Ezakus boucle un tour d’1,5 million d’euros, et place son avenir dans le pretargeting
Le Français Ezakus, spécialiste de la qualification et du ciblage d’audience, éditeur d’un DMP ( Data Management Platform) attaque le marché américain. Christophe Camborde, son CEO, est maintenant installé à New York. Une étape rendue possible grâce à un tour supplémentaire d’1,5 million d’euros signé auprès d’iDInvest, son investisseur historique. IdInvest, par ailleurs investisseur du leader du retargeting, Criteo.
Ezakus veut maintenant jouer son avenir en ajustant sa proposition de valeur sur le big data. Autrefois positionné comme un éditeur de logiciel, l’entreprise bordelaise met le paquet sur la performance et le pretagerting.
Cette technique, complémentaire du retargeting, permet de faire du marketing prédictif, en amenant un nouveau trafic aux annonceurs : le visiteur qui n’est jamais venu sur le site. Une technique rendue possible grâce au tracking des clics sur les contenus visités ailleurs, censée optimisée les campagnes des éditeurs.
«Les signaux qui permettent de faire du pretargeting repose sur les catégories que nous identifions, par exemple celle des intentionnistes. Au lieu de faire un scoring d’intention, nous agrégeons les signaux ( awareness), qui nous permettent de faire des scénarios, à partir des contenus visités, la fréquence des lectures de ces contenus, les horaires auxquelles l’internaute a visité la page etc…».
Pour Ezakus, c’est un changement radical du modèle, puisqu’il mise désormais sur la performance des clics. Un risque pour le Français, qui doit convaincre sur pièce sur l’efficacité de sa plateforme SaaS, et la pertinence des scénarios qu’il met en place pour que le clic «scénarisé» soit transformé. Mais les facteurs de réussite peuvent être nombreux pour dynamiser le marché du pretargeting. Premier facteur, celui du recours grandissant à la programmatique sur la publicité online, qui simplifie le sourcing car il permet d’augmenter le volume des données et enrichit les scénarios de pretargeting.
Autre potentiel : celui du mobile. On estime aujourd’hui que 50% du trafic des éditeurs se fait sur applications natives. Un enjeu majeur pour les acteurs du ciblage publicitaire qui doivent d’adapter à des parcours utilisateurs et des intentions d’achat toutes autres que sur le web classique.
«Le pretargeting mobile est plus crédible que le re -targeting mobile, car il correspond plus à des comportements d’achats spécifiques. Il s’agit, sur mobile, de Call to Action, le pretargeting me paraît donc là-dessus plus efficace», précise C. Camborde.
Là où Criteo et Facebook sont leaders sur le retargeting, Ezakus veut le devenir sur le pretargeting. Il a déjà signé avec Audience Square et Orange, et négocie en ce moment deux contrats aux USA. Des contrats facilités par la mise en réseau des membres du board américain, par exemple le CEO Weather Channel, l’équivalent de Meteo France et Sean O’Neal, d’Adaptly.
Au total, Ezakus aura levé 6,2 millions d’euros pour financer cette ambition depuis sa création, en 2011. Son modèle DMP lui rapporte quelques millions de chiffres d’affaires, mais celui-ci est gardé secret. La société est désormais structurée en deux entités : Demand (annonceurs) et Supply ( publishers), et vient de faire entrer Christophe Caussin ( ex-Sociomantics) pour diriger l’Europe. Au total, elle emploie 50 personnes dont 4 à Londres, 6 aux USA et le reste en France.
- EDEN AI lève 3 millions d’euros pour démocratiser l’accès à l’IA en entreprise - 21/11/2024
- Plan marketing 2025 : la méthode de Maxime Baumard pour structurer la stratégie B2B de PENNYLANE - 21/11/2024
- Freqens lève 3 millions d’euros pour accompagner les équipes achats dans leurs décisions. - 21/11/2024