Réforme du collège: faut-il aborder l’enseignement du code?
Il y a d’un côté la réforme du collège qui s’attarde sur l’enseignement des matières historiques, notamment le latin et le grec. De l’autre, la question de l’enseignement du code à l’école a été évoquée par François Hollande ce mois-ci dans le cadre de son plan numérique pour l’école. L’Education nationale française a t-elle du retard sur le sujet ?
« À partir de la rentrée 2016, dès le primaire, les élèves seront initiés au codage » #EcoleNumerique
— Élysée (@Elysee) 7 Mai 2015
D’autres pays ont en effet déjà pris des mesures concrètes en ce sens. Aux Etats-Unis, plusieurs Etats, comme le Texas dès 2013, ont adopté, ou prévoient d’adopter des mesures favorisant l’apprentissage du code informatique, en remplacement de certaines langues étrangères, rapportait Bloomberg début avril. Barack Obama avait déclaré dans une interview à Re/code que « tout le monde doit apprendre, tôt, à coder ».
Des propositions pas encore concrétisées
De son côté, la Grande-Bretagne a lancé l’an passé, par les voix du secrétaire à l’Education Michale Gove et du chancelier de l’Echiquier George Osborne, « The Year of Code », un vaste programme de sensibilisation à l’apprentissage de la programmation.
Favoriser l’apprentissage du code en France ? L’idée n’est pas nouvelle en soit. En 2013, alors ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’économie numérique, Fleur Pellerin avait déjà évoqué le sujet. Cependant, rien de concret n’a encore émergé. Depuis, Conseil supérieur des programmes envisageait en avril, dans son « Projet de programme pour le cycle 2 », une telle piste : « dès le CE1, les élèves peuvent coder des déplacements à l’aide d’un logiciel de programmation adapté, ce qui les amènera en fin de CE2 à la compréhension, et la production d’algorithmes simples ».
Des initiatives privées
Une « semaine du code » a même vu le jour l’an passé, dans le cadre d’une manifestation européenne. En attendant, des initiatives privées avait déjà vu le jour, comme « Les Ateliers-goûters du code », une association lyonnaise qui organise chaque samedi après-midi des sessions d’apprentissage pour les plus enfants (voir l’interview de Laurence Bricteux, la fondatrice, en fin d’article).
Mais au-delà du débat « code » ou « pas code » à l’école, les questions portent aussi sur la forme que devrait prendre un tel enseignement. « Aux Etats-Unis, certaines expériences ont échoué, notamment en Californie », prévient Gilles Babinet, digital champion de la France auprès de la Commission européenne. Selon lui, l’enseignement du code ne doit pas être perçu comme une fin ou une matière en soit, mais comme un outil pédagogique. « Cela doit prendre la forme d’initiations et d’éducation inversée, c’est-à-dire que l’on apprend chez soit pour valider les compétences en classe. Le code est un bon substrat pour intéresser les élèves et leur apprendre à apprendre », détaille M. Babinet. « Je pense que nous allons parvenir à l’instaurer, mais notre système éducatif est malade. Il faut d’abord commencer par le soigner », souligne-t-il.
Interview de Laurence Bricteux, la fondatrice des « Ateliers-goûters du code », en novembre 2014 :
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