Applications mobiles : vers un premier fléchissement du marché ?
Le marché des applications mobiles s’est envolé ces dernières années. En juillet 2013, la barre des 100 milliards d’apps téléchargées a été franchie et celle des 2 millions de logiciels disponibles l’a été en octobre 2013 selon une étude du cabinet Deloitte. Malgré ces chiffres impressionnants, la question de la maturité pourrait peut-être bientôt se poser. Selon la même étude, menée sur le marché britannique, plusieurs chiffres iraient en ce sens.
Les « new adopters » sont moins demandeurs
Déjà, si l’utilisation des applications est de plus en plus fréquente, le nombre moyen d’applications téléchargées chaque mois par les utilisateurs a baissé, passant de 2,4 en 2013 à 1,8 cette année. Et sur l’ensemble des mobinautes, seule une minorité effectuerait des achats. Ils seraient un peu plus de 10%. Au passage, les jeux vidéo représentent de loin le segment le plus lucratif en cristallisant plus des trois quarts de revenus générés par les app stores.
Pour expliquer ce phénomène, le cabinet souligne que la base d’utilisateurs de smartphones a augmenté. Première conséquence : les nouveaux possesseurs de combinés sont moins friands d’apps que les « early adopters ». Ainsi, la croissance du taux de pénétration a été particulièrement forte chez les plus de 55 ans, arrivés, en moyenne, plus tard. Or, 30% de cette catégorie de consommateurs n’a jamais téléchargé une seule application, qu’elle soit gratuite ou payante, alors qu’ils ne sont que 4% chez les 24-34 ans.
Moins d’applications, plus d’utilisation
Autre facteur évoqué, la plupart des utilisateurs seraient rassasiés. Autrement dit, ils ont déjà tout ce qu’il leur faut pour satisfaire la plupart de leurs besoins quotidiens et, par conséquent, ils sont moins demandeurs de nouveautés. Un phénomène qui irait de pair avec une obsolescence plus éloignée des apps : « avec l’amélioration de la qualité des applications, les gens les utilisent plus longtemps et ont moins besoin de les remplacer » souligne le rapport.
Enfin, la 4G, en augmentant la vitesse de téléchargement, augmente la consultation de vidéos mais aurait aussi pour effet d’inciter les consommateurs à utiliser davantage leur navigateur mobile plutôt que de passer par une application dédiée. Malgré tout, les consommateurs deviennent de plus en plus mobile addict puisque 30% des adultes consulteraient leur téléphone entre 11 et 25 fois par jour et 21% entre 26 et 50 fois par jour. Ils sont 16% au-delà. Moins d’applications, mais plus d’utilisation.