La start-up du jour: S4M mesure en temps réel la performance de vos campagnes sur mobile
- L’entreprise de demain
Vous avez fondé une société en croissance? Faites vous connaître!
Frenchweb vous propose aujourd’hui de découvrir S4M, une start-up fondée en décembre 2011. Elle développe une solution pour mesurer les campagnes publicitaires menées sur mobile : smartphone et tablette. Plus de détails avec Christophe Collet, fondateur.
Frenchweb : Comment avez-vous eu l’idée de votre société ?
Christophe Collet, fondateur de S4M : En 2010, lorsque je dirigeais Adenyo. A cette époque déjà, les agences média (GroupM, Omnicom Media Group) faisaient appel à notre expertise pour convertir leurs clients au média mobile. C‘était déjà l’année du mobile. Rapidement, nous avons fait nos premiers plans media et constaté que le mobile pouvait être performant. Mais le bémol pour moi était que nous étions obligés de croire sur parole ce que nous disaient les régies qui nous vendaient de l’espace… ce qui rendait moins crédible cette performance.
Je me suis mis donc en quête de cet outil qui me permettrait de vérifier que ce que j’achetais était bien livré et de mesurer l’engagement réel des mobinautes avec les pubs que nous diffusions.
Avoir cet outil était pour moi fondamental, car il permettrait de donner de la transparence à l’annonceur sur l’euro investi et ainsi créer la confiance de celui-ci dans notre média. Ne l’ayant pas trouvé, j’ai décidé de le créer moi-même. Nous venions de vendre Adenyo à Motricity, mon équipe et moi étions ravis de nous engager dans une nouvelle aventure mobile.
A quel besoin apportez-vous une réponse ?
Le besoin de n’importe quel annonceur c’est l’efficacité publicitaire. Il veut que l’argent dans sa promotion soit le plus efficace possible : toucher la bonne cible au bon moment et au bon prix. Notre réponse c’est les outils pour atteindre cet objectif.
S4M permet de vérifier que ce que vous avez acheté a effectivement été livré (tiers de confiance entre les agences et les régies), mais des solutions comme S4M permettent de mesurer en temps réel l’efficacité d’une campagne et donc d’optimiser ses investissements publicitaires en fonction. Attention 50% des clics sont sans valeur.
Les écrans tactiles avec des formats publicitaires 100% cliquables impliquent beaucoup de clics erreurs. Près de 50% n’atteignent jamais le site ou l’App de l’annonceur. C’est une moyenne que nous avons constatée sur plus de 1 000 campagnes. C’est énorme, et nous oblige à penser que si un annonceur achète aujourd’hui ses campagnes au « clic » sans technologie de tracking, alors 50% de son budget publicitaire part directement à la poubelle avant même d’avoir commencé la campagne. Tracker ses campagnes ne doit plus être une option! Ensuite, si vous souhaitez rendre vos campagnes performantes, oubliez les KPIs classiques, choisissez celui ou ceux qui vous intéressent et optimisez vos campagnes en fonction de ceux-ci, car un bon taux de clic n’implique pas forcément un bon coût à la conversion, c’est même souvent le contraire!
Et le download : le faux ami de l’annonceur… Télécharger une application ne signifie pas l’utiliser. Seuls 20% des personnes réutilisent dans le mois une appli téléchargée après une campagne de pub. Il faut être extrêmement prudent avec les achats au « download ». Trop souvent, on vous vendra du download « incentivé » c’est-à-dire que l’on aura rémunéré une personne pour qu’elle télécharge votre application. Le nombre de téléchargements sera donc important, le prix d’achat apparent sera intéressant, mais sans aucune garantie d’utilisation. Il est essentiel que les marques choisissent les bons KPI : le nombre d’utilisateurs actifs a plus de valeur que le nombre de téléchargements.
Aussi, même si comptabiliser beaucoup de downloads peut faire plaisir à votre patron, je pense qu’il sera plus intéressé par le fait que vous ayez recruté des clients afin de les fidéliser.
Très simplement, comment gagnez-vous de l’argent ?
Sur chaque impression publicitaire que nous allons tracker.
Qui sont vos compétiteurs ?
Nos concurrents sont généralement des géants du Desktop WEB (Doubleclick, Mediamind…) qui adaptent leur solution au mobile sans en appréhender ses subtilités… ce qui fait que leurs solutions sont reconnues comme peu fiables sur le média mobile.
Nous avons également des concurrents pure player sur certaines fonctionnalités de S4M comme AdX (Criteo) sur l’app tracking ou encore Medialets sur l’adserving. Aucun de nos concurrents n’offre une suite logicielle aussi complète que celle de S4M et ne s’est clairement positionné au côté des annonceurs et agences médias comme fournisseur de technologie, tiers de confiance et opérateur de plateforme métier.
A quoi ou à quelles sociétés vous compare-t-on par erreur ?
Les Echos ont titré sur nous en parlant du « Critéo du mobile », ce qui nous a fait très plaisir, Criteo est une belle référence et un modèle à suivre.
Quelle a été l’une des premières problématiques dans votre développement, et comment y avez-vous fait face ?
Notre première problématique était technique, car pour offrir à nos clients une mesure de qualité, fiable, unifiée, et indépendante des régies mobiles et des constructeurs comme Apple ou Android… il fallait :
- connecter à notre plateforme l’ensemble des régies mobiles du marché, maillon indispensable pour permettre aux annonceurs et aux agences médias de programmer, exécuter, mesurer et optimiser leurs plans médias mobiles et tablettes en temps réel.
- trouver des solutions technologiques fondées sur les données publiques et non pas sur les données privées comme le cookie ou l’UDID afin d’offrir à nos clients le plus grand respect de la vie privée. C’est pourquoi nous avons dès le départ choisi de développer notre propre algorithme de « Device Fingerprinting ». Cette technologie réconcilie les données techniques publiques et anonymes (navigateur, typo, plugins, écrans, horaire, IP…) pour créer un identifiant unique tout au long de l’expérience publicitaire et ainsi mesurer tout ce qui se passe. De l‘impression au téléchargement d’une application et son usage ultérieur. Et ce sans cookie.
La seconde problématique était et reste la concurrence. C’est pourquoi nous décidons d’investir massivement en R&D afin de conserver notre avance technologique et plutôt que de l’attendre nous nous attachons aujourd’hui à exporter notre technologie dans le monde et convaincre ainsi des clients internationaux de la pertinence de celle-ci.
Sur ce marché, quel est votre principal atout ?
Nous sommes des « mobile natives ». Nous venons du mobile, nous savons comment il fonctionne. On crée pour le mobile, nous n’adaptons pas. Du coup, notre outil est simple, complet et fiable. C’est pour toutes ses raisons que les grandes agences nous ont choisis. Après plus de 1000 campagnes gérées, nous pouvons dire aussi que nous avons l’expérience !
Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné et par qui ?
C’était en 2001, c’était mon premier stage et je le faisais chez un concessionnaire BMW. Le meilleur vendeur de la concession et de France (+ de 250 BMW par an) m’a dit : « Tu sais Christophe, vendre une voiture à quelqu’un c’est facile…lui en revendre une c’est plus dur ! » il m’a appris ce jour-là les bases de la fidélisation client : un bon produit, du service et le bon prix. Merci Denis.
Quelle est la personnalité que vous admirez le plus ?
Steve Jobs pour sa capacité à rendre simple les choses compliquées.
Fondateur: Christophe Collet
Investisseurs: Christophe Collet (70%), avec une levée friends & family.
Date de création: décembre 2011
Nombre de salariés: 24
Chiffres d’affaires: 2,7 millions d’euros en 2013
Société basée à : Paris (Boulogne Billancourt – 92), New York , Londres et Singapore.