Ce qu’il ne faut pas rater en Belgique: Peak et la gym du cerveau, des designers bientôt codeurs?…
Marc Kawam
« Je suis né au Liban. Arrivé à Paris en pleine guerre civile, découverte d’un Mitra 15 au lycée Jacques Decour (Paris 9e) dans le cadre d’un projet expérimental d’introduction de l’informatique dans l’enseignement du second degré. Cette expérience presque mystique me dévie de mes intentions de carrière dans la réalisation cinématographique. S’en suivent des études à l’Université hébraïque de Jérusalem, le service militaire, puis la chance d’accompagner le développement commercial de l’Internet en Israël avec l’octroi à ma première société de la distribution des logiciels Netscape (du temps où le navigateur et le socket TCP/IP étaient payants…).
Depuis lors j’ai participé à diverses entreprises entrepreneuriales : BackWeb (content push), iPIN/Valista (micro-paiements), Odiogo (vocalisation de contenus). En 2010, je fonde avec Thierry Noisette et Damien Douani le cycle de conférences InnoNapo, Innovation au Napoléon. J’accompagne aujourd’hui quelques start-up dans leur développement stratégique et commercial ».
LinkedIn : Marc Kawam
Twitter : @marckawam
Correspondant pour Frenchweb en Belgique, Marc Kawam a sélectionné pour Frenchweb la start-up (Peak) et l’événement du mois (Design ❤ Code).
Itamar Lesuisse, CEO de Peak : « Notre mission est de démocratiser l’entraînement cérébral »
Pour cette première rubrique, je me suis intéressé à Peak, fondée par deux polytechniciens belges, et dont le dernier tour de table (de 7 millions d’euros) a fait dernièrement la une de la presse éco locale.
Itamar Lesuisse, fondateur de Peak : « Après mes études à l’ULB (Université Libre de Bruxelles), j’ai travaillé pour le Boston Consulting Group puis j’ai développé des services Web et mobiles chez Amazon et Visa. Avec un ami, nous avons lancé Scoville, un service de découvertes de lieux via géolocalisation que nous avons revendue en 2013 ».
Comment compareriez-vous Londres par rapport à Bruxelles pour lancer une start-up ?
Il y a de beaux succès de start-up belges, je pense notamment à TakeEatEasy dont les ambitions vont au-delà de la Belgique. Il est vrai qu’à Londres on trouve un écosystème de conseillers, business angels, investisseurs très étoffé. D’un autre côté, la Belgique propose de nombreux systèmes d’aide à la création qui sont là pour favoriser l’entrepreneuriat. Il y a aussi des ingénieurs de très bon niveau qui ne sont pas autant courtisés qu’ils pourraient l’être dans la Vallée ou encore à Londres.
Comment vous est venue l’idée de Peak ?
Notre première start-up n’avait pas de mission claire de « créer un monde meilleur ». On a par conséquent décidé de se focaliser sur un domaine qui nous tient à cœur : celui de l’éducation. On a regardé différentes opportunités et on a décidé de se focaliser sur les adultes. Dans le domaine de l’entrainement cérébral, il y a Nintendo et certains produits américains qui ne correspondaient pas à notre génération. Nous nous sommes positionnés sur les mobiles et plutôt vers de jeunes utilisateurs : étudiants, professionnels dans la vie active.
Quels sont les acteurs clefs de ce marché ?
Lumosity est le plus gros concurrent historique. Elevate est, comme nous, centré sur le mobile avec un focus sur les exercices de langage.
La science sous-jacente à l’entraînement cérébral existe depuis 30 ans mais le marché applicatif est très nouveau. Tous ces acteurs ne se volent pas des parts de marché mais se positionnent, chacun, sur une partie de celui-ci. Notre objectif est d’amener le concept de l’entraînement cérébral au marché de masse.
Quels sont les investisseurs à votre capital ?
Nous avons mené à ce jour deux tours de table de 3 et 7 millions de dollars. Parmi nos investisseurs nous comptons, notamment, Qualcom Ventures, DN Capital, London Venture Partners et Lifeline Ventures.
Les applications d’entraînement cérébral présentent des exercices et en augmentent (ou baissent) le niveau en fonction de la qualité de réponses de l’utilisateur. Prévoyez-vous d’introduire une partie didactique pour amener l’utilisateur à s’améliorer ?
Il est vrai que notre focus aujourd’hui est l’entraînement. La présentation de didacticiels, basés sur le comportement de l’utilisateur et qui vont l’amener à se perfectionner est une direction que nous explorons.
Que pouvez-vous nous dire des accomplissements business de Peak?
A ce jour, les Etats-Unis et l’Angleterre sont nos plus gros marchés. Des millions d’utilisateurs ont téléchargé l’application mais l’engagement est la métrique la plus importante à nos yeux. Nous comptons des dizaines de milliers d’utilisateurs pro. Ceux-ci passent plus de 30 minutes par jour d’entraînement sur Peak.
Combien de collaborateurs comptez-vous dans la société ? D’où viennent-ils ?
Nous avons une vingtaine de collaborateurs avec plus de dix nationalités ! Un grand nombre de Français, de Belges et puis des Allemands, des Sud-Africains, des Portugais et – au final – très peu d’Anglais.
Quel est votre objectif pour Peak ?
Devenir le leader en Amérique et en Europe dans le domaine de l’entraînement cérébral. Nous allons poursuivre sans cesse l’innovation de notre produit. Nous annoncerons prochainement l’ouverture de notre plateforme à des parties tierces comme par exemple les universités de Cambridge et Yale qui font partie de la première vague de partenaires.
On envisage des expériences qui ne seront pas des exercices ou des jeux mais plutôt des entraînements, toujours liés à l’amélioration des aptitudes cérébrales. Nous développons par exemple de nouveaux exercices pour la créativité ou l’intelligence émotionnelle.
Même si – évidemment – nous cherchons dans notre modèle freemium à acquérir le plus d’abonnés, il est primordial pour nous de garder un modèle gratuit pour tous les utilisateurs. La mission de PEAK est de démocratiser l’entraînement cérébral.
Quels conseils donneriez-vous à des entrepreneurs belges ?
J’essaierai de tirer profit des spécificités locales. La Belgique a une industrie pharmaceutique très développée. Dans d’autres domaines on pourrait par exemple regarder autour du chocolat ou de la bière, pourquoi pas…
Design ❤ Code : En 2015, le designer va coder… Pourquoi les designers devraient ouvrir leurs horizons au code ?
Date : le 26 mai 2015, à partir de 18h30 à l’EFP Bruxelles.
En présence de : Meng To (@mengto), auteur du livre Design+Code et de Benjamin De Cock (@bdc).
Inscriptions : 6 euros jusqu’à la veille de l’événement, 10 euros sur place (EventBrite)