Le Français Netatmo lève 30 millions d’euros et rêve de conquérir le monde
Netatmo passe à la vitesse supérieure. La start-up française spécialisée dans les objets connectés vient de lever 30 millions d’euros auprès de Legrand et de ses investisseurs historiques Iris Capital, le Fonds ambition numérique – géré par Bpifrance – et Pascal Cagni, président et fondateur de C4 Ventures et ancien directeur général EMEIA d’Apple de 2000 à 2012.
L’entreprise, qui a fait appel aux services de la Banque Lazard, a démarré sa recherche de fonds en mai et le closing a été bouclé en octobre. Le précédent tour de table datait de 2013 lorsqu’elle avait reçu 4,5 millions d’euros.
80% du CA réalisé à l’international
Fondée en 2011, Netatmo développe toute une série d’objets connectés pour la maison. Depuis 2012, la société propose une station météo qui mesure la température, l’humidité ou encore la qualité de l’air à l’intérieur d’un domicile ou à l’extérieur. Les données recueillies par les capteurs sont ensuite consultables depuis une application mobile.
Un an plus tard, elle lance sur le marché un thermostat connecté, dessiné par le designer Philippe Starck, qui permet de contrôler le chauffage d’un logement à distance depuis un smartphone et revendique jusqu’à 37% d’économie d’énergie. Elle commercialise aussi «Welcome», une caméra qui reconnaît les visages. Au final, avec des produits vendus en Europe, aux Etats-Unis et en Asie, Netatmo réalise aujourd’hui 80% de son chiffre d’affaires hors de France.
Se renforcer en Chine
«Ces fonds nous permettront de développer de nouveaux produits dans les catégories où nous sommes déjà présents, et éventuellement dans de nouvelles catégories du smart home», explique à Frenchweb Frédéric Potter, fondateur et PDG de Netatmo. L’entrepreneur réfléchit également à la possibilité de créer de nouveaux objets connectés conjointement avec son nouvel actionnaire Legrand, spécialisé dans les infrastructures électriques et numériques du bâtiment (4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014).
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ce dernier s’intéresse à l’Internet des objets. Le groupe français a lancé l’an passé le «programme Eliot» qui vise à développer des offres d’IoT. Sur son site Internet, Legrand assure même avoir réalisé déjà 200 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014 avec des produits «connectables».
Enfin, «nous voulons aussi nous renforcer dans les pays où Netatmo n’est pas encore assez bon», ajoute Frédéric Potter. Il s’agit de la Chine ou du Royaume-Uni par exemple. Mais c’est aussi sur le plan marketing que l’entreprise veut accélérer pour se faire connaître auprès du grand public avec de nouvelles campagnes télévisées. «Il y en a déjà en France et en Italie, il y a vocation a en avoir d’autres».
Un secteur concurrentiel
Car Netatmo n’est pas seul sur son marché. Par exemple, son thermostat connecté doit affronter la concurrence de Nest – racheté par Google en 2014 pour 3,2 milliards de dollars – ou de nombreuses start-up comme Qivivo, dans laquelle Saint-Gobain a investi cette année dans le cadre d’une levée de fonds.
Du coup, au-delà de ses produits, c’est sur la carte des services que joue Netatmo. La société assure que ses stations météo sont présentes dans plus de 170 pays «et constitue le plus grand réseau de partage de données météorologiques au monde».
«Nos clients achètent les produits, et les services sont gratuits. C’est notre modèle et nous n’avons pas l’intention de le mettre en cause». Netatmo assure qu’elle ne revend actuellement pas les données, même agrégées, mais ne s’interdit rien à l’avenir, nous a-t-on expliqué.
Fondateur : Frédéric Potter
Création : 2009
Siège social : Boulogne-Billancourt
Chiffre d’affaires : 80% réalisés hors de France
Financements :
- 4,5 millions d’euros levés en 2013
- 30 millions d’euros levés en 2015
Concurrents : Nest, Qivivo, acteurs du «smart home»