[Made in Lyon] Sentryo, Lyon Start Up et la bonne adresse du mois…

Fondée en 2014 par Laurent Hausermann et Thierry Rouquet, Sentryo se positionne sur le marché de la cybersécurité des infrastructures industrielles (les fameux systèmes dits de «contrôle commande»). Il s’agit en effet d’une préoccupation grandissante pour de nombreux acteurs : les attaques dont ils peuvent être victimes ne se limitent plus aux ordinateurs de bureau et aux serveurs, mais s’étendent désormais potentiellement à tous les réseaux «techniques» qui font fonctionner une chaîne de production (automates, contrôleurs…). Installée depuis septembre 2015 à Villeurbanne dans les locaux d’Insavalor (filiale de recherche & développement, valorisation et formation continue de l’Insa de Lyon), la société ambitionne de conquérir rapidement le marché européen, ses principaux concurrents opérant depuis les États-Unis et Israël.

La société compte déjà plusieurs belles références à son actif telles que le CEA, EDF et DCNS, ainsi qu'une quinzaine de salariés, des ingénieurs dédiés à ses activités de R&D mais aussi des experts des ventes à l’international et via le Web. D’un point de vue technique, la solution développée par Sentryo présente notamment comme particularité d’être totalement «passive» ce qui signifie qu’elle mesure en temps réel, via des sondes, la sécurité des dispositifs, sans en interrompre d'aucune manière le fonctionnement (on comprend assez bien l'intérêt d’une telle configuration dans une centrale nucléaire par exemple).

Si la solution développée présente un haut degré de technicité, l’aspect humain reste toutefois un facteur fondamental de son approche. «Cela peut paraître étonnant mais notre challenge est autant humain que technique. La question de la cybersécurité des machines n’est pas une préoccupation historique des directeurs d’usine et des ingénieurs. C’est pour cette raison que le déploiement de notre solution s’accompagne d’une collaboration entre les métiers industriels et informatiques», affirme Laurent.

Dans cette même logique «pédagogique», Sentryo a fortement investi dans le développement d’une interface visuelle «conviviale» afin de permettre à une large catégorie de personnels de se l’approprier facilement mais également de réagir rapidement. Le business model de cette jeune pousse lyonnaise a déjà convaincu des investisseurs puisque la société a levé 2,3 millions d’euros en 2014 auprès d’ACE Management, Rhône-Alpes Création et Breed Reply.

Lyon Start Up, le programme d’accompagnement de start-up porté par la fondation pour l’Université de Lyon, a officiellement fait sa rentrée ce 31 août dans l’amphithéâtre Charles Mérieux de l’ENS Lyon. Au programme de cette première journée (le parcours proposé aux participants s’étale sur 4 mois) : de la formation (déjà), suivie d’une mini-conférence et d'un cocktail placé sous l’égide d’un entrepreneur lyonnais, Maxime Nory, fondateur de Simplifia et parrain de cette nouvelle édition.

Gratuit et ouvert à tous (salariés, chômeurs, étudiants, entrepreneurs…), ce programme présente également comme particularité d’être à la fois un dispositif d’accompagnement (voir détails ci-dessous) ainsi qu’un concours. En effet, sur les 100 dossiers initialement sélectionnés, seuls trois parviendront en finale (des espèces sonnantes et trébuchantes étant disponibles). 

Pour y participer, une seule condition : proposer un projet innovant ante-création (innovation technologique, innovation de service, innovation économique, sociale…). Benoît Ducrest et Marianne Milano, respectivement chef de projet et chargée de mission du programme, sont investis à 100% dans cette mission qui leur tient à coeur. Je les ai vu interagir à plusieurs reprises avec les membres du programme et j’ai été sincèrement enthousiasmé par leur énergie qu’ils partagent avec générosité, tout comme leurs connaissances de l’environnement entrepreneurial lyonnais.

Le programme Lyon Start Up, c’est notamment :

• du networking (rencontre avec des investisseurs, des entrepreneurs…),
• de la formation avec des «références» de l’écosystème lyonnais : l’EM Lyon, Pulsalys, Orfis, Novacité…
• des concours de «pitch».
   

Une fois n’est pas coutume, nous avons sélectionné ce mois-ci un lieu, certes empreint de culture technologique mais qui présente la particularité d’être… mobile. Nous sommes en effet montés dans la navette sans pilote fabriquée par la société lyonnaise Navya, qui vient juste d’être mise en place dans le quartier de la Confluence. Ce véhicule 100% électrique et autonome effectue en effet depuis le 5 septembre, dans une logique de test, un parcours de 1 300 mètres composé de 5 arrêts permettant de desservir les différents bâtiments du quartier.

Entièrement gratuit, le service fonctionne les jours ouvrés de 7h30 à 19 heures. Sans doute dans le but de rassurer les premiers passagers, mais également de collecter leurs retours sur cette expérience originale, un opérateur Navly est présent à bord de la navette. Initialement destinée à résoudre le «problème» du dernier kilomètre parcouru, nous espérons que l’expérience menée (à Lyon et dans d’autres lieux privés pour le moment) sera concluante… car honnêtement, on a adoré ! 

Frédéric Cordel a accompagné plusieurs dizaines de start-up aux Etats-Unis lorsqu'il vivait à Boston. Installé à Lyon depuis janvier 2015, il a rejoint le French Tech Hub, structure d'accélération de sociétés françaises innovantes aux Etats-Unis. Il a réalisé la majorité de sa carrière dans le secteur IT (Business Objects, SAP, Steria…), principalement dans des fonctions financières.

Il est également le fondateur de FC Consulting, société de conseil et de formation spécialisée en gestion du risque et contrôle des organisations.