La France recule fortement dans le classement des Libertés Internet 2015
La liberté sur Internet continue de reculer dans le monde pour la cinquième année consécutive, si l’on en croit le rapport annuel «Freedom of the Net 2015» publié mercredi 28 octobre. En cause, la rétention d’informations d’intérêt public pratiquée par les gouvernements, l’augmentation de la surveillance, et les atteintes à la vie privée. Si la France est classée dans le Top 10 des pays «Free», elle fait partie des plus forts déclins en matière de libertés entre 2014 et 2015 (-4 points), juste derrière la Libye et à égalité avec l’Ukraine.
Alors que la meilleure note du rapport est 0, le score de la France passe de 20 à 24 points entre 2014 et 2015. Elle se place derrière la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Allemagne, le Canada ou encore les Etats-Unis. «De nombreux pays démocratiques comme l’Australie et la France ont voté de nouvelles mesures de surveillance, pressés par des inquiétudes sur le terrorisme sur leur territoire et par l’expansion de l’Etat islamique (ISIS)», explique le rapport qui évoque également les «boîtes noires» autorisée en France après les attentats de janvier.
Au total, ce sont 14 pays sur 65 qui ont fait voté de nouvelles lois pour accroître la surveillance des personnes sur Internet depuis juin 2014. Votée en mai 2015, la Loi de Renseignement en France fait partie de ces nouveaux outils juridiques pour surveiller Internet légalement. Une autre part importante d’Etats a simplement fait des mises à jour de ses systèmes de surveillance. L’étude précise que «les gouvernements ont freiné le cryptage et l’anonymisation en stigmatisant le cryptage comme un instrument du terrorisme, et beaucoup d’Etats ont tenté d’interdire les outils qui protègent la privacy».
Dans le détail des critères, ce sont ainsi 42 pays sur les 65 étudiés, qui ont sollicité des entreprises privées afin de supprimer des informations compromettantes sur des enjeux politiques, religieux ou sociaux. Cette censure téléguidée est en hausse de 37% par rapport à 2014. Dans 40 pays, – comme en France, des personnes ont également été emprisonnées pour avoir partager des informations sensibles.
Au global, ce sont 34,3% de personnes parmi les populations étudiées qui ne sont pas libres, contre 31% et 22,7% le sont «partiellement».
Méthodologie: le rapport Freedom on the Net attribue une note de 0 à 100, où 0 représente la meilleure note en matière de libertés et 100 la pire. L’étude porte sur la période du 1er janvier au 31 décembre 2014 et concerne 65 pays soit «88% de la population mondiale connectée à Internet». Le rapport est produit par «Freedom House», une ONG non partisane basée à Washington et à New York.
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