Chaque année, il se crée entre 700 et 800 startups en Europe. En Israël, ce sont 500 sociétés high-tech innovantes qui voient le jour dans le même temps au coeur d’une population de 7 M d’habitants ! Après les Etats-Unis, Israël est donc de loin le deuxième pays générateur de startups.
Nous avons eu l’occasion de voir dans les deux premiers épisodes de la semaine, L’innovation comme moteur et Des idées et de l’argent pour les financer !, quelles sont les conditions favorables à une telle profusion de création de projets high-tech en matière de formation universitaire et de capacités de financement. La véritable question qui se posait lorsque nous avons mis les pieds en Israël pour un Trip IT de quelques jours à l’invitation de la Fondation France Israël était: quelles sont les raisons profondes qui poussent autant de personnes à tenter l’aventure périlleuse de la création d’une startup ?
Saul Singer, auteur avec Dan Senor du best seller à paraître en France à la rentrée, Startup Nation, nous a apporté quelques éléments précieux de réponse:
« Israël est devenue une « Startup Nation » pour des raisons historiques. Dès sa création, le pays entier a du se conduire en startup pour survivre. Il a du faire face à nombre de difficultés comme l’absence de marché local par exemple. Il a donc du être innovant pour s’en sortir. Cette innovation permanente ne s’exprime pas que dans le monde high-tech, elle est présente dans tous les secteurs de la société. »
Il met également l’accent sur une composante essentielle de la force de l’esprit entrepreneurial, un des éclairages essentiels de ce voyage en Israël: le rôle capital de l’armée !
Tous les jeunes hommes passent 3 ans au sein de Tsahal, les jeunes femmes y consacrent 2 ans. La formation reçue est réputée pour être une des plus difficiles au monde et nombre d’entre eux sont confrontés à un moment ou un autre à une situation de crise, à une intervention armée comme en connaît tant Israël depuis sa création. Qu’elle ait effectué ses études avant ou après son service militaire, la jeunesse israélienne en ressort avec une faculté à gérer des situations de stress extrême, un passage accéléré dans l’âge adulte et un réseau d’amis très soudé.
C’est ainsi que la fameuse Unité 8200 de Tsahal, spécialisée dans le renseignement et le déchiffrement, réunit une élite universitaire qui est l’origine de très nombreuses créations de startups à la sortie de l’armée. L’une d’elles regroupent même 150 personnes issues de l’unité en question et on vous expliquera qu’il est plus facile de recruter une personne dont on connaît déjà le niveau de résistance et la capacité à travailler en équipe. Cette place essentielle de la période militaire dans l’histoire personnelle et collective de chaque israélien que nous avons rencontré est définie en quelques mots par cet étudiant rencontré dans une cafétéria du Technion, l’université de Haïfa. Un instant sur le vif, tendez l’oreille !
Yossi Dan, CEO de TicTacDo , la plateforme d’expertise et de collaboration française qu’il dirige depuis Israël où il est installé depuis des années, apporte également sa pierre à la compréhension du phénomène. Il évoque une envie d’innover, de communiquer et surtout de prendre des risques propre à la société israélienne. Ici, rater est permis, l’échec permet d’apprendre. C’est une des différences fondamentales avec la France où tout échec d’un projet est ressenti comme une profonde défaite. Il regrette également le niveau de connexion trop faible entre les mondes high-tech israéliens et européens, en particulier français.
De fait, l’innovation israélienne compte en dollars et cherche naturellement des débouchés et des financements du côté des Etats-Unis. Ce voyage nous a également permis d’observer un phénomène assez répandu: l’objectif suprême d’être racheté le plus vite possible par un géant US, une « Google Touch » qui souligne des ambitions légitimes mais peut-être également un manque de projection à long terme pour les créateurs.
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