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Sanofi s’appuie sur Google pour rebooster sa division diabète

Ce n’est pas le premier partenariat du genre (Novartis, AbbVie), mais l’alliance entre Google et Sanofi a ceci de particulier parce qu’elle poursuit des intérêts bien différents. L’Américain et le laboratoire pharmaceutique vont s’attaquer ensemble au marché des 387 millions de diabétiques dans le monde, avec, pour le Français, le souci de rester compétitif.

Alors que le chiffre d’affaires de sa division diabète affiche un recul de 3,5% au premier semestre 2015, l’industriel réalise un coup stratégique. Il s’attend à un fort ralentissement de ses ventes après avoir perdu le brevet d’exploitation du «Lantus», désormais ouvert à la concurrence. C’est aux Etats Unis, que Sanofi s’attend à voir ses revenus baisser sur cette division. Son chiffre d’affaires total sur l’activité pharmacie reste néanmois en croissance, à 15,2 milliards d’euros au premier semestre 2015.

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Les équipes de Sanofi constatent qu’un patient sur deux abandonne son traitement dès la 1ere année et que par la suite la moitié d’entre eux n’obtient pas de résultats satisfaisants.

En s’alliant avec Google, Sanofi poursuit l’objectif d’améliorer le controle du diabete, afin de développer les ventes du Lantus.

L’objectif de Sanofi est donc principalement financier, afin de traiter sa division diabète, passée de vache à lait à enfant à problème.

En signant avec Google, Sanofi s’engage dans le contrôle en temps réel de la glycémie, grâce aux nouveaux appareils sur lesquels Google a déjà travaillé. A titre de première expérimentation commerciale, Sanofi s’est aussi positionné, avec un lecteur de glycémie connectable à l’iPhone et avec l’application pour smartphone Mon Glucocompteur; mais rien sur le traitement des données de diabète elles-mêmes. A terme, le Français pourra ainsi exploiter les milliards de données de Google afin de mieux cibler les populations concernées.

Chez Sanofi, de la transformation à l’application

Avec plus de 110 000 salariés répartis dans plus de 100 pays, Sanofi s’engage lentement sur le terrain du numérique. Depuis l’arrivée en avril 2015 d’Olivier Brandicourt, le directeur général venu de Bayer et Pfizer, veut orienter le groupe vers une nouvelle organisation pour «consolider un historique de solutions innovantes». En juillet, Sanofi s’est donc réorganisé en cinq divisions (Médecine générale, Marchés émergents, Médecine de spécialités, Cardiovasculaire, Sanofi Pasteur et Merial), faisant du diabète une entité à part entière.

En 2013, dans une revue spécialisée, le groupe expliquait comment il convertissait ses équipes au digital, en plaçant notamment un responsable de sa transformation dans chaque pays. Sa mue passe aussi par l’intégration du digital dans les KPI dans l’entreprise, sur le lancement d’une «digital Academy» pour recruter les talents et dénicher les meilleures idées. La même année, aux Etats-Unis, le groupe lançait un concours «Data Design Diabetes» réservés aux scientifiques et ingénieurs américains. En Europe, il compte sur sa plateforme collaborative «Open R&D» pour agréger les recherches universitaires.

Côté services, l’industriel s’attaque au marché B2C avec une autre application mobile lancée cette année baptisée Nutridial, destinée aux patients sous dialyse.

Sanofi veut aussi occuper le débat sur la question épineuse de la sécurité de données de santé. Entré en 1998 en tant que directeur des essais cliniques chez Sanofi, Pierre-Yves Lastic est, depuis 2013, «Chief Privacy Officer».

Une stratégie qui peut paraitre faible face à ce que Google développe depuis une dizaine d’année dans le domaine de la santé.

Google et la santé

Porteur du gène LRRK2 (Maladie de Parkinson), Serguei Brin est personnellement impliqué dans les questions de santé. D’après les médias américains, il nourrit même une forme d’obsession concernant au sujet de son bien-être, s’essayant à toutes sortes d’expérimentations.

La passion de la santé chez Google est aussi présente chez Larry Page. Lorsque l’on a demandé en 2014 aux deux fondateurs s’ils pouvaient imaginer Google devenir une entreprise de la santé, ils ont tous deux répondu :

(Like Sergei), I am really excited about the possibility of data also to improve health. But I think that’s what Sergey’s saying. It’s so heavily regulated, it’s a difficult area…I do worry, you know, we kind of regulate ourselves out of some really great possibilities.

Autant dire que, contrairement à Sanofi qui cherche à développer une activité commerciale, Google s’engage dans une véritable croisade pour résoudre les grands problèmes de santé. Pour l’année 2015, Larry Page estimait que 100 000 vies pourraient être sauvées grâce à l’exploitation des données.

Google concentre ainsi tout son savoir-faire sur le sujet. En 2014, ses investissements sur le secteur ont progressé de 9%, représentant plus du tiers de ses investissements totaux, comme le montrait la presse américaine. «Exceptées quelques immenses déconvenues, nous allons voir encore plus de choses intéressantes dans les sciences humaines en 2015», prévenait  Bill Maris, le directeur de Google Ventures.

Sur la santé, Google ratisse large. De l’ADN et la recherche sur le génome avec Google Genomics, à la recherche sur le cancer, en passant par le bien-être avec Google Fit App, Google a même choisi de nommer, Andrew Conrad, un biologiste pour diriger le traitement de ses données de la division biomédicale «Google X».

Un développement qui s’appuie sur des partenariats tant avec des startups que des groupes industriels

Ce n’est pas la première fois que Google s’allie à des géants pharmaceutiques. Un premier partenariat a été signé en 2014 avec le laboratoire américain AbbVie, à travers sa filiale santé Calico, spécialement créée ex-nihilo par la firme en 2013. Toujours en 2014, Google finalisait un autre accord avec le laboratoire Novartis pour développer des lentilles de contact intelligentes capables de mesurer le taux de glycémie des personnes diabétiques.

Sanofi s’intègre donc à cette stratégie, où chacun poursuit des objectifs différents. D’un côté la vision transhumaniste de Google qui cherche moins à «uberiser» le secteur, qu’à concrétiser une vision philosophique. De l’autre, un laboratoire pharmaceutique qui doit répondre aux exigences de la rentabilité.

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2 commentaires

  1. C’est un peu triste mais au vue de la qualité de l’analyse de fond et des multiples problèmes de synthaxe, j’ai tendance à croire que cet article est la traduction non sourcée d’un article dans une autre langue… Une relecture n’aurait pas fait de mal.

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