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Les 3 grands types d’usages de la blockchain

Extraits de l’ouvrage « La blockchain décrypée – les clefs d’une révolution », écrit par la startup Blockchain France et édité par l’Observatoire Netexplo, en vente sur Amazon

 

En quoi peut-on parler de désintermédiation ultime ?

La décentralisation induite par la blockchain remet en cause le rôle des tiers de confiance traditionnels. En particulier, la blockchain peut permettre aux utilisateurs et aux travailleurs de se passer des plateformes intermédiaires, qui constituent aujourd’hui le cœur de la révolution numérique. Ces plateformes se rémunèrent le plus souvent au moyen d’une commission, parfois importante (20 % pour Uber, jusqu’à 25 % pour Booking).

Ces taux de commission sont en outre fixés de façon unilatérale par les plateformes qui peuvent décider du jour au lendemain de les modifier. C’est cette dépendance vis-à-vis d’Uber qui a par exemple conduit à la création du projet Arcade City (présenté sur Frenchweb) qui ambitionne de devenir un « Uber-killer ». L’enjeu n’est donc pas seulement de permettre aux utilisateurs de bénéficier de taux de commission moins élevés, mais bien aussi de libérer les travailleurs dits indépendants de leur dépendance vis-à-vis des plateformes en matière de prix, afin notamment qu’ils puissent anticiper leurs revenus sans subir les décisions arbitraires et soudaines des plateformes. C’est ce qui conduit certains à parler d’une « uberisation d’Uber » engendrée par la blockchain.

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Le transport n'est d’ailleurs pas le seul secteur concerné. Comme projets concrets en cours de développement, citons la start-up Slock.it qui travaille au développement d’une sorte d’Airbnb-killer, ou encore OpenBazaar, projet open source décentralisé surnommé « le Ebay de la blockchain », qui met en relation directement acheteurs et vendeurs, sans commissions ni restrictions.

Quels sont les grands types d’usages de la blockchain ?

Il est possible de catégoriser les usages de la blockchain en trois types :

– Les transferts d’actif. Bitcoin est le cas d’usage le plus évident en la matière si l’on pense par exemple au marché des transferts d’argent internationaux. Sur les 440 milliards de dollars par an que représente ce marché (données Banque Mondiale, 2015), près de 10 % de commissions sont prélevés par les plateformes d’échange dans certaines régions du globe. La diaspora africaine perd ainsi 2 milliards d’euros par an simplement à cause du coût d’envoi des transferts d’argent (selon l’ONG Overseas Development Institute) et l’Afrique subsaharienne subit même les frais de transferts les plus élevés au monde -12 %, soit quasiment le double de la moyenne mondiale – alors qu’il s’agit d’une des régions les plus pauvres du monde. La blockchain pourrait alors constituer une solution infiniment moins coûteuse (seuls quelques centimes sont prélevés sur chaque transaction) et plus rapide (entre 10 mn à 1h, contre parfois plusieurs jours pour les transferts à l’étranger), notamment pour les pays en développement. Mais la blockchain va au-delà du transfert monétaire, et permet de transférer tout type d’actifs : actions, obligations, titres de propriété, votes… En plus de sa valeur propre, chaque jeton peut en effet recevoir des métadonnées contenant des informations de tout type. Ainsi, la start-up Colu (lauréate Netexplo 2016) vise à faciliter des transactions extrêmement diverses, concernant des œuvres artistiques (notamment concernant les droits d’auteur dans l’industrie musicale), des voitures, appartements, billets de spectacle, etc. En pratique, pour un bien donné, Colu attache des métadonnées à un jeton du réseau, qui devient ainsi une preuve de la propriété du bien en question ; ce jeton peut ensuite être affiché pour preuve sur son téléphone sous forme de QR code unique certifié, et transféré si besoin à un autre utilisateur dans le cadre d’une transaction.

– La blockchain en tant que registre : le caractère inaltérable et transparent de la blockchain en fait un atout précieux pour des enjeux de traçabilité et de certification. Les documents légaux de tout type sont concernés (par exemple des certificats de naissance, mariage, …). L’ESILV, une école d’ingénieurs située à La Défense, a ainsi annoncé qu’elle certifiera les diplômes de ses étudiants sur la blockchain. Plus généralement, on peut imaginer que des domaines aussi divers que les « social goods », le « Made in France », la fraude alimentaire, et la « supply chain » de façon plus globale, soient impactés par la blockchain. Attention cependant : la blockchain n’apporte pas la preuve en soi qu’un document est un « vrai », mais simplement qu’il existait sous cette forme à la date de son enregistrement. Tout dépend de la personne humaine qui introduit le document en amont. La blockchain ne constitue donc pas la fin des tiers de confiance, mais plutôt une redéfinition de ceux-ci.

– Les smart contracts : il s’agit de programmes autonomes qui, une fois démarrés, exécutent automatiquement des conditions définies au préalable. Ils fonctionnement comme toute instruction conditionnelle de type « if – then » (“Si” condition vérifiée “Alors” conséquence s'exécute), et permettent d’assurer que le contrat sera exécuté comme convenu. Ces programmes sont capables de surmonter les problèmes d’aléa moral, et de réduire les coûts de vérification, d’exécution, d’arbitrage et de fraude des contrats traditionnels. L’avantage de mettre en place des smarts contracts dans une blockchain réside dans la garantie que les termes du contrat ne pourront pas être modifiés. Un smart contract qui ne serait pas dans la blockchain serait un programme dont les termes pourraient être changés en cours d’exécution.

Clément Jeanneau est cofondateur de Blockchain France depuis août 2015. Il était auparavant auditeur financeur chez Ernst&Young.  «La blockchain décryptée» (éditions Netexplo) est un ouvrage collectif réalisé par Blockchain France. 

 

 

 

REVOIR : Le Débrief de la semaine «Spécial Blockchain», avec Clément Jeanneau (Blockchain France)

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