Saint-Gobain, une première pierre dans le digital
Frenchweb vous propose de revenir, tout au long de l’année, sur la transformation numérique des grands groupes français. Nouveau numéro de notre série avec la mue numérique de Saint-Gobain. Comment la plus vieille entreprise de France compte-t-elle effectuer sa mue numérique?
Saint-Gobain, devenir un acteur de l’habitat connecté
En 1665, lorsque Louis XIV et Jean-Baptiste Colbert fondent Saint-Gobain (baptisée alors la «Manufacture Royale des Glaces»), c’était pour concurrencer Venise dans la conception et la fabrication des miroirs. Aujourd’hui, 350 ans plus tard, si la plus ancienne des entreprises du CAC 40 investit 400 millions d’euros en R&D par an, c’est notamment pour se voir en nouvel acteur de l’habitat connecté ou des «smart cities» (ce qui sera abordé dans le second volet de notre série, ndlr).
Le groupe, valorisé plus de 23 milliards d’euros en Bourse, et qui a réalisé 41 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014, compte aujourd’hui 180 000 salariés dans le monde et 12 centres de recherche. Dotée d’un important portefeuille de marques dans les matériaux, la construction, le bâtiment et la distribution, sur le plan numérique, l’entreprise porte ses efforts, tant sur ses cibles B2B, que B2B2C.
Didier Roux, l’un des hommes clés
Après avoir travaillé au CNRS, chez Rhodia et Rhône-Poulenc, Didier Roux devient, en 2005, le directeur de la recherche, de l’innovation et du développement chez Saint-Gobain. Il est notamment en charge des nouveaux produits et des services numériques.
Autour de lui, aucune équipe n’est dédiée exclusivement au numérique. Chez Saint-Gobain, les cinq pôles principaux (matériaux innovants, matériaux haute performance, produit pour la construction, aménagement intérieur, aménagement extérieur, distribution bâtiment) doivent tous innover de manière transversale.
Rattaché au PDG Pierre-André de Chalendar, il fait partie du comité de direction générale, mais ne siège pas au comité exécutif de Saint-Gobain qui est composé de quatre personnes.
Créer une nouvelle expérience pour les professionnels et les particuliers
Saint-Gobain, qui dispose de plusieurs chaînes de distribution dans le bâtiment, a dû développer ses ventes en ligne. Ses enseignes, comme Point.P ou La Plateforme du Bâtiment en France sont concurrencées par de nouveaux pure players, comme MesMatériaux.com, une marketplace spécialisée dans les matériaux de construction pour particuliers. Chacune dispose donc de son propre site d’e-commerce, et bien souvent d’une application mobile et de services comme le click and collect.
Saint-Gobain a voulu aller plus loin. «Outiz.fr regroupe, pour les professionnels du bâtiment et les particuliers bricoleurs exigeants, plus de 20 000 références d’outils de professionnels et une centaine de marques (…) sur un seul et même site», explique à Frenchweb Didier Roux.
Une stratégie de conquête dans l’e-commerce qui rappelle d’ailleurs celle de Michelin, lorsque cet autre industriel historique a acquis un pure player spécialisé dans la vente de pneus en ligne.
Au-delà de l’e-commerce, il a fallu aussi numériser les magasins physiques pour proposer de nouveaux services pour les consommateurs. Chez, Lapeyre, les vendeurs ont été équipés de tablettes pour proposer aux clients des modélisations 3D sur leurs projets de travaux intérieurs.
«A l’exception du critère esthétique, la chaîne de valeur dans le secteur de la construction ne prend pas suffisamment en compte les besoins des consommateurs finaux», poursuit Didier Roux. Les conforts acoustique, lumineux ou thermique sont en effet des éléments difficiles à mesurer, les particuliers faisant par conséquent confiance aux décisions des professionnels en la matière. Saint-Gobain a donc développé pour son enseigne Point.P la plateforme «Avantages Pro». «Il s’agit d’un configurateur conçu à la fois pour les artisans et les clients finaux, afin qu’ils déterminent ensemble les travaux à effectuer ou encore les matériaux à choisir. Les artisans mettront en œuvre les choix des particuliers, y compris sur des éléments assez techniques», explique Didier Roux.
Toujours pour les particuliers, des outils de mesure des conforts thermique, acoustique et lumineux ou encore de la qualité de l’air sont également en cours de développement. «Nous voulons que ces instruments soient compatibles avec les iPhone ou les iPad. Un smartphone dispose déjà d’un détecteur de lumière, d’une caméra, d’un microphone, d’un haut-parleur, et même d’un détecteur de température sur certains modèles… Pour la qualité de l’air, il faudra probablement ajouter un petit accessoire», détaille Didier Roux. L’idée étant d’aider les particuliers à effectuer, par eux-mêmes, une mesure et un diagnostic en amont des travaux, puis de vérifier les résultats avant et après les travaux. Des outils plus perfectionnés sont également prévus pour les professionnels sur le même modèle.
Prochainement :
le second volet de la transformation numérique de Saint-Gobain
Crédit photo : Le pavillon «350 ans» de Saint-Gobain à São Paulo, qui a été exposé du 29 mars au 4 avril.
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