Algolia : « Notre but est de changer la façon dont les gens interagissent avec les données »
Frenchweb vous propose de découvrir une série de portraits de jeunes entreprises innovantes issues des secteurs du commerce, de la sécurité numérique et des objets connectés. Cette semaine, Algolia, la start-up créée par des ingénieurs français basée à San Francisco et à Paris, qui a levé cette année 18 millions de dollars. Sur le papier, malgré un pivot pour repositionner son activité, Algolia semble avoir réalisé le parcours parfait. Elle a pourtant traversé quelques obstacles depuis sa création en 2012. Les confidences de Nicolas Dessaigne, cofondateur de Algolia, le moteur de recherche B2B pour les développeurs.
Frenchweb: Quel est le service proposé par votre startup?
Nicolas Dessaigne, cofondateur : Nous proposons aux créateurs de sites web ou d’applications mobiles de changer l’expérience de recherche de leurs utilisateurs et offrons pour cela une API qu’ils peuvent très simplement intégrer. Plutôt que l’approche traditionnelle question/réponse, nous voulons rendre la recherche interactive et intuitive, en proposant des résultats pertinents en cours de saisie. In fine, nos clients constatent une importante augmentation de l’engagement des utilisateurs, qui restent plus longtemps, voient plus de pages, ou simplement achètent plus !
Quel est le bilan de votre activité depuis la création de l’entreprise, et quels sont vos objectifs ?
Après un pivot vers le SaaS en 2013, 2014 fût l’année de notre market fit (mise sur le marché) avec une croissance vertigineuse (30% mois à mois en moyenne). Nous avons aujourd’hui presque 700 clients payants dans plus de 50 pays, servons plus de 5 milliards de demandes par mois via nos 12 data centers répartis dans le monde.
Notre but est encore et toujours d’améliorer ce que l’on appelle « user-facing search » avec l’ambition de complètement changer la façon dont les gens interagissent avec les données. Il est important pour nous que les moteurs de recherche sortent de leur confinement dans le backend (l’architecture en amont), ils doivent devenir un point clé de l’expérience utilisateur. Nous venons de lever un nouveau tour avec Accel Partners pour nous permettre d’accélérer encore cette croissance. Depuis la création, nous avons levé un peu plus de 21 millions de dollars.
De quoi êtes-vous le plus fier et quels ont été les points clés pour atteindre ce résultat ?
Sans hésitation, l’équipe ! C’est ce qui fait toute la différence et on a la chance d’avoir une équipe ultra motivée, à l’écoute des clients, et prête à relever tous les challenges.
Comment avez eu votre premier client ?
Nos premiers beta-testeurs étaient tout simplement des amis. Puis nous avons voulu élargir et sommes passés par des intros, des évènements ou tout autre moyen. Deux d’entre eux nous ont même découvert en aidant un VC à nous évaluer techniquement et sont toujours clients aujourd’hui.
Racontez-nous la principale difficulté que vous avez dû surmonter, et comment ?
Celle de la communication à distance. Nous avons la chance d’avoir des clients dans tous les fuseaux horaires et des collaborateurs dans deux pays, mais cela ne vient pas sans un gros challenge de communication. Malheureusement, il n’y a pas de solution miracle. Nous avons voulu ancrer cet aspect international très tôt dans la culture d’entreprise et encourageons par exemple le travail à distance quelques jours par semaine pour que les employés vivent par eux-mêmes les difficultés générées par l’éloignement. L’anglais est également devenu notre langue de travail unique même entre Français. Pour faciliter cela, nous sommes très favorables à avoir des employés non francophones dans notre bureau parisien (deux aujourd’hui).
Quelle est la principale erreur que vous avez commise ?
Notre principale erreur a sans doute été de ne pas recruter plus vite l’an dernier. Nous en souffrons encore. Le recrutement prend énormément de temps et cela devrait être la priorité numéro une de toute boîte en forte croissance. Nous aurions utilisé l’expérience acquise pour faire mieux et plus vite.
Quelle a été la métrique clé dans le développement de la startup ? Pourquoi ?
Les revenus ont été la première métrique sur laquelle nous nous sommes concentrés. Rien de tel pour prouver un vrai market-fit. C’était vrai en particulier lors de notre passage à Y Combinator où les start-up sont encouragées à se concentrer sur une métrique et une seule. Aujourd’hui d’autres métriques sont également devenues essentielles et notamment la satisfaction client.
Comment avez construit puis affiné votre business modèle ?
Nous facturons à l’usage. Nous avons essayé de trouver des métriques qui étaient à la fois faciles à comprendre, qui représentaient de la valeur pour le client, et qui étaient en lien avec nos coûts. Autant dire que ce n’est pas facile quand on ne connait pas encore bien tous les cas d’usage. L’important ensuite est d’être à l’écoute et d’itérer.
Quels sont les trois principaux conseils que vous donneriez à un porteur de projet ou startuper débutant ?
Entourez-vous d’entrepreneurs. Si vous êtes dans un milieu qui ne comprend rien à ce que vous vivez, vous allez vite vous décourager ! Un accélérateur peut être un bon tremplin. Soyez toujours prêt à vous remettre en question. Sortez, faites-vous challengez, écoutez les feedbacks de vos pairs et surtout de vos prospects/clients. Et itérez, tous les jours. « Get shit done ».
Quels sont les trois principaux conseils que vous donneriez à l’écosystème startup français (pouvoir public, grands groupes, investisseurs, incubateur et accélérateur, etc.) pour accompagner plus efficacement les entrepreneurs ?
Plus vite, plus simple, et le reste suivra !
Siège social : San Francisco
Fondateurs : Nicolas Dessaigne, Julien Lemoine
CA : NC
Levée de fonds : 1,2 millions de dollars (Index Ventures, Point Nine Capital et Alven Capital, et quelques business angels (Ilan Abehassera en 2013), 1,3 millions de dollars (2014)
Effectifs : 21 salariés
« Pour être capable d’accéder le plus rapidement au marché mondial, condition de réussite indispensable dans le domaine du numérique où toutes les frontières sont abolies et où les concurrents sont par essence globaux, il faut très tôt faire le pari de l’internationalisation. Ceci passe par une bonne anticipation des recrutements, notamment pour des profils internationaux, ainsi que par le développement du travail à distance et en anglais, y compris en France. »
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contenu initialement publié le 11 juin 2015
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