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Travis Kalanick, l’homme qui veut uberiser la planète

Rien n’arrête la formule 1 qu’est devenu Uber, et tout ce qui se met sur son chemin est vigoureusement écarté, avec parfois un sens de l’anticipation qui fait frémir, tant l’exécution du projet de Travis Kalanick, fondateur et CEO d’Uber, semble parfaite.

Quelles sont ses motivations? Comment une société d’à peine six ans en vient à défier les États avec autant d’efficacité?

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Depuis le lancement d’Uber en 2010, Travis Kalanick ne répète qu’une seule chose : il n’est pas là pour jouer. Il veut gagner chaque ville, chaque pays, dans lesquels Uber s’implante, même si cela tourne à l’entreprise de démolition pour ses adversaires.

« Nous sommes en train de mener une campagne politique dans laquelle le candidat, c’est Uber. Cette course politique se déroule dans toutes les principales villes du monde. Et parce qu’il ne s’agit pas de démocratie, mais d’un produit, vous n’avez pas le droit de gagner 51 à 49. Il faut gagner 98 à 2», déclare-t-il dans Vanity Fair.

Cet état d’esprit, Travis Kalanick le tient de ses précédentes start-ups, quand sa fortune n’avait rien à voir avec les 5,3 milliards de dollars d’aujourd’hui. Elles lui ont toutes servies de leçon.

A commencer par Scour, une plateforme d’échange de fichiers en peer to peer sur laquelle étaient diffusés musiques et films. Fraîchement diplômé de UCLA (University of California), il avait rejoint l’aventure en 1998. La première année, faute de ressources, il est cantonné à vivre chez ses parents. Plus tard, en tant qu’associé, il ne recevra aucun salaire pendant les quatre premières années de la start-up. En plein tsunami Napster, Scour est poursuivie notamment par la puissante Recording Industry Association of America (RIIA) qui défend avec force l’industrie du disque. Face aux nombreuses plaintes, dont le montant des dommages et intérêts s’élève à plus de 250 milliards de dollars (soit le PIB de la Finlande), Scour se met sous le couvert du chapitre 11 (un équivalent de la liquidation judiciaire en France) pour se protéger.

Avec son équipe, il créé alors Red Swoosh, une société d’optimisation de contenus en peer to peer afin d’économiser la bande passante. Le développement de la société n’est pas non plus un long fleuve tranquille: il est tout d’abord poursuivi par son précédent investisseur, Michael Ovitz, doit ensuite accepter l’entrée d’investisseurs à des conditions drastiques, puis perd son seul développeur, débauché par Google alors qu’il est en pleine négociation avec AOL pour un rachat de la start-up.

De ses entreprises précédentes, Travis Kalanick retient l’importance du détail, et devient un perfectionniste à outrance, afin de s’écarter de tout échec. Désormais, son ambition ne souffre d’aucun écart, et tous les moyens nécessaires sont mis en oeuvre pour poursuivre son dessein.

«My politics are: I’m a trustbuster (casseur de trusts, celui des taxis ndlr). Very focused. And yeah, I’m pro-efficiency.»

david-drummond-google-uberPour arriver à ses fins, Travis Kalanick a constitué une véritable écurie de course, choisissant soigneusement ses associés et des mentors de première classe. A son board, on trouve David Drummond, vice-président de Google, en charge du juridique et du corporate.

Pour piloter d’une main de maitre la société, il s’entoure d’un management particulièrement aguerri aux affaires publiques, et très bien intégré dans les cercles politiques.

« I actually think when you are a disrupter you are going to have a lot of people throwing arrows. » déclare à son arrivée chez Uber, David Plouffe.

David_Plouffe-uberKalanick n’hésite pas à débaucher du gouvernement Obama, David Plouffe, auteur du «Hope and Change» et éminent conseiller démocrate, mais aussi Michael Kasmer, un proche du Maire de Chicago ou encore Bradley Tusk, le directeur de campagne de Michael Bloomberg à la mairie de New York. Autant de forces nécessaires pour faire face au feu nourri de ses détracteurs aux États-Unis.

Avec un tel réseau, le fondateur veut aller vite et fort. En dix tours de table, il réunit 43 investisseurs qui injectent près de 5 milliards de dollars dans la société. En début d’année, Uber sort définitivement de la phase «hype et sympa», après avoir levé 1,6 milliards de dollars auprès de la banque d’affaires Goldman Sachs. Doté de moyens financiers sans précédents dans cette industrie, Travis Kalanick veut conquérir le monde et a mis en place une stratégie en affaires publiques qui a réussi à défier de nombreux états à travers le monde.

> La stratégie juridique d’Uber (2ème volet à suivre.)

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3 commentaires

  1. D’accord mais… cette entreprise, elle fabrique quoi? Difficile de se faire une idée si on ignore la branche d’activité. Ami journaliste, n’oublie pas les fondamentaux.

    1. Elle vend un service. Le business model est pourtant pas bien compliqué à comprendre..

  2. du cash (marge étant les failles juridiques de nos états, l’actif etant notre temps de cerveau pendant le voyage…car oui un jour uber grace à un voture google pourra être proposé gratuitement au besoin…;))

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