[2min pour comprendre] L’uberisation est-elle un mythe?
La transformation digitale est un terme très en vogue, utilisé la plupart du temps pour parler des simples capacités techniques de l’entreprise, de ses employés, voire même de la refonte de son site Web. Il s’agit pourtant d’un concept puissant pour peu qu’on le comprenne bien. Qu’est-ce qui sous-tend la transformation digitale? Quel est son but, à quoi sert-elle? Est-elle inéluctable?
Dans cette série vidéos, Yann Gourvennec de Visionary Marketing répond à 12 questions fondamentales de la transformation digitale en les illustrant d’exemples et d’anecdotes issues du terrain.
On parle beaucoup de l’uberisation. C’est Maurice Lévy qui a créé ce terme lors d’une interview au Financial Times l’an dernier. Aux États-Unis on n’utilise pas ce terme d’uberisation mais on parle plutôt de «GIG economy», «l’économie des cachetons» littéralement ou «économie des petits boulots». En fait, il y a une sorte de mythe de l’uberisation qui est d’une certaine manière dommageable à la véritable compréhension du problème de la transformation digitale.
Celui-ci est bien plus fort qu’une simple rupture dans le marché des taxis. La rupture est plus profonde, elle touche tout le monde, elle touche la structure même du marché du travail et surtout de sa productivité. Celle-ci a crû de manière incroyable et la nouvelle révolution industrielle qui nous frappe est celle, la troisième, des cols blancs. Un consultant, si je me base sur mon expérience du terrain, est capable de gérer entre 2 à 3 fois plus de projets qu’il y a 15 ans. Ceci est rendu possible par les outils du digital, et le mouvement s’accélère avec l’introduction d’outils comme «Slack», qui permettent de diminuer la masse de messages asynchrones – les emails – et donc d’augmenter encore la productivité.
Cette uberisation est un arbre qui cache la forêt: d’une part, elle est une réalité tangible (les taxis ont véritablement un modèle économique qui a été mis en rupture par une nouvelle forme de métier, où le digital joue un rôle important). D’autre part, elle est aussi le résultat d'une concurrence biaisée, sur un marché mal réglementé. Il faut donc nuancer : la rupture est plus profonde que le simple Uber. Elle touche tous les secteurs, mais ni de la même façon ni avec la même brutalité. Certains sont victimes de ruptures profondes et à court terme, d’autres à long terme, d’autres encore de ruptures plus superficielles et à court terme ou enfin à long terme. Tout dépend du secteur car tous ne sont pas égaux.
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