Brexit : quels impacts pour les FinTech en Europe?
«Si les Britanniques choisissent le Brexit, le Royaume-Uni souffrira, et l’Europe aussi.» Voilà comment Taavet Hinrikus, co-fondateur et CEO de TransferWise, une des FinTech les plus prometteuses d’Europe, concluait avant-hier son intervention à MoneyConf en Espagne.
La gueule de bois pour les FinTech britanniques
48 heures plus tard, les start-up qui révolutionnent la finance dans les pays de la Reine, redoutant le Brexit à plus de 80%, se réveillent avec nombre de nouveaux défis à affronter :
- Un frein évident à l’européanisation : effectivement, le principal challenge sera désormais réglementaire. Les start-up du Royaume-Uni devront se confronter à de nouvelles problématiques réglementaires, ouvrir des filiales, obtenir de nouveaux agréments… nécessitant ainsi de nouveaux investissements coûteux et chronophages. Contraire donc à une démarche Lean et efficace. Les FinTech britanniques pourraient, comme l’a rappelé Philippe Gelis, CEO de Kantox à MoneyConf, avoir besoin de nouveaux sièges sociaux dans les autres pays de l’Union européenne.
- D’un point de vue macro-économique, un contexte volatile, incertain et complexe ne peut pas faire de bien à ce marché, déjà particulièrement sibyllin. Les réactions des marchés vendredi matin ne seraient que les prémisses de réactions en chaîne redoutées par les CEO britanniques ayant voté le Bremain.
- Enfin, l’effet domino est largement redouté, particulièrement au sein des pays d’Europe du Nord et d’Europe Centrale.
La fin du règne de Londres sur l’empire européen de la FinTech… une place à prendre pour Paris ?
La place de Paris a désormais l’intention de «faire valoir ses atouts» pour attirer les entreprises international.
Le ministre des Finances Michel Sapin souhaite ainsi faire de Paris «la place de référence de la zone euro» pour les financements de marché des entreprises de «la finance dite intelligente», en d’autres termes la finance verte, les investissements socialement responsables ou encore le financement de projets d’infrastructures. «Tous doivent trouver à Paris des financements adaptés et performants», a-t-il indiqué.
Le ministre a ainsi souhaité rappeler l’importance du développement à Paris des FinTech et «des initiatives technologiques en dialoguant avec les nouveaux entrants, en identifiant de façon active d’éventuelles limites réglementaires non justifiées». Bercy souhaite que la place financière parisienne fournisse «aux entreprises et aux intermédiaires financiers les infrastructures de marché et les fonctions support les plus performantes possible».
Une opportunité pour la France d’attirer de nouveaux talents et de raffler la première place à Londres ?
La semaine passée déjà, France FinTech, l’association des «plus belles FinTech françaises» lançait une campagne de recrutement. Une campagne anglophone.
Plus jeune diplômée de l’ESSEC Grande Ecole, majeure entrepreneuriat, Léa Veran est la première employée à rejoindre Finexkap aux côtés de ses co-fondateurs Arthur de Catheu et Cédric Teissier. Après être passée par l’Ecole des entrepreneurs, Rocket Internet, en tant que directrice des opérations de Zalora Malaisie, et diverses expériences en finance de private equity, elle occupe la fonction de directrice marketing de la première plateforme de financement non-bancaire en France, Finexkap.
Passionnée de FinTech, elle crée et préside l’association Women In Fintech en juin 2014, rassemblant une communauté de talents en finance & technologie.
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