaquable avec la société Algorithmics, spécialisée dans l’analyse et la gestion du risque, qu’il cède à IBM en 2011.
Un homme simple et chaleureux
Il développe alors trois axes d’activité : des services financiers avec la troisième agence mondiale de rating Fitch, des activités immobilières avec North Colonnade Ltd et enfin de multiples investissements à travers la branche Fimalac Développement. Un troisième pôle qui lui permet de se positionner dans le secteur du divertissement en reprenant la société Gilbert Coullier, qui produit notamment Johnny Hallyday.
Passionné par l’univers des médias, il détient également La Revue des Deux Mondes et acquiert le groupe Valmonde (Valeurs actuelles) en 1993 avant de le revendre quelques années plus tard.
Connu pour ses belles plus-values, le patron de Fimalac est parfois comparé à Vincent Bolloré. Le financier n’en reste pas moins un homme « simple et chaleureux » explique Libération, qui souligne dans un article son implication dans l’accès à la culture auprès des jeunes de banlieue via la fondation Culture & Diversité. Parallèlement, il développe son activité de mécène auprès du Musée du Louvre et ses participations au sein de cercles et associations très variés. C’est lui qui déclarera au Monde qu’il a été » l’un des co-fondateurs de SOS Racisme ».
Fin financier, il pousse encore d’un cran l’ambivalence de sa personnalité, en 2012, en publiant l’ouvrage Le droit de noter, dans lequel il défend le rôle des agences de notation, vivement critiquées lors de la crise. Il défend ainsi le rôle de l’agence de notation qu’il a lui-même rachetée, Fitch Ratings.
Objectif : un empire de l’entertainment online
Pour l’heure, son intérêt pour le divertissement et les médias l’amène à une série d’acquisitions stratégiques pour bâtir un empire de l’entertainment online: l’acquisition du groupe de médias digitaux Webedia, qu’il consolidera avec la société TFco. Puis celle du site féminin Terrafemina, fondée par son épouse en 2008. Aujourd’hui, c’est au tour d’AlloCiné, un dinosaure qui réalise (encore) 19 M€ de CA selon plusieurs médias. Et après… Dailymotion ?
- 1940 : Naissance à Nice
- 1968-1970 : Etudiant à l’ENA
- 1984-1991 : Vice-Président de L’Oréal
- 1991 : Création de la holding Fimalac
- 1997 : Rachat de l’agence de notation Fitch
- 2007 : Création de la Fondation Culture et diversité
- 2011 : Prise de participation dans le Groupe Barrière
- 2012 : Publication de l’ouvrage Le Droit de noter
- 2013 : Rachat du Groupe Webedia, Terrafemina et AlloCiné
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