Comment reprendre le pouvoir au sein de cette «e-volution» numérique?
Bonnes feuilles : retrouvez un extrait du livre Le Numérique t’en souvient-il (éditions Mélibée) de Bernard-Roger Mathieu.
Il est urgent de se poser la question concernant la démocratie. Comment reprendre le pouvoir au sein de cette «e-volution» numérique?
L’adaptation de l’expression citoyenne indique un passage obligé afin que la nouvelle société des temps nouveaux se stabilise sur de nouveaux socles, de nouvelles marques, références et réseaux de fonctionnement dont certains sont certainement à inventer.
C’est une révolte ? «non, sire, c’est une révolution»! (1)
Une révolution dont nous ne serions pas aujourd’hui les révolutionnaires? À voir !
Au moment où vous lisez ces lignes, 12 milliards d’objets connectés dirigent nos faits et gestes… et nous et nous, chantait Dutronc. Chaque jour qui passe nous sommes invités à charger une nouvelle «appli».
Ce livre étant un voyage dans les couloirs d’un temps nouveau, des panneaux indicateurs offrent des choix d’itinéraires. Là où ceux qui veulent penser pour nous tracent des autoroutes bien droites, nous, nous cherchons des itinéraires bis, les transversales vertes.
Digressons !
Par l’action du numérique, le ludique n’est jamais loin. C’est d’ailleurs un de ses mirages. Mirages virtuels ou passages devenant réels par un tactile constructeur ouvrant un chemin d’un plaisir aboutissant à du concret.
Et si l’impression d’assister à un film numérisé en 3D colorise notre propos c’est peut-être qu’en rebondissant comme une balle de caoutchouc, nous aurons, par contagion, abusé du charme pixellisé de mario Kart 64 avec ses bosses, sauts et tunnels et ses circuits tortueux où l’esprit parfois s’enflamme.
Les billets sont sur www. e-motion.com
Gardons la tête froide. Imaginons l’homme de neandertal gravant les parois de sa chambre à coucher à qui nous aurions montré le banal GPs de nos carrioles à injection… dès que vous le pouvez feriez-vous demi-tour?
Curieusement, alors que la société impose et cultive une décélération apparemment discursive, imposée par des avatars capitalistes circonstanciés, loin de s’essouffler le numérique finit par fleurir dans ce décor de grisaille.
Coquelicot sur un rocher.
Un seul espoir nourrit nos mots enrégimentés en colonnes par neuf – celui d’un renouveau – marchant au pas d’un ordre e-changeable.
Nous espérons qu’avant la fin du livre, c’est vous qui serez aux commandes : les e-chauffeurs!
Une révolution est en marche. «Nous pouvons!»
Vous reprendrez bien une Bastille…
Donc tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Ce serait vrai si la théorie avait réellement pris ancrage dans la réalité, non pas celle des entreprises mais dans celle de la société des gens de tous les jours. La mienne, la vôtre… il reste du chemin à faire. Comme le dit Pascal Chavernac, la révolution numérique est derrière nous… mais dans la pratique beaucoup reste à faire.
Une «appli» devrait recourir à une application nécessaire. L’idéal, dans l’application d’un paradoxe actif, serait que les idées aujourd’hui jaillissent des esprits des gens opposés au numérique. En y regardant de plus près, il faudrait dire : opposé à ses déviances. Entre «déviance» et «défiance» une seule lettre modifie le sens.
Les mauvais plis ont été pris. Lesquels? notamment, les mises en dépendance concernant ces «réseaux sociaux» amenés à connaître un développement multifonctionnel (travail, courriel, médecine, démo- cratie de proximité etc.)
Il est encore temps d’inverser la manœuvre.
Croire au progrès au lieu de se forger des chaînes. Il importe au politique de mettre en place les outils pertinents pour l’expression citoyenne multiple. Faute de quoi, demain, nos enfants ou petits-enfants les pointeront du doigt. Le rôle du politique tient en quelques mots : mettre en place les structures, doter les gens des outils nécessaires à leur expression.
Les initier à un monde «adulte» tout en leur permettant d’être acteurs, donc de comprendre ce monde dans un mouvement interactif, respectueux des différences.
(1) — Au soir du 14 juillet 1789, la Bastille est aux mains des insurgés Parisiens. Le Duc de Liancourt vient en informer le roi Louis XVI. Celui-ci lui demande : «mais, c’est une révolte ?» et Liancourt de répondre au roi, de manière visionnaire : «non sire, c’est une révolution !»
Bernard-Roger Mathieu est journaliste et auteur de Le Numérique t’en souvient-il, son septième ouvrage, aux éditions Mélibée.
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