Clustree, le big data appliqué à la recherche de talents en entreprise
Encore une solution de gestion des talents ? Clairement non. Clustree est un outil de matching de profils, qui repose sur l’analyse de plusieurs millions de données sur les parcours professionnels des talents en quête de nouvelle aventure. Adressée principalement aux entreprises de plus de 2000 salariés, la solution cible les DRH et les directeurs de la stratégie pour trouver la perle rare, en interne. Ils bénéficient alors d’un tableau de bord qui leur permet de visualiser les ressources et potentiels inexploités – voire non identifiés…
15 millions de profils analysés
Concrètement, Clustree collecte aujourd’hui 15 millions de profils – principalement des cadres et ingénieurs – à partir des réseaux sociaux (LinkedIn) et sites spécialisés ( Apec), et les agrège aux datas fournies par l’entreprise sur les parcours et carrières des collaborateurs (évaluations, données RH…). Un sourcing multiple qui amène au machine learning, et permet de qualifier le meilleur matching. Et parfois,« de faire émerger une cartographie de métiers, comme l’entreprise ne l’a peut être jamais vue auparavant», précise la fondatrice.
Les paramètres du sourcing ne sont pas uniquement liés à la compétence du candidat. La formation, les souhaits de mobilité et les «soft skills» sont également pris en compte. Bref, tout ce qui n’apparaît pas dans un CV… mais peut parler à un recruteur.
Clustree, qui embauche pour l’instant 4 personnes, dont des data-scientists, adresse le marché les grandes entreprises, sur un modèle d’outil SaaS, en facturation annuelle avec récurrence d’accès à l’outil. Le tarif est cependant secret…
«Clustree est pertinent dans une entreprise à partir de 2000 personnes, car en-dessous, il y a moins de transversalité» précise Bénédicte de Raphélis Soissan, fondatrice de Clustree, passée par le conseil en recrutement.
Une taille de marché qu’elle évalue en France à plusieurs centaines de millions d’euros, sans compter les filiales implantées à l’international. Son plus gros client en ce moment reste anonyme, mais on saura seulement qu’il emploie «plus de 200 000 personnes».
A l’heure de la transformation digitale des groupes et multinationales, Clustree pourrait s’avérer être une solution efficace, à moindre coût, en comparaison aux dépenses en recrutement, et au temps passé à dénicher les talents de demain.
Des advisors de renom
La startup parisienne vient de convaincre plusieurs business angels à fort réseau ajouté: Xavier Niel, Frédéric Montagnon, Jean-David Blanc, et d’autres, ainsi que le fonds Alven Capital. Bénédicte, qui lève des fonds pour la première fois, préfère parler de «smart money», et a choisi des advisors prestigieux pour assoir une visibilité auprès des grands comptes qu’elle vise. Montant: 600 000 euros levés en deux mois, mais ce n’est que la première étape.
On sent dans la voix de Bénédicte, 27 ans seulement, une détermination et une maturité qui en disent long sur son potentiel d’entrepreneuse :« On a vocation à aller a l’international, mais évidemment pas avec 600 000 euros! Un second tour sera opéré dans 12 ou 18 mois pour se lancer plus loin», confie-t-elle.
Prudente, Bénédicte mise pour l’instant sur l’effet ricochet, rendu possible avec les filiales de ses (futurs) clients, et s’appuyant sur communauté RH très soudée, qui permettront d’attaquer d’autres marchés. Elle estime qu’une vingtaine de clients entrera dans son portefeuille en 2015.