Arnaud Montebourg veut emmener à l’international les plateformes de crowdfunding françaises
« Si ces plateformes ont besoin de capital pour accélérer leur internationalisation, nous l’apporterons. C’est cela, un Etat stratège » a expliqué M. Montebourg
Arnaud Montebourg a annoncé une évolution du cadre réglementaire pour le financement participatif à l’occasion d’un déplacement à l’ESCP Europe dans le cadre d’une fête organisée par l’association Financement Participatif France. « Il y a déjà 40 plateformes qui existent, et cela représentait 70 millions d’euros en 2013. Plus significatif encore, un français sur 100 est actuellement un crowdfunder ! Et cela devrait doubler en 2014 » a expliqué le ministre de l’Economie. « L’intérêt de la France, c’est que ces leaders puissent s’internationaliser très rapidement, conquérir le marché européen encore émergent, pour pouvoir ensuite aller se mesurer sur la scène mondiale » a-t-il ajouté.
Une ordonnance devrait être présentée dès le 28 mai au conseil des ministres pour une publication des décrets d’applications dès juillet. Les secondes assises devraient se tenir en décembre prochain. « La France fait face à un paradoxe : une épargne très abondante : 4 200 milliards d’euros d’épargne sous forme de produits financiers, c’est colossal ! – mais des entreprises qui ne trouvent pas de financement » a expliqué M. Montebourg.
Le ministre de l’Economie veut également inciter la Commission européenne à adopter un cadre réglementaire harmonisé au niveau européen, sur les bases du modèle français. « Cela donnera un avantage compétitif à nos plateformes. Pour cela, nous ferons un lobbying actif auprès de la Commission européenne dans les prochains mois. J’y veillerai personnellement. Et si ces plateformes ont besoin de capital pour accélérer leur internationalisation, nous l’apporterons. C’est cela, un Etat stratège […] Nous ne voulons pas être une colonie numérique des Etats-Unis. Nous avons besoin de leaders économiques du numérique, et le crowdfunding est une vraie opportunité pour cela » a-t-il estimé.
« La seconde brique de ma stratégie, c’est la visibilité internationale. Je souhaite faire de Paris la capitale européenne du crowdfunding. Le réseau européen des plateformes de crowdfunding me dit être en train de choisir un lieu pour accueillir sa rencontre annuelle. […] Il paraît que deux villes sont encore en lice, Helsinki et Paris. Eh bien nous allons aider le destin ».