Le navigateur Chrome bientôt dans la bataille de l’ad blocking?
Les éditeurs n'en ont pas encore fini avec les ad blockers. Déjà confrontés à l'essor de ces logiciels – AdBlock Plus, de la société allemande Eyeo, en tête -, ces derniers pourraient voir un nouvel acteur de taille se lancer en la matière. Google réfléchirait à la possibilité de bloquer certains formats publicitaires jugés trop intrusifs, via son navigateur Chrome, rapporte Le Figaro. Mais contrairement à beaucoup d'acteurs, la firme de Mountain View pourrait travailler de concert avec les éditeurs de la « Digital News Initiative ».
Dissuader les internautes d'installer un ad blocker
Lancée en 2015, cette association regroupe aujourd'hui plus de 1 000 organisations du secteur de l'information en Europe afin de collaborer avec Google sur plusieurs thématiques (produits, innovation…). En France, 20 Minutes, Le Parisien Aujourd'hui en France, meltygroup ou encore France Media Monde (RFI, France24…) participent à la DNI. Au Royaume-Uni figurent notamment la BBC, le Financial Times ou encore The Economist.
Avec autant de parties prenantes, sur quoi débouchera concrètement ce nouveau projet en matière d'ad blocking ? Pour l'instant, les contours exacts de cet éventuel dispositif ne sont pas encore connus. « L'idée est de trouver ensemble une approche de la publicité qui rende inutile pour l'internaute l'utilisation d'un adblocker », aurait déclaré le président de Google Europe Carlo d'Asaro Biondo, cité par Le Figaro.
En soit, l'idée de distinguer les publicités acceptables de celles qui sont intrusives n'est pas nouvelle puisqu'AdBlock Plus propose déjà à ses utilisateurs d'activer l'option « Publicités Acceptables » afin de laisser s'afficher les annonces considérées comme telles, grâce à un système de «liste blanche». Mais il s'agit simplement d'un outil facultatif. Cette fois-ci, Google pourrait agir en amont, en bloquant certains formats de sorte que l'utilisateur n'ait plus envie d'installer un autre ad blocker. Reste à savoir quels formats seront filtrés ou non. Quelles places par exemple pour les propres solutions marketing de Google à l'instar des liens sponsorisés ou même d'AdSense ?
Diverses initiatives
Ce n'est pas la première fois que des acteurs tentent d'offrir une alternative au blocage à 100%, en jouant sur la distinction entre les publicités «acceptables» et «non acceptables». Le cofondateur de la Mozilla Foundation Brendan Eich présentait en janvier « Brave », un navigateur Internet qui arrête les formats jugées comme trop intrusives. L'idée est alors de remplacer ces annonces par d'autres publicités considérées plus « pertinentes » et sélectionnées par Brave. Les revenus dégagés seraient ensuite partagés avec les éditeurs des sites. Un concept qui ne plaît visiblement pas à tous les groupes de presse, qui se sont exprimés en avril dans une lettre de la NAA (Newspaper Association of America).
Dans tous les cas, l'enjeu est important pour les éditeurs. Selon une étude d'Adobe et de PageFaire, 198 millions d'internautes dans le monde utilisaient un logiciel d'ad blocking, soit une progression de 41% dans le monde. Un phénomène qui pèse sur les revenus des éditeurs.
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