Makestorming: 3 conseils pour réussir son premier «corporate hack»
Frenchweb publie les bonnes feuilles du nouveau livre de Marie-Noéline Viguié et Stéphanie Bacquere («Makestorming : le guide du corporate hacking», Diateino, 2016). Cet ouvrage propose une feuille de route pour hacker sa propre entreprise et changer son rapport au travail.
Lire: Le makestorming au service du travail collaboratif
Après un peu de théorie, il est temps de passer à l’action ! Nous vous recommandons de déployer le makestorming en trois temps : réussir votre premier hack en vous appuyant sur un projet, changer votre attitude au quotidien pour instaurer de nouveaux rapports de travail et enfin jouer l’effet réseau pour faire passer à une autre échelle et transformer la culture de l’entreprise.
Avant de mettre les mains dans le cambouis, voici une rapide mise au point. Ou un rappel. Vous vous souvenez ? Quand nous avons défini le makestorming, nous avons parlé d’une approche. Le terme n’est pas innocent. Nous aurions pu définir le makestorming comme une méthode. Dans ce cas, ce livre aurait eu un titre catchy du genre : «Hacker son entreprise en 5 étapes», par exemple, comme si la même méthode pouvait s’appliquer à toutes les entreprises sans s’intéresser à leur contexte. Et derrière, nous vendrions des missions standardisées, en nous réfugiant, en cas d’échec, derrière l’excuse préférée des consultants à l’ancienne : «Ah oui, mais c’est parce que vous n’avez pas appliqué toute la méthode !»
Bref ! Si nous avons défini le makestorming comme une approche, c’est parce qu’il s’agit d’une nouvelle façon d’aborder les choses. Ce n’est pas une recette miracle, parce que les recettes miracles n’existent pas. Ce n’est pas non plus une méthode uniforme, qui s’imposerait à tous de la même façon en descendant en cascade depuis les étages de la direction. Parce qu’une méthode toute faite n’apprend pas à penser, elle ne rend pas autonome. Au contraire. Or, c’est bien ce que nous défendons : des individus qui pensent et qui créent au lieu de seulement fonctionner, une intelligence des situations à retrouver, une autonomie à conquérir, une culture de travail qui se diffuse en mode bottom-up en partant de projets concrets, et qui se viralise grâce à ses succès. En résumé : le makestorming repose sur des principes, des outils, des techniques. Il repose surtout sur des attitudes. Il ne tient qu’à chacun de s’en emparer, ou de s’en inspirer !
Réussir un premier hack sur un projet, adopter l’attitude du corporate hacker, faire communauté pour viraliser le hack : les pages qui viennent sont remplies de conseils et d’exercices pratiques pour passer plus rapidement de l’idée à l’action. Libre à chacun de les prendre dans l’ordre, ou de piocher dedans selon ses besoins du moment ; libre à chacun de réaliser ou non les exercices : nous ne sommes pas là pour contrôler des connaissances, nous sommes là pour vous donner une impulsion, et baliser un chemin que vous construirez vous-mêmes.
Oh, et une dernière chose : après une centaine de pages passées ensemble, maintenant que vous voilà prêt à mouiller la chemise pour hacker le système d’exploitation de l’entreprise… On pourrait peut-être se tutoyer, non ? Accroche-toi, on y va !
Hacke tes projets
«L’action précède le plan d’action…» Oui, mais cela ne t’empêche pas de te poser quelques questions avant de lancer le projet qui consacrera ton premier hack. Voici donc quelques réponses aux dix questions que l’on nous pose le plus souvent. Tu y trouveras quelques règles de base, des compléments pratiques aux principes du makestorming, des illustrations qui pourront te donner des idées… Et surtout des outils : des exercices pratiques pour passer à l’action.
Quel projet choisir pour un premier hack ?
Du micro-projet interne au plan stratégique de la boîte : on peut makestormer sur tout type de projet ! Mais autant commencer par un projet simple, et augmenter la difficulté au fur et à mesure.
Commence par un projet court… ou un bout de projet en cours
Pour un premier hack, ne va pas te noyer dans un grand projet. Choisis de préférence un projet (ou un pan de projet) sur lequel tu as la main, et qui n’engage pas toute l’entreprise : évitons les usines à gaz ! Choisis aussi de préférence un projet court – disons, de quelques mois… ou moins. S’il s’agit d’un projet de moyen terme, commence par le découper en mini-projets, avec un premier objectif concret et tangible. Note aussi que tu n’es pas obligé de partir de zéro. Tu peux tout aussi bien hacker un projet en cours, en proposant de travailler différemment.
Trouve un projet qui te plaît et en lequel tu crois
Que veut dire «y croire» ? C’est avoir confiance dans le succès du projet, et dans le fait qu’il pourra effectivement être mis en œuvre par l’entreprise. «Y croire», c’est aussi mettre du soi dans ses projets : ne pas écouter son ego (il n’y en a que trop dans les entreprises, et il fait rarement avancer le schmilblick), mais son désir.
Makestorming : le guide du corporate hacking
Marie-Noéline Viguié et Stéphanie Bacquere
Diateino, 2016
252 pages
Marie-Noéline Viguié et Stéphanie Bacquere se sont rencontrées il y a 10 ans au sein des premiers écosystèmes 2.0. S’appuyant sur la force des modes de travail des communautés du numérique, elles ont lancé le pari de les transmettre aux grandes organisations en fondant nod-A en 2009.
Toutes deux expertes du numérique, portées par la culture du «hacking», elles croisent leurs compétences en design, entreprenariat, ingénierie et travail collaboratif pour dessiner l’imaginaire du travail de ce nouveau siècle : un travail où l’autonomie, le sens et la responsabilité collective sont les maîtres-mots.
Elles se battent pour éveiller les individus à une autre manière d’être au travail. Elles les incitent à faire plus que parler, à jouer le collectif plus que la seule reconnaissance individuelle et à hacker l’entreprise pour la réveiller.
C’est avec nod-A qu’elles montrent que c’est possible. Des sociétés, telles que BNP Paribas, SNCF, Systra, ou L’Oréal, ont adopté leur approche concrète et disruptive.
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