Comment LeBonCoin compte se tailler sa part sur le marché des offres d’emploi
Le Bon Coin fait le plus souvent parler de lui pour ses petites annonces de produits en tout genre. Pourtant, le site commence à percer sur un autre marché : celui des offres d'emploi. Certes, «seules» 200 000 annonces sont disponibles dans cette catégorie, contre 26 millions recensées sur l'ensemble du site. Mais leur croissance s'est accélérée ces derniers mois. «L'emploi est la catégorie qui connaît la plus forte croissance, puisque le nombre d'annonces a presque doublé en un an», explique à Frenchweb Antoine Jouteau, le PDG de LeBonCoin.fr » target= »_blank »>Le Bon Coin.
10% de l'audience de Le Bon Coin concerne l'emploi
Chaque heure, ce sont 300 à 400 offres d'emplois qui sont publiées sur Le Bon Coin, selon les chiffres qui nous ont été communiqués. Résultats, les internautes sont eux aussi de plus en plus nombreux à s'y rendre pour y consulter les offres. Aujourd'hui, la rubrique emploi représente 2,3 millions de visiteurs uniques chaque mois, soit environ 10% de l'audience total de Le Bon Coin (23 millions de VU).
Contrairement à d'autres acteurs historiques spécialisés, Le Bon Coin entend représenter l'ensemble des catégories professionnelles. «Aujourd'hui, 95% des annonces d'emploi concernent des offres d'employés», explique Antoine Jouteau. De quoi ne pas s'intéresser aux cadres et laisser ce marché aux jobboards spécialisés, comme Monster par exemple ? Non, assure-t-on chez Le Bon Coin.
Le Bon Coin veut aussi toucher les cadres
Et pour cause : «seuls 5% des annonces concernent des offres pour les cadres. Mais il y a un an, nous étions proches de zéro», précise le PDG. Aujourd'hui, 5 000 à 10 000 offres de cadres seraient déjà disponibles sur Le Bon Coin. Et la filiale du groupe Schibsted d'accélérer sur ce créneau.
Le Bon Coin et sa maison-mère Schibsted ont en effet investi dans Kudoz, une start-up qui développe une application proche d'un «Tinder du recrutement» pour les cadres. Les utilisateurs renseignent l'adresse URL de leur compte LinkedIn afin d'être analysé par un algorithme qui proposera ensuite des offres d'emploi adaptées. Les mobinautes les acceptent ou refusent en faisant défiler les annonces vers la droite ou la gauche.
Lancée en juillet 2014, Kudoz revendique désormais 3 000 offres d’emploi disponibles et 100 000 téléchargements. Pour l'instant, «nous les laissons tranquilles pour qu'ils fassent grandir leur projet. Mais à terme, il pourrait y avoir des complémentarités, car ils touchent des CSP+ et qu'ils ont une technologie intéressante», détaille Antoine Jouteau.
Mais l'offre recruteur est limitée…
Justement, la technologie fait encore défaut au Bon Coin pour sa rubrique emploi. Il en résulte une offre à destination des recruteurs très limitée. Par exemple, le site ne dispose toujours pas d'un flux automatique permettant aux recruteurs d'envoyer leurs annonces de façon automatisée. Autrement dit, les entreprises doivent saisir à la main chaque nouvelle annonce, sans possibilité d'automatiser les tâches. De quoi dissuader de nombreuses entreprises.
Enfin, Le Bon Coin est encore moins compatible avec des solutions de diffusion d'offres d'emploi comme Multiposting (racheté par SAP) ou TalentPlug (acquis par Figaro Classifieds et RegionsJob) qui permettent d'envoyer une même offre d'emploi sur une multitude de sites (Apec, AgroJobs, Pôle Emploi, sites des écoles de commerce…). «Nous savons que pour toucher les grands recruteurs – les entreprises du Cac40 -, il faudra des offres pour eux, afin de créer des passerelles, ce qui augmentera notre nombre d'annonces, notre efficacité», reconnaît Antoine Jouteau.
Renforcer la technologie par rapport aux concurrents
Enfin, Le Bon Coin n'a adopté aucune stratégie commerciale particulière pour la catégorie emploi. Son modèle économique reste le même que pour les autres catégories du site : gratuit, avec des options payantes pour améliorer la visibilité d'une annonce. «Pour l'instant, nous construisons notre audience», précise Antoine Jouteau. Mais Le Bon Coin prévoit de développer ses offres à terme, sans en dire davantage. Il réfléchit par exemple à améliorer son moteur de recherche pour les offres d'emploi, et à une solution de «matching» entre compétences et métiers.
Aujourd'hui, «nous augmentons l'expérience des recruteurs et des candidats, notamment sur le mobile et la géolocalisation des annonces, et des outils statistiques pour mieux analyser l'efficacité des annonces», précise Antoine Jouteau. Dans tous les cas, Le Bon Coin a fait de l'emploi l'une de ses priorités.
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